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Hocine Azizane : «Le match USMH-USMA de 1996 a été bel et bien arrangé»
Publié dans Le Buteur le 08 - 11 - 2010

«Sans Laïb, on n'aurait peut-être pas été sacrés en 1998»
Jamais, ici, un témoignage n'a été aussi poignant, un peu, voire beaucoup, bouleversant. On en a vu défiler, il est vrai, des récits présomptueux, sulfureux, parfois même fielleux, mais jamais une histoire n'a été autant saisissante où chaque mot prononcé par Hocine Azizane était empreint de mille et une peines, ressentiment d'une vie, qu'un seul mot, lourd de sens peut résumer : un drame ! Martyrisé jeune, comme autant d'autres, par une nébuleuse haine de la vie tout court, l'ex-joueur de l'USMH a vu cinq membres de sa famille périr dans un carnage à Baraki, un triste 16 mai 1996, qu'il nous racontera avec force détails à faire trembloter les cœurs les plus impavides. Voilà ici le récit d'une carrière qui, comme la vie de Azizane, n'a pas été un long fleuve tranquille. Des révélations, des anecdotes, des témoignages, des histoires aussi émouvantes les unes que les autres, Azizane en a balancé pêle-mêle durant plus de trois heures d'entretien que voici. Certains apprécieront, d'autres compatiront, vous connaîtrez, à la fin, l'histoire d'un homme à qui la vie n'a pas fait que de cadeau.
A 34 ans, vous avez dit oui à la JSHD (La Montagne), qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
Ils m'ont eu à l'usure ! (Rires). J'ai un ami qui est aussi président de ce club. On a passé presque quinze ans ensemble à El Harrach. Il a beaucoup insisté pour m'avoir dans son effectif. Après plusieurs tentatives, j'ai fini par dire oui.
Le plaisir de jouer est-il toujours là ?
Tout à fait, sinon je n'aurais pas dit oui. Cela faisait deux ans que je pensais à la retraite, mais je suis toujours là ! A La Montagne, j'essaye de transmettre aux jeunes ce que j'ai appris durant toutes ces années. Je suis joueur, mais aussi co-entraîneur. Un métier que je découvre.
Il y a trois ans, vous vous imaginiez finir à la JSHD ?
Pour être sincère, non. J'ai, en fait, voulu terminer ma carrière à Rouiba (WA Rouiba, ndlr), comme l'avait souhaité mon beau-père, Ammi Ali, Allah yerahmou. C'était un fervent supporter de ce club. Il avait souhaité de son vivant me voir endosser ce maillot. Je le lui ai promis, mais des circonstances ont fait que ça ne s'est pas fait.
Sentez-vous, aujourd'hui, que la retraite est toute proche ?
En effet, je pense arrêter très prochainement.
Pourquoi ? Par manque d'ambitions, peut-être ? Ou vous vous dites seulement que ce qui vous reste à vivre dans le milieu, vous l'avez déjà vécu ?
J'ai cumulé quand même dix-sept années de métier ! Lorsqu'on a commencé très jeune, la retraite survient presque souvent tôt. J'ai connu quatre grands clubs durant ma carrière (USMH, MCA, JSMB, MOC, ndlr). J'ai presque goûté à toutes les sensations que ce sport puisse procurer. Du coup, si je dis stop demain, je ne me dirai pas : « Oups, j'ai peut-être raté quelque chose !»
N'y a-t-il pas aussi un sentiment de lassitude derrière ?
Sans aucun doute. Ma carrière, ou disons carrément ma vie, n'a pas été un long fleuve tranquille. J'ai connu des hauts et beaucoup de bas. J'ai souffert au Mouloudia et à Béjaïa. Mais aussi durant ma dernière année à El Harrach. Les gens attendent forcément plus de toi que de n'importe quel autre jeune qui arrive, du fait que tu portes un «nom» sur ton dos. Il y a des moments où l'on a besoin de reconnaissance, de compassion, surtout. Mais au lieu de cela, on t'ajoute une pression supplémentaire. A la longue, tout ça finit par t'user.
Des cinq clubs où vous avez joué, de qui gardez-vous les plus beaux souvenirs ?
