«Benchikha est d'abord un Algérien comme nous. Il connaît donc très bien la mentalité algérienne.» Yacine, quelles sont vos nouvelles aujourd'hui ? Al hamdoullah, je me sens en forme et je compte reprendre ce vendredi contre Châteauroux. J'espère même jouer titulaire, si tout se passe comme prévu. Est-ce que votre coach vous a parlé de votre prochaine titularisation ? Au début, il m'a dit qu'il allait m'intégrer petit à petit pendant les matchs, jusqu'à ce que je retrouve mon vrai rythme. A vrai dire, c'était clair depuis le départ. En signant à Troyes, la direction du club m'a fait venir pour aider les jeunes et pour jouer, non pas pour autre chose. Vous parlez de vous, comme si vous étiez à un âge très avancé. On finira par croire que vous donnez raison à Saâdane d'avoir dit qu'il pensait vous organiser un match d'adieu… (Il sourit largement…) Franchement, vous me faites rire avec ça. Non, non, je me sens encore très jeune dans ma tête et dans mes jambes. Rassurez-vous, j'ai encore quelques années devant moi. Quand je dis que je veux aider les jeunes, c'est juste par rapport à mon expérience. J'ai joué dans plusieurs clubs en France et je crois avoir un peu plus de métier que ceux qui démarrent leur carrière. Je parle de ceux qui ont 19 ou 20 ans. Maintenant, concernant la déclaration de Saâdane, croyez-moi, à ce jour je n'ai pas encore bien saisi ce qu'il voulait insinuer par là. Je me pose bien des questions. Et vous vous dites quoi au juste ? Je me dis que soit Saâdane voulait citer le nom d'un autre joueur, et là, je devrais le prendre juste pour un lapsus anodin, soit il voulait peut-être me voir arrêter ma carrière internationale. Et dans ce cas, je dis que personne n'a le droit de décider à ma place. Personne ne peut me dire quand je dois mettre fin à ma carrière, si ce n'est les blessures, par la Volonté de Dieu, qu'Il m'en préserve ! Quelles que soient ses intentions, Saâdane n'a aucun droit de me pousser à la retraite. J'ai encore cinq à six ans devant moi inch'Allah, et ce ne sont pas ses déclarations qui vont m'envoyer à la retraite de sitôt. Dans votre tête, vous êtes encore bien sélectionnable, non ? Bien sûr que je suis encore sélectionnable et je travaillerai comme par le passé pour revenir en Equipe nationale. Là, il n'y a pas le moindre doute. Et je dois préciser un point très important… Allez y… Je ne voudrais pas qu'on me fasse appel par pitié, en pensant me donner une chance, parce que j'ai contracté une blessure grave avec l'Equipe nationale. Je ne suis pas demandeur de pitié. Je veux juste que le nouveau sélectionneur m'appelle lorsqu'il sera persuadé que j'aurai mérité ma place en Equipe nationale, c'est tout. J'ai confiance en moi et je suis sûr que je reviendrai bientôt inch'Allah. Je suis en train de tout faire pour revenir à ma forme optimale. Bougherra a dit que Bezzaz et Ziani ont payé leurs sacrifices pour l'Equipe nationale. Un commentaire ? Je suis très content d'apprendre qu'il y a encore des personnes qui pensent cela de moi. Des gens qui se rappellent de moi en étant reconnaissant. Mais cet homme, je le connais bien. Je connais bien comment est Bougherra. Ce n'est pas un ingrat. Cela me rassure de savoir qu'il y a encore des personnes qui se rappellent que Bezzaz a beaucoup donné à l'Equipe nationale. J'aimerais saisir cette occasion pour saluer mon ami Bougherra en lui promettant qu'on va se revoir très bientôt. Quelle est votre appréciation sur la nomination de Benchikha à la place de Saâdane ? Je dis que c'est un très bon choix, parce que Benchikha est d'abord un Algérien comme nous. Il connaît donc très bien la mentalité algérienne. C'est un entraîneur qui a fait ses preuves en Tunisie et en Algérie, en plus d'avoir connu la sélection avec les A' et les Olympiques. C'est donc un sélectionneur qui n'a pas brûlé les étapes. Mais je dois dire en parallèle que Benchikha tout seul ne fera pas de miracles. Il faut que tout le monde l'aide dans sa mission. Les joueurs d'abord, les responsables de la fédération, les médias et les supporteurs. Une main seule ne pourra jamais applaudir, comme on dit chez nous. Avez-vous consulté la liste des joueurs convoqués ? Bien sûr, comme tout le monde. Je n'ai pas à la commenter, car cela reste du ressort exclusif du sélectionneur. C'est lui qui se mettra debout sur la main courante ; C'est donc lui qui sait mieux que moi qui doit jouer ou pas ce match. Mais je déplore une seule chose dans cette liste. Celle de voir l'absence de Karim Ziani, un élément très important qui va beaucoup manquer à l'équipe. Je lui souhaite du fond du cœur un prompt rétablissement. Êtes-vous toujours en contact avec les responsables de la FAF ? Non, je n'ai aucun contact avec personne. Mais je crois que les contacts avec la FAF reprendront dès que j'aurais enchaîné une série de bons matchs avec mon club. Comment voyez-vous le match contre la R. centrafricaine ? Difficile comme tous les matchs en Afrique. Toutes les équipes ont progressé de nos jours. Voyez comment le Maroc, avec tous ses grands joueurs, ont été accrochés chez eux par le Centrafrique. Il faut être vraiment naïf pour ne pas les prendre au sérieux. Jouer les éliminatoires continentales a toujours été difficile. On doit appréhender plusieurs facteurs. Il y a le climat, l'arbitrage, l'état du terrain parfois, la pression et d'autres paramètres qui font que ça devient très difficile. D'ailleurs, j'ai un coéquipier qui joue avec moi à Troyes qui s'appelle Inza Yanissi, qui m'a promis une bonne défaite à Bangui. Et que vous a dit votre coéquipier du Centrafrique à propos de ce match ? Il est persuadé que l'Algérie va perdre ce match. D'après-lui, tous ses coéquipiers en sélection sont confiants et persuadés qu'il y a un bon coup à jouer face à l'Algérie. Pour eux, ce serait un grand honneur de battre un récent mondialiste. C'est cela qui va leur donner une idée précise sur l'avancée qu'ils ont réalisée, après des années de travail. Ils vont se mesurer à nous, pour savoir s'ils ont réellement progressé. Ils sont d'autant plus confiants qu'ils ont ramené un nul du Maroc. Mais nos joueurs ont les moyens de gagner à Bangui.
