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A 4 mois du match Algérie Egypte : Amr Khaled appelle au calme
Publié dans Le Buteur le 07 - 02 - 2009

«C'est inadmissible qu'un cuir gonflé nous divise »
Les assidus des chaînes de télévision arabes le connaissent certainement. Amr Khaled, prédicateur musulman vedette prônant l'accession du monde islamique à la modernité par le travail et la lutte contre la pauvreté, s'est fait connaître surtout dans la chaîne télévisée Iqra, mais il est omniprésent sur plusieurs chaînes arabes. Ce que beaucoup de ses admirateurs (et admiratrices) ignorent, c'est que c'est un ancien footballeur et un grand amateur de sport. Ayant séjourné en Algérie, il a accepté de parler sport en nous recevant dans sa suite au 7e étage de l'hôtel El Aurassi.
Le public algérien connaît Amr Khaled le prédicateur, mais ne connaît pas Amr Khaled le sportif. Quel est votre rapport au sport ?
Je vous surprendrai peut-être en vous révélant que je suis un grand amateur de sport. Dites-vous bien que je pratique quelque huit disciplines sportives depuis ma tendre jeunesse : football, tennis, squash, ping-pong, natation... En un mot, là où il y a une balle ou un ballon, je fonce (rire). Je fais du sport avec beaucoup de passion car ça me permet de me détendre, d'entretenir ma forme, de préserver ma santé et de me dépenser physiquement dans le bon sens. Vous ne pouvez pas imaginer toute la quiétude et la sérénité que la pratique du sport me procure. Son plus grand apport a été de m'avoir évité les vices de jeunesse. Grâce au sport, je n'ai jamais touché à la cigarette et j'ai toujours mangé équilibré. Sincèrement, je me reconnais parfaitement dans la pratique sportive et je n'ai jamais eu de cesse d'encourager tous ceux que je connais à s'y adonner.
Ce n'est donc pas surprenant que la majorité des prédicateurs et des pratiquants à travers tout le monde musulman soient des amateurs de sport ?
C'est tout à fait logique qu'ils aiment le sport. Dites-vous bien que c'est également un moyen de découvrir le caractère et le fond d'une personne. Lorsque quelqu'un est en plein dans sa compétition ou de son match, on voit s'il est calme ou coléreux, s'il est respectueux ou vulgaire, s'il est altruiste ou égoïste, s'il est fair-play ou jaloux, s'il est collectif ou individualiste, s'il est persévérant ou fataliste... Beaucoup de facettes de la personnalité sont mises à nu par la pratique sportive et, personnellement, cela me permet de mieux connaître certaines personnes et ça m'aide dans mon travail de prédication.
Vous avez cité le football parmi les sports que vous pratiquez. Avez-vous été footballeur à un haut niveau ?
Je n'irai pas jusqu'à prétendre que j'ai été un grand footballeur professionnel, mais j'ai quand même joué dans les équipes de jeunes d'Al Ahly. A l'âge de 16 ans, l'entraîneur Mostefa Hussein, réputé pour avoir l'œil pour repérer les jeunes talents, m'avait intégré dans l'équipe des cadets. J'étais milieu de terrain et j'avais la particularité de jouer des deux pieds. Certes, je jouais plutôt côté droit, mais mon pied gauche réussissait souvent à trouver le chemin des filets adverses. Puis, dans l'équipe des 18 ans (juniors), j'avais comme entraîneur Mohsen Salah, celui qui était sélectionneur de l'Egypte lors de la CAN-2004 en Tunisie et dont il a été limogé à cause de la défaite face aux Algériens, que Dieu vous pardonne (rire). Par la suite, j'ai dû arrêter le football avec Al Ahly car j'ai préféré la voie du savoir et de la prédication.
Y avait-il, parmi vos coéquipiers de l'époque, des joueurs qui sont devenus des stars ?
C'était il y a longtemps et toute cette génération est actuellement retraitée du football. Disons que le gardien de but Ahmed Shoubeir avait trois ou quatre ans de plus que nous et qu'il arrivait souvent qu'il participe aux matches que nous livrions.
Vous êtes né à Alexandrie. Etes-vous supporter de ses clubs ?
Non ! Je suis un Ahlaoui pur (rire) ! Et puis, il n'y a pas de clubs forts en Alexandrie.
Continuez-vous à pratiquer le football ?
Oui, et même tous les autres sports. Je le fais pour le plaisir et aussi, comme je vous l'ai dit plus haut, pour mieux cerner la personnalité des gens avec qui je joue. Je suis un fan de football et, comme j'ai aussi une résidence à Londres, je suis un supporter d'Arsenal.
Ce n'est pas étonnant car même les Algériens de Londres supportent ce club du fait que leur principal fief, Finsbury Park, se trouve pas loin de Highbury, l'ancien stade d'Arsenal...
Ah, bon ? J'ignorais que les Algériens de Londres supportaient Arsenal. C'est bon à savoir (rire) ! Dites-vous bien que j'ai même fait de mon fils Ali un supporter de ce club et il nous arrive d'aller au stade ensemble. Je vais vous raconter une anecdote. Un jour, nous suivions un match et Arsenal était mené au score. Je me suis mis alors à chambrer Ali en lui disant que son équipe favorite était nulle. Au début, il n'a rien dit, mais comme j'insistais pour le taquiner, il a fini par me dire : «Toi, tu fais tout pour m'énerver lorsque Arsenal perd alors que moi, je ne t'énerve jamais lorsque tu es embêté par les autorités !»
Que connaissez-vous de l'Algérie du football ?
En fait, c'est justement grâce au football que j'ai mieux connu l'Algérie lorsque j'étais jeune. Figurez-vous que je ne connaissais même pas comment était fait le drapeau algérien. Savez-vous quand je l'ai vu pour la première fois ? C'était à l'issue de la victoire de l'Algérie face à la RFA durant la Coupe du monde de 1982 en Espagne. J'avais 15 ans et j'étais sorti dans les rues du Caire en même temps que des milliers d'Egyptiens pour manifester notre joie après cet exploit et c'est là que j'ai découvert pour la première fois le drapeau algérien que des jeunes ont déployé lors des défilés. C'est aussi à cette époque que j'ai connu ces grands artistes qui ont honoré le monde arabe et musulman que sont Lakhdar Belloumi, Rabah Madjer et bien d'autres.
Vous n'êtes pas pour autant sans ignorer que les matches de football entre l'Algérie et l'Egypte ont souvent été entourés de tension...
C'est ce que je n'arrive pas à comprendre. Les liens qui partagent les deux pays sont tellement profonds, tellement forts, tellement enracinés dans l'Histoire que ces tensions-là sont totalement injustifiées. Passons sur le fait que les deux pays partagent la même religion, la même langue et le même destin. Il y a plus que ça. Des savants et exégètes égyptiens émérites ont vécu en Algérie, comme cheikh Al Ghazali, cheikh Al Qaradhaoui et cheikh Al Chaaraoui ; des savants algériens ont vécu en Egypte comme El Bousairi ; beaucoup d'Egyptiens sont marqués par la pensée de Malek Bennabi ; les œuvres d'Ibn Khaldoun ont influencé les études sociologiques en Egypte... Chacune de ces personnalités a enrichi les échanges entre les deux peuples. Il y a encore plus significatif : l'Egypte a soutenu la Révolution algérienne et l'Algérie a participé avec nous à la guerre de 1973. Au regard de tous ces liens qui nous unissent, comment se fait-il qu'il y ait des tensions à cause de simples matches de sport ? Cela est inadmissible.
C'est pourtant une réalité et la perspective des deux matches entre les deux sélections pour les qualifications combinées pour la CAN-2010 et le Mondial 2010, deux rendez-vous donc décisifs, est susceptible de raviver la rivalité...
Ce n'est que du football et ces matches ne doivent pas sortir de leur contexte. Ni la religion ni les hommes n'accepteraient cela. Maintenant, si un entraîneur d'un club égyptien a offensé les Algériens récemment à l'occasion d'un match, je présente solennellement mes excuses au nom du peuple égyptien. Je dis au public sportif, que ce soit en Algérie ou en Egypte, qu'il serait malheureux de créer des divisions à cause d'un cuir gonflé. Il est primordial d'éviter que le football soit un facteur de division à un moment où le footballeur et le sportif en général doit donner l'exemple.
Ne pensez-vous pas que le geste de Mohamed Abou Trika lors de la CAN-2008 au Ghana, lorsqu'il avait exhibé un message de soutien à la population de Ghaza après avoir inscrit un but contre le Soudan, est une manière de donner l'exemple et de s'impliquer dans les grandes causes ?
Je ne pense pas qu'il soit le seul dans son cas. La vérité est que la génération actuelle de joueurs égyptiens, en particulier ceux qui sont en sélection, ont une très grande foi en Dieu. C'est une génération à la piété incommensurable et j'ai la conviction que le lien formidable qu'ils ont tissé avec Allah a favorisé leurs deux sacres consécutifs en Coupe d'Afrique des nations. Il faut souligner que le pionnier des prises de position religieuses dans le football n'est pas Abou Trika, mais plutôt le grand Mahmoud Al Khatib, une personne qui a marqué son époque aussi bien par ses qualités de footballeur que par sa personnalité et sa piété. Il est d'ailleurs aujourd'hui vice-président d'Al Ahly parce qu'il est intègre et crédible. Puis, la génération qui est venue après, il y a eu Al Hadi Khashaba, connu également pour être pieux et à cheval sur les principes de notre communauté. Il occupe lui aussi un poste au sein du Conseil de direction d'Al Ahly. Comme quoi, ce club connaît ses intérêts (rire). Il est vrai qu'actuellement, tout le monde du football en Egypte est touché par la renaissance des valeurs spirituelles.
Comment jugez-vous le coup de boule de Zidane contre Materazzi lors de la finale de la Coupe du monde de 2006 ?
Je suis très bien placé pour en parler pour la simple raison que j'y étais ! Eh oui ! J'étais au stade de Berlin pour cette finale et, bien entendu, j'étais à fond pour la France parce qu'il
y avait Zidane et Franck Ribéry, deux musulmans. J'ai même appris par la suite qu'il y avait un autre musulman au sein de l'équipe de France...
... C'est Eric Abidal...
Voilà ! C'est bien lui.
Ribéry et Abidal sont tous mariés à des Algériennes...
Ah, bon ? Je ne le savais pas. Pour en revenir à cette finale, une image est jusqu'à ce jour gravée dans mon esprit : Ribéry regardant vers le ciel, les mains ouvertes et jointes, pour une prière. C'était saisissant ! C'est pour ça que j'ai été à fond avec l'équipe de France. Zidane est à mes yeux le meilleur milieu de terrain de l'Histoire, avec Platini. Il n'y a que ces deux à avoir excellé autant dans leur style. Je ne parle pas des défenseurs ou des attaquants, mais des milieux de terrain qui jouent dans leur registre. Zidane est un artiste qui aura marqué le football mondial.
Vous ne nous avez pas encore dit ce que vous pensiez de son geste...
Je comprends qu'il ait été touché dans sa dignité et son amour-propre et c'est tout à fait légitime qu'il réagisse lorsqu'on attente à son honneur. Cependant, j'estime qu'il n'a pas choisi la meilleure manière pour réagir.
Entretien réalisé par Farid Aït Saâda


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