Incontestablement de l'USMH. C'est le club de mon cœur. Mais au MOC aussi, j'étais comme chez moi. Les supporters de ce club ont été d'une correction extrême avec moi. Je ne l'oublie pas.
Pourquoi avez-vous quitté l'USMH, après l'accession de 2007 ?
Parce que c'était mon objectif. Celui d'accéder avec le club et m'en aller. Je l'ai dit et, du coup, je ne pouvais pas faire marche arrière, même lorsque Charef était venu me demander de signer pour un autre bail. Il m'avait dit que mon expérience pouvait servir le groupe. J'aurais peut-être pu rester encore, mais je ne le regrette pas.
Pensez-vous avoir réalisé une carrière digne du talent qui était le vôtre, notamment à vos débuts à l'USMH ?
Je me dis, parfois, que j'aurais pu faire mieux. Mais quand je repense à tout ce que j'ai vécu dans ma vie privée, ça n'est pas très évident. Le fait déjà de ne pas avoir raccroché relève du miracle. On ne se relève pas aussi facilement d'un drame lorsqu'on n'à que 20 ans ! Bien que j'aurais pu tenter une expérience professionnelle. Al Nasr Saoudi m'avait fait une offre de un milliard de centimes en 1997, mais on ne m'a pas laissé partir. Ça je le regrette !
Nous y reviendrons plus tard…
Sans problème.
Vous définissez-vous comme un pur produit de l'USMH ?
Oui, à partir du moment où j'ai grandi dans ce club. C'est vrai que j'ai commencé dans le foot scolaire à Baraki. C'est un peu grâce à Touari Seddik, un ancien maître d'école, que j'ai fait mes premiers pas dans le foot. Il avait décelé chez moi, à sept ans déjà, des qualités techniques qu'il disait indéniables. On faisait des matchs inter-classes, puis entre écoles. On jouait des tournois de ce genre à longueur d'année. Un jour, on avait joué l'école Al Nadjah d'El Harrach en finale de ce tournoi. C'est là qu'un certain Lounici, qui était recruteur à l'USMH, m'avait découvert. Il m'avait demandé si j'étais tenté par une présélection chez les jeunes du club. J'ai dit OK. Ils ont pris Mansouri, Braïti et moi.
A quel âge l'ambition de percer dans le métier s'était-elle manifestée ?
Très jeune. Onze ou douze ans. J'avais été choisi comme ramasseur de balles lors d'un match de Coupe d'Afrique, qui avait opposé El Harrach à l'ASEC Abidjan, je crois. (USMH - Hearts of Oak SC (Ghana) 3-2, ndlr). Je me souviens que Rahim avait éclaboussé ce match de sa classe. C'est là que j'ai pris de la graine, si vous voulez.
Quelle place avaient les études dans votre vie à cet âge-là ?
Aucune ! Je désertais les bancs de l'école pour aller jouer au foot. Mon père, Allah yerahmou, avait tout fait pour me convaincre que c'est d'abord les études puis le foot, quitte à se montrer parfois d'une sévérité incroyable avec moi, rien n'y fit. Je dérogeais à toutes les règles pour aller jouer. Je me souviens par exemple qu'à la maison, la sieste était obligatoire. Tout le monde s'y soumettait, sauf moi ! Je trouvais toujours le moyen de me faufiler dehors.
Votre père ne croyait pas trop en ce métier de footballeur ou quoi ?
Disons qu'il ne s'y connaissait pas. Son souhait, c'était plutôt deme voir réussir dans mes études. La seule fois qu'il était venu au stade voir un de mes matches, il s'en était pris à un joueur qui m'avait blessé en plein match. (Rires). C'était tout lui. Sévère, mais protecteur.
Vous avez éclos très tôt, Avec quel entraîneur avez-vous vraiment eu la conviction d'avoir progressé ?
Incontestablement Tahar et Cheikh Chabane. J'ai beaucoup appris de Ramdani, Benchikha et Hedane, mais c'est lui qui m'avait lancé. J'ai d'abord commencé à jouer devant, avant qu'il m'essaye à différents postes. J'ai joué milