Le journal l'Equipe a réalisé dans son édition d'hier un long portrait sur l'étoile montante de l'Olympique Lyonnais en ce début d'année 2016, en l'occurrence Rachid Ghezzal. Pour cela, il a pris les témoignages des membres de sa famille, son conseiller et son premier éducateur sportif. Abdelkader, l'aîné de la famille Ghezzal que les Algériens connaissent bien et apprécient beaucoup, estime que son frère récolte aujourd'hui les fruits de son labeur : « Je lui disais de rester concerné et respectueux. C'est tout son travail de l'ombre qui paye aujourd'hui. Génésio a bien vu que Rachid n'avait jamais abandonné. Après, je pense que mon frère avait besoin de se lâcher. Toutes ces années passées en sport-études l'ont un peu formaté et, dans le domaine professionnel, la personnalité compte beaucoup. Surtout quand tu arrives dans un vestiaire où il n'y a que des adultes. A un moment donné, on avait le sentiment qu'il avait du mal à se dépêtrer d'une certaine timidité. » Farida Ghezzal (sa maman) : «Quand il ne jouait pas, ça me faisait mal» En ce début d'année 2016, l'Olympique Lyonnais a changé de domiciliation et évolue désormais dans le nouveau grand stade Park OL construit dans la banlieue lyonnais, Décines, plus précisément, là ou vit Rachid Ghezzal avec sa famille. Interrogé elle aussi, la maman du joueur, Farida, dira à ce propos : « Je me disais que mon fils Rachid n'allait sûrement pas y évoluer sous le maillot de l'OL. À un moment donné, je ne voulais même plus regarder ce stade qui est à cinq minutes de chez nous et je tournais la tête. Ma sœur essayait de me rassurer en me disant que j'aurais sûrement l'occasion de voir mon Gone y évoluer, même si c'était avec une autre équipe. Mais je le voyais rentrer le visage blême de l'entraînement et ça me faisait mal, même si lui me demandait de ne pas m'inquiéter. » Aulas (président de l'OL) : «Une belle histoire» De son côté, le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, a parlé lui aussi du joueur : « C'est une belle histoire comme seul le football peut en offrir. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai construit le stade à Décines pour lui, mais c'est un signe qu'un garçon de la banlieue lyonnaise brille dans ce stade qu'on a décidé d'installer dans cette même zone géographique. » Pascal Yvars (conseiller des Ghezzal) : «Rachid est quelqu'un de timide, il lui fallait du temps pour se révéler» Par la suite, la parole a été donnée à Pascal Yvars, conseiller des frères Ghezzal : « Il fallait qu'il sorte de l'image que lui conférait son faciès un peu juvénile. C'est quelqu'un qui ne fait pas de bruit. Il lui fallait sûrement plus de temps qu'une personne dotée d'un caractère plus extraverti. D'ailleurs, je pense qu'il a connu un premier déclic à Saint-Tropez où l'OL avait fêté sa belle saison en mai dernier. Il avait épaté les gens qui l'avaient vraiment découvert. » « Kader a toujours incité Rachid à être plus sérieux qu'il a pu l'être » Sur les conseils prodigués par l'ancien international à son frangin, Yvars dira : « Kader est lucide sur les erreurs qu'il a pu commettre durant son parcours. Il a été sa locomotive et il l'a toujours incité à être plus sérieux qu'il a pu l'être que ce soit dans le football ou à l'école qu'il a poussée jusqu'au niveau bac. Durant les premiers mois de cette saison, Kader était d'ailleurs à Lyon dans l'attente d'un nouveau club. Et sa présence a été importante au moment où Rachid vivait mal de ne pas plus jouer. »
Cyril Dolce (éducateur sportif de Rachid à 13 ans) : «C'est une belle personne avec une belle éducation» A son tour, Cyril Dolce, le premier éducateur sportif qu'a eu Rachid, déclare : « Rachid, c'est la famille, les amis, le travail et l'école. Ce sont ces symboles de la République. C'est un joueur qui a l'ADN du club. Avant d'être footballeur, c'est une belle personne avec une belle éducation. »
