Hier dimanche en fin de journée, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a tenu une conférence de presse et comme il fallait s'y attendre, les journalistes présents n'ont pas manqué l'occasion de s'étaler sur l'actualité du moment, à savoir la démission de Rabah Saâdane et ses accusations portées à l'encontre du patron de la FAF. Zetchi a pris le temps nécessaire de répondre à son désormais ex-DTN : «Personnellement, j'ai été très surpris de la démission de Saâdane et très déçu par son comportement. Pourtant, jusqu'à sa démission, tout s'était bien passé. Il n'y a jamais eu de différend, mis à part sur des orientations purement stratégiques. Notre relation était bonne. Je suis déçu parce que la forme n'a pas été respectée. Il est venu déposer sa démission à la FAF alors que j'étais absent. Il aurait dû attendre mon retour. On aurait pu en discuter et libre à lui de démissionner par la suite. Il a inventé toute une histoire pour se donner une certaine crédibilité. Franchement, je ne comprends pas pourquoi il a usé de tous ces mensonges.» «Bouras a bénéficié d'une accréditation, jamais il ne l'a remplacé» Concernant l'histoire de la présence de Bouras, entraineur des gardiens, à cette conférence de la FIFA, Zetchi assure que celui-ci n'a jamais remplacé Saâdane : «La raison essentielle qu'il a avancée, c'est qu'il a été poignardé dans le dos et remplacé par Bouras à cette conférence de la FIFA tenue à Londres. Il faut que tout le monde sache que l'invitation envoyée par la FIFA aux DTN et aux sélectionneurs nationaux est nominative et personnelle. On ne peut pas les remplacer. Bouras est parti le 20 septembre en compagnie de Belmadi à Londres, pour superviser le joueur Saïd Benrahma qui a joué le lendemain, c'est-à-dire le 21 septembre. Par la suite, Belmadi a demandé au SG de la FAF qu'on fasse une accréditation à Bouras pour qu'il puisse assister à cette conférence. Nous avons fait cela et la FIFA a répondu positivement à notre demande, sauf qu'elle a précisé qu'elle ne prenait pas en charge les frais d'hébergement de Bouras. Comment Saâdane peut-il dire qu'on l'a remplacé ? C'est un mensonge !» «Le DTN tunisien n'a pas eu son visa, a-t-il fait tout ce cinéma pour autant ? Non !» Concernant le visa non obtenu, Zetchi dira : «Le DTN de la Tunisie n'a pas obtenu son visa et n'a pas participé à cette conférence, mais est-ce qu'il est passé sur toutes les télévisions pour s'en plaindre et démissionner ensuite pour si peu ? La réponse est non. Saâdane dit que nous avons programmé cette machination, mais c'est osé. A aucun moment, nous n'avions voulu le limoger. C'est à lui plutôt de nous dire pourquoi il a monté tout ce cinéma.» «S'il avait voulu réellement son visa, il aurait dû être à Alger pour déposer son passeport» Et Zetchi d'enchaîner : «Quand j'ai su que Saâdane n'avait pas eu son visa pour l'Angleterre, je l'ai appelé et je lui ai dit qu'une erreur s'était produite au niveau de la Fédération et que j'assumais par conséquent la responsabilité. Je lui ai dit que ce n'était pas non plus la fin du monde. Après, j'estime que lui aussi a une grande part de responsabilité. Il aurait dû être à Alger pour déposer son passeport et non pas rester à l'étranger.» «Sur 12 réunions du BF, il n'a assisté qu'à 6 seulement et on ne l'a jamais blâmé» «Il faut que vous sachiez que Rabah Saâdane a été installé le 15 octobre 2017 et a démissionné le 3 octobre dernier. Durant cette période, nous avons tenu 12 réunions du Bureau fédéral. Sur les 12 réunions, il n'a assisté qu'à 6 seulement. Ameur Chafik et Abdelkrim Benaouda l'ont remplacé. Il a été absent donc 50 % du temps. J'estime que nous sommes une équipe. Que son adjoint le remplace, on n'y a pas trouvé d'inconvénient et cela pour vous dire à quel point on a été souple avec lui. On n'a pas crié cela sur tous les toits alors que j'aurais pu exiger sa présence.» «Il n'a jamais assisté aux réunions avec le MJS alors que sa présence était obligatoire» «Il faut savoir aussi que toutes les réunions tenues par la DTN avec le ministère de la Jeunesse et des Sports dans le cadre de la préparation des Jeux méditerranéens de Tarragone se sont déroulées en l'absence de Saâdane alors qu'il devait être obligatoirement présent. Il avait laissé le soin à Benaouda de le représenter.» «Pareil pour le stage de la CAF et les réunions de l'UNAF» «Pareil pour le stage organisé par la CAF pour les DTN, qui s'est déroulé en mars dernier, Saâdane ne s'y est pas présenté. Il avait délégué son adjoint. Aux réunions de l'UNAF, même chose, il a dit à Ameur Chafik de le remplacer. Et j'en passe et des meilleurs.» «Il a passé plus de temps dans les médias à parler de sa démission qu'à expliquer son projet à la DTN» «Saâdane a passé plus de temps à parler de sa démission dans les médias qu'à expliquer son projet à la tête de cette DTN. J'aurais voulu qu'il trouve d'autres excuses pour démissionner au lieu d'inventer une histoire à dormir debout. Vous pensez qu'on est aussi gamins pour faire de telles bassesses. Franchement, je suis très déçu de son comportement.» «Monsieur Saâdane, vous n'avez rien compris au fonctionnement d'une DTN !» Rabah Saâdane a accusé Zetchi de chercher les résultats immédiats des jeunes catégories, contrairement à ce qu'il déclarait auparavant. Le patron de la FAF lui a répondu : «Je suis obligé de dire à Saâdane : vous n'avez rien compris au fonctionnement d'une DTN. Je dois demander des résultats et exiger les qualifications des U17 et U20 à la CAN et des U23 aux Jeux Olympiques. Au sein de la DTN, il y a d'autres structures où on ne cherche pas les résultats immédiats.» «Le timing choisi par Saâdane pour faire ces déclarations n'est pas innocent» «On est d'accord pour dire que le timing était mal choisi pour faire de telles déclarations, à quelques jours de la double confrontation très importante que jouera l'EN face au Bénin. Il aurait dû laisser passer ces deux matchs et annoncer ensuite sa démission. Je suis sûr que cette sortie n'est pas innocente. Le moment est mal choisi et les raisons évoquées sont très farfelues. Il n'a pas du tout été crédible.» «Il a voulu faire dans la politique de la terre brulée avec Charef» «Saâdane a assuré que Charef allait partir lui aussi. Que je sache, il est toujours en poste. Saâdane a voulu faire dans la politique de la terre brulée en disant : moi je pars, donc tout le monde part avec moi. Après, est-il interdit de tenir une réunion avec le DTN et le DEN ? Après, la non-qualification de l'EN U17 à la CAN ne m'a pas plu. L'équipe a du potentiel et j'ai eu à montrer mon mécontentement. Saâdane était d'accord avec moi, d'ailleurs. Charef a eu à s'expliquer et on a eu un échange en toute démocratie. Je ne comprends pas pourquoi cette méchanceté gratuite. D'ailleurs, Charef partira le 9 octobre au Maroc avec l'équipe olympique, pour jouer deux matchs amicaux face à la sélection marocaine.» «La DTN ne repose pas sur des individus. Aujourd'hui, il a eu une réponse cinglante» «En principe, c'est Saâdane qui devait être à ma place aujourd'hui à Tlemcen pour présenter ses projets des centres de formation, pas moi ! C'est une réponse cinglante que la FAF continuera à appliquer son programme avec ou sans lui. Aujourd'hui, je peux dire que la DTN ne repose plus sur des individus. On a des compétences et on continuera notre travail.» «Comment peut-on lui interdire l'accès au restaurant ?» Rabah Saâdane a déclaré qu'on lui avait interdit l'accès au restaurant du CTN lors des stages de l'EN. Zetchi a tenu à rectifier les choses : «C'est un argument farfelu. Comment peut-on lui interdire l'accès au restaurant ? C'est impossible et imaginaire. Ce n'est pas crédible ce qu'il dit.» «Peut-être qu'il a l'habitude d'être maltraité, mais nous, on n'est pas comme ça» «Ecoutez, moi je n'avais aucune intention de le limoger. Il a inventé toute une histoire pour partir. Peut-être qu'il a l'habitude d'être traité comme ça, mais nous, on n'est pas comme ça. On dormira tranquille. Avec ou sans lui, on continuera à travailler comme on le fait.» «Il nous a trahis et je ne serais pas surpris de le voir rebondir ailleurs» «Je le dis haut et fort. Saâdane nous a trahis. Je ne serais pas surpris de le voir rebondir ailleurs dans une autre fédération. S'il avait une offre de l'étranger, il nous aurait informé et on lui aurait facilité son départ. Azzedine Chih nous a dit qu'il avait reçu une offre ailleurs et on ne l'a pas bloqué. On l'a remercié, au contraire. On a eu une séparation à l'amiable. Voilà le comportement civilisé qu'on veut avoir.»
