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Achille Emana : «L'Algérie doit montrer à l'Angola ce qu'est un mondialiste !»
Publié dans Le Buteur le 18 - 01 - 2010

«Il y a deux ans, les Ghanéens nous avaient préparés des cercueils avec nos noms dessus pour nous dire qu'ils allaient nous tuer.»
* Comment avez-vous vécu le premier match de l'Algérie et cette défaite surprise face au Malawi ?
Je me suis dit tout de suite que ça allait être très dur pour les équipes mondialistes. Tout le monde veut leur scalpe dans cette CAN. On ne joue pas de la même manière contre une équipe qui a arraché son billet pour la Coupe du monde, c'est toujours comme ça. Même la Côte d'Ivoire a eu des difficultés contre le Burkina Fasso qu'elle a battu pourtant il y a quelques mois par 5 à 0. Les Ivoiriens également ont eu beaucoup de mal à arracher le match nul.
*
Vous aussi, vous avez perdu contre le Gabon…
Malheureusement, nous aussi, on a raté notre entrée en perdant contre le Gabon qu'on avait pourtant battu pendant les éliminatoires. On était dans un jour sans et les Gabonais en avaient profité. L'Algérie n'y a pas échappé contre le Malawi. Mais cela ne veut pas dire qu'on est aujourd'hui moins forts que lors des éliminatoires. Lorsqu'il fallait montrer qui était le meilleur du continent pour aller au Mondial, l'Algérie a bien démontré qu'elle était supérieure dans son groupe. Pareil pour nous ou la Côte d'Ivoire et les autres mondialistes.
*
La preuve, c'est que l'Algérie s'est très bien ressaisie contre le Mali, non ?
Oui, parfaitement. Les Algériens ont réagi comme de vrais mondialistes. Ils ont montré de quoi ils sont capables. Et croyez-moi, ce n'est vraiment pas évident de battre le Mali et le dominer comme les Algériens l'ont fait. Ils les ont complètement étouffés. On a retrouvé le vrai visage de l'équipe d'Algérie et on avait plaisir à les voir jouer comme ça.
*
Qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un joueur mondialiste en affrontant une équipe de moindre calibre, on a tendance à prendre son adversaire de haut ?
Non, on ne prend jamais les adversaires de haut, parce qu'on sait très bien que dans ce genre de compétitions, toutes les équipes viennent avec la même envie. Tout le monde veut gagner ses matchs. On sait que ce n'est jamais facile. Bien sûr, il y a des outsiders, il y a des leaders, il y a aussi les favoris dans chaque groupe, mais ce qui est certain, c'est que le plus petit a toujours plus d'envie que le plus grand. C'est ce qui nous est arrivé face au Gabon. Ils ont marqué un but et ils se sont regroupés derrière pour fermer la boutique. Il fallait, certes, avoir un peu de chance, mais souvent il faut se donner les moyens pour gagner un match. Il y en a qui l'ont accepté avec philosophie, mais pas moi, parce que je ne suis pas habitué à perdre. J'ai horreur des défaites.
*
Ils n'étaient pas beaucoup à avoir eu la même colère que vous. Parce que vos camarades étaient plutôt confiants après cette défaite, à l'image de Samuel Eto'o qui est arrivé en conférence de presse très détendu et souriant, non ?
Chacun a sa manière d'évacuer les séquelles de la défaite. Détrompez-vous, car Samuel, à ce jour, il n'a pas encore digéré cette défaite. Il donne peut-être l'impression d'être détendu, mais croyez-moi, à l'intérieur, il en rageait autant que nous, si ce n'est plus. Eto'o, en tant que leader et capitaine d'équipe, sait qu'il n'a pas le droit de montrer qu'il est abattu. Il sait que ses gestes et sa réaction sont très importants au sein du groupe. Il ne peut donc pas baisser la tête pour redonner confiance à l'équipe. De mon côté, c'est vrai que je ne l'ai pas bien digéré, mais ce n'est pas pour autant que je ne suis pas descendu rigoler avec les membres de ma famille qui sont venus me rendre visite.
*
Qui est venu vous voir à Lubango ?
Mon frère qui vit avec moi en Espagne et quelques amis venus du Cameroun. Malgré la défaite, on a bien rigolé pour évacuer toutes les séquelles de ce match et se remonter le moral.
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Qu'est-ce qui se dit dans le vestiaire du Cameroun, après une telle défaite, est-ce que quelqu'un se lève pour remonter le moral de l'équipe ou chacun le fait tout seul dans son coin ?
Non, le coach est venu nous parler pour nous dire qu'on s'est bien battus sur le terrain et que si on a perdu la bataille, on n'a pas perdu la guerre pour autant. Il nous a dit de nous concentrer sur le prochain match et tout faire pour le gagner. On a perdu un match, mais on n'a pas perdu la Coupe d'Afrique. (Cette interview a été réalisée avant le match de dimanche, ndlr).
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Vous connaissez qui de l'équipe d'Algérie ?
J'ai joué contre beaucoup d'Algériens en France notamment, lorsque j'étais à Toulouse. Je connais bien le football de votre pays. C'est l'un des meilleurs d'Afrique et techniquement, les Algériens sont bien au-dessus du lot.
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Quel joueur vous a le plus marqué ?
Lorsque j'ai joué contre Ziani (avec Sochaux ou Marseille) et Saïfi (avec Bastia et Lorient), ces deux joueurs ont toujours été impressionnants. J'essayais toujours de les chambrer pour les freiner dans leur élan. Mais ils sont trop forts pour se laisser impressionner.
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Qu'est-ce que vous leur disiez, par exemple ?
Je leur disais à chaque fois d'aller doucement et de baisser un peu le niveau pour ne pas nous faire souffrir. Ziani, par ses passes millimétrées, et Saïfi, par ses dribbles. On avait beaucoup de peine à les contrer ces deux-là. Surtout si vous tombez face à face avec Rafik Saïfi. Là, il vaut mieux l'éviter ! (Il rigole encore). C'est un magicien ! Il vous fait de ces trucs que vous n'avez vus nulle part ailleurs. Il est trop fort Saïfi ! C'est un grand joueur que je respecte et apprécie beaucoup.
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Comment ça se passe pour vous en club ?
Aujourd'hui, ça va nettement mieux que le début de saison. Car au départ, personne ne voulait que je joue, après avoir entendu que je voulais quitter le club. J'ai eu beaucoup de difficultés avec mon club, car personne n'avait admis que j'émette le vœu de quitter Séville. C'était un peu délicat pour moi, car je ne voulais pas jouer en deuxième division. Mais par la suite, tout est rentré dans l'ordre. Aujourd'hui, je me sens très bien et on va tout faire pour remonter. D'ailleurs je suis impatient de voir ce que mes coéquipiers ont fait aujourd'hui.
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Pourquoi toutes les négociations du début de saison n'avaient pas abouti ?
C'est parce que sur cette terre, il y a des gens qui ne sont pas complaisants et qui font en sorte de compliquer la vie aux autres par leur avidité. J'ai eu beaucoup de contacts sérieux avec des clubs intéressants, mais malheureusement, des gens que je n'ai jamais mandatés pour parler en mon nom ont tout fait foirer. Le pire, c'est que je ne les connais même pas ! C'est pour cela que je préfère rester là où je suis et attendre la saison prochaine.
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L'idéal pour vous, c'est de rester en Espagne ou aller dans un autre pays ?
L'idéal pour moi est de jouer au plus haut niveau. Que ce soit en Espagne ou ailleurs. Mais pour l'instant, le plus important est de réaliser une très bonne CAN et gagner le titre. On verra après.
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Vous connaissez sans doute l'histoire de Mehdi Lacen qui joue à Santander. Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas d'accord avec la réaction des joueurs qui ne lui ont pas souhaité la bienvenue. De quel droit peut-on dire cela à un joueur qui a émis le vœu de représenter les couleurs de son pays ? Je connais très bien les qualités de Lacen. C'est un très bon joueur qui peut apporter beaucoup à l'équipe d'Algérie et au football africain en général. Nous avons besoin de ce genre de joueurs. Il est titulaire dans son club et il est assez bien coté en Espagne.
Ceux qui ont eu des réticences à son égard n'acceptent pas qu'il soit venu qu'après la qualification.
*
Ce n'est pas agréable pour lui d'entendre cela. D'autres joueurs algériens pourraient émerger dans les mois à venir et atteindre le niveau de l'Equipe nationale. Est-ce qu'on va les laisser de côté juste parce qu'ils n'ont pas participé à la qualification de l'équipe ? Je pense que l'Equipe nationale n'est pas une propriété privée de certains joueurs. Elle appartient à tout le peuple et seul le sélectionneur a le droit de dire qui doit être pris dans l'équipe. C'est au coach de mettre de l'ordre vite dans son équipe. Il doit montrer les limites à ne pas franchir par les joueurs. Maintenant, s'il désire rentrer dans la politique de certains joueurs, moi je dis que c'est dommage pour l'Algérie et pour toute l'Afrique, car avec ce genre de pratiques, notre continent n'avancera jamais.
*
Vous avez sans doute vu un des matchs de l'Algérie lors des éliminatoires, ou tout au moins, le dernier au Soudan. Comment avez-vous vécu ces moments ?
Je ne vous cache pas qu'au départ, j'avais gardé la neutralité totale. La mère de ma fille est marocaine. Je me devais donc de garder la neutralité. Je voulais juste voir une belle confrontation entre deux équipes africaines. Mais dès lors que j'ai vu l'agression des joueurs algériens et le caillassage de leur bus, mon cœur a penché pour l'Algérie. J'avais même fait des paris en donnant l'Algérie vainqueur. Je me suis dit que Dieu n'allait pas laisser cette injustice perdurer. J'étais sûr que c'est l'Algérie qui allait passer au Mondial. Et Dieu a finalement réparé cette grosse injustice sur le terrain de Khartoum. Aujourd'hui, les gens ne vont retenir que le nom de l'Algérie avant la Coupe du monde et c'est tant mieux pour le football.
*
En regardant l'Algérie jouer dans un grand jour, est-ce que cette équipe vous procure de la joie ?
Oui, bien sûr ! Le football que pratiquent les Algériens est l'un des meilleurs en Afrique. C'est sûr que lorsqu'ils jouent comme ils savent le faire, on a du plaisir à les voir jouer. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Les Algériens ont toujours fait partie des meilleurs du continent. Ils se sont éclipsés quelques années à cause des problèmes internes, mais la racine n'est pas morte pour autant, puisqu'ils sont de retour et en force cette fois. Face au Mali, je crois que les Algériens avaient les moyens d'élever le niveau beaucoup plus haut. Mais ils ont tout de même séduit les amateurs du beau jeu comme moi.
*
Et comment voyez-vous le match contre l'Angola ?
Je suis persuadé que l'Algérie a les moyens de battre l'Angola même devant son peuple. Il y a deux ans de cela, on s'était retrouvés dans la même situation que les Algériens. On avait joué contre le Ghana devant son public en demi-finale de la CAN. On n'avait personne pour nous soutenir. Les Ghanéens nous montraient des cercueils avec le nom de chaque joueur dessus pour nous dire qu'ils allaient nous tuer et nous renvoyer chez nous. Tout le Ghana était contre nous. Mais cela ne nous a pas empêchés de gagner notre match et d'aller en finale. L'Algérie est aussi capable de faire pareil. Les Algériens doivent battre l'Angola au nom de tous les Mondialistes ! Il faut qu'ils soient à la hauteur de leur statut. Je suis sûr qu'ils peuvent le faire.
Entretien réalisé à Lubango par
Nacym Djender


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