«Le premier but sera la clé de la finale, mais il faudra patienter pour le réaliser» Mounir Dob est, comme tout le monde le sait, l'auteur du deuxième but salvateur en 2001 qui aura permis à la JSK d'atteindre la finale de la Coupe de la CAF, aux dépens de l'Africa-Sport (Côte d'Ivoire), vainqueur au match aller par 3 buts à un. L'ex-Canari, qui nous a aimablement accordé un entretien, est revenu sur le match TP Mazembe-JSK d'avant-hier, profitant de l'occasion pour montrer le chemin à suivre à Aoudia et ses partenaires pour passer au tour suivant. Pour Dob, surmonter un écart de deux buts n'est pas mission impossible. Vous avez certainement suivi la première demi-finale que votre ancien club, la JSK, a disputée avant-hier face au tenant du titre, le TP Mazembe… Naturellement, comment aurais-je pu faire autrement, je vous assure que je ne rate pratiquement pas une seule rencontre de la JSK en compétition africaine. Avant-hier j'avais suivi le match jusqu'à l'égalisation de Yalaoui en seconde période puis, pour des obligations professionnelles, j'ai été obligé de quitter la maison, mais j'ai eu quand même des échos à propos de la suite du match durant lequel la JSK a concédé malheureusement, et contre toute attente je dois l'avouer, deux autres buts. Pensez-vous qu'avec ce résultat de trois buts à un, les chances d'atteindre la finale demeurent intactes ? Heureusement que rien n'est encore joué. Et puis à qui le dites-vous ! Je garde en mémoire autant de souvenirs et de situations similaires qui nous ont vu contraints d'assurer la qualification au match retour par un score de deux buts à zéro, que nous avons bien réalisé tous ensemble… Celui de 2001 est le mieux indiqué peut-être. Pour revenir à cette première demi-finale TP Mazembe-JSK, qu'avez-vous retenu du match dans son ensemble ? Je n'userai pas de la langue de bois, mais croyez-moi, la JSK avait entre ses mains un résultat meilleur, voire au minimum le match nul. Si vous avez remarqué, malgré les quelques hésitations du côté kabyle dans les premières minutes qui ont coûté l'ouverture du score par les Congolais, les Canaris se sont vite ressaisis en reprenant les choses en main. La transversale de Aoudia, si ma mémoire est bonne, a remis les Canaris en confiance et ils ont compris vite qu'ils avaient, eux aussi, leur mot à dire. Quels sont les points forts et les points faibles de cette équipe du TP Mazembe ? Avant toute chose, il faut respecter cet adversaire qui reste le tenant du titre. J'ai pu remarquer qu'ils développent un jeu intéressant collectivement. Bien qu'on dise que son attaque crache le feu, sa défense reste toutefois fébrile et les Canaris avaient eu un nombre beaucoup supérieur d'occasions de but par rapport aux Congolais. Par manque d'efficacité et de précipitation, Aoudia et consorts ont raté à plusieurs reprises le chemin des filets. Je crois qu'il y a gros à jouer au match retour bien que le contexte sera différent. Que voulez-vous dire par là ? Les équipes africaines sont connues. Si vous avez pu remarquer, au match aller les Congolais ont laissé beaucoup d'espaces, ça m'étonnerait fort qu'ils procèdent de la même manière au match retour dans la mesure où ils viendront à Tizi Ouzou avec comme seule stratégie de fermer derrière, ce qui pourrait gêner un peu l'attaque de la JSK qui devra rester sereine et patiente. Justement, en votre qualité d'ancien attaquant, quelles sont les consignes que vous souhaiteriez faire passer aux Canaris, aux attaquants en particulier ? Là, vous m'offrez une occasion de soulever un certain nombre de points importants auxquels les Kabyles doivent faire très attention. D'abord, ils doivent garder leur sang-froid dès aujourd'hui et ne pas préparer le match retour sous pression. L'entraîneur va sûrement les interpeller sur l'importance de garder la sérénité du groupe intacte. Le jour du match, les joueurs, les attaquants en particulier, ne doivent pas céder à la panique et aller chercher le premier but à tout prix. C'est vrai qu'il constituera la clé de la qualification en finale, mais il faut patienter pour le réaliser, les Canaris ne doivent pas se dire qu'il faut l'inscrire en début de match, il peut bien arriver en seconde mi-temps comme ce fut le cas en 2001. Aussi je dois dire que les joueurs doivent accorder la priorité au collectif. Peu importe celui qui marquera le but de la qualification, ça sera la JSK qui gagnera, autrement dit, si un attaquant constate qu'un partenaire est mieux placé, qu'il lui envoie du coup le ballon, sans hésiter. A ce stade de la compétition, la moindre seconde est importante. A vous entendre parler, vous êtes très optimiste… Mais bien sûr que je le suis, la JSK aurait même pu revenir du Congo avec une victoire, avec un peu plus de concentration et d'efficacité devant, le jour du match retour, les Canaris atteindront le but recherché, une finale, la première dans l'histoire du football algérien. Les supporters aussi ont un grand rôle à jouer, n'est-ce pas ? Les supporters de la JSK sont de fins connaisseurs et ils aiment trop leur équipe. Sur ce point je ne doute pas un instant du soutien indéfectible qu'ils apporteront le 17 octobre prochain au match retour à Tizi Ouzou. Seulement, eux aussi, comme les joueurs sur la pelouse, ils ne doivent pas s'impatienter, ils doivent pousser leur équipe de l'avant jusqu'à la fin du match. Leurs encouragements vont permettre aux joueurs de se surpasser sur la pelouse. Quelles sont à votre avis, les deux équipes favorites pour animer la grande finale ? Sans réfléchir, la JSK sera la première qualifiée, dans l'autre groupe, l'Espérance a beaucoup plus de chances sur une équipe d'Al Ahly, de l'avis de tous, en perte de vitesse.