Dans la seconde partie de l'interview qu'a accordée Raïs Mbolhi au journaliste Mouloud Achour, l'ancien portier du CSKA Sofia est revenu sur ses années de galère et du racisme dont il a été victime dans certains pays. Il est aussi revenu sur ses origines et a exprimé très fièrement son attachement à l'Algérie : «Je suis né en France, je ne peux pas le renier. Mais avant tout, je suis Algérien. La France devrait remettre plus les pieds sur terre et retrouver ses véritables valeurs.» «Le racisme qu'il y a en Grèce m'a choqué et m'a fait très mal» Ayant évolué dans le championnat grec il y a quelques années, Mbolhi témoigne : «La Grèce m'a choqué. Là-bas, on te traite de sale noir. Tu marches dans la rue, les petits, quand ils te vois, courent ensuite vers leurs mamans en criant : ‘'Il y a un monstre dehors !'' Et croyez-moi, je n'en rajoute pas, c'est exactement ça. Tout ça, sur le moment, ça te fait vraiment mal. Tu te dis, mais qu'est-ce qui se passe ? Mais bon, c'est des expériences de la vie qui te forgent pour l'avenir.» «Dans certains pays, on m'a bien fait comprendre que je n'étais pas chez moi» Et d'enchaîner : «Je suis passé aussi par des pays, où j'ai ressenti clairement le racisme. On m'a fait bien comprendre que je n'étais pas chez moi. Genre, qu'est-ce que tu fais là ? Tu te dis qu'il faut vite rentrer chez soi.» «Aux Etats-Unis, je suis heureux. Personne ne te calcule là-bas et tu pratiques ta religion sans le moindre problème» «Franchement, après toutes ces années de galère, enfin je suis heureux, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Je suis quand même aux Etats-Unis, même si ce n'est pas à New York, Philadelphie, reste une super ville.» Et d'ajouter : «Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit sur les Etats-Unis. Là-bas, tu vas pratiquer ta religion, il n'y a personne qui te dit quoi que ce soit. Moi, je suis à Philadelphie, j'ai vu une communauté musulmane, j'étais choquée... Des grands barbus, ils marchent avec des qamis et il n'y a personne qui leur parle. Quand je suis arrivé, j'étais très content de voir ça. Aux Etats-Unis, tu es libre, tu fais ce que tu veux.» «Après le Mondial 2014, le monde regarde différemment l'Algérie» Raïs Mbolhi est revenu aussi sur le parcours exceptionnel des Verts lors de la dernière Coupe du monde : «Le monde regarde l'Algérie différemment après cette Coupe du monde au Brésil. Ça a changé. Ils ne nous prennent pas de haut comme avant. Ils savent qu'ils ont des animaux sur le terrain et qu'au moindre faux pas, on sera là.» «L'Allemagne nous a pris de haut, mais ses joueurs ont vite compris qu'ils avaient affaire à des guerriers» Pour ce qui est de la rencontre héroïque face à l'Allemagne, il dira : «Je pense que l'Allemagne nous a pris un peu de haut. Ils se sont dit ouai, l'Algérie, c'est vite fait, mais au bout de la première minute de jeu, ils ont vite vu que ça n'allait pas être ce scénario et que ça va être la guerre sur le terrain. Moi, personnellement, j'ai pris beaucoup de plaisir sur le terrain.» «On avait déjà marqué l'histoire, donc on n'avait rien à perdre» «Le fait d'avoir assuré notre qualification aux huitièmes de finale, c'était déjà une grosse performance. On avait marqué l'histoire du football algérien. On joue ensuite l'Allemagne, et là, on a rien à perdre, juste à s'éclater sur le terrain. Ça passe, OK, ça ne passe pas, ce n'est pas grave.» «La CAN est notre prochain objectif et on ira à la guerre pour le pays» Enfin, Mbolhi a parlé de la CAN qui approche à grands pas : «Le premier objectif de l'Algérie, c'est la CAN qui arrive en janvier. On va tout faire pour la remporter et notre devise sera ‘'On va à la guerre pour le pays'' Toujours en guerre.»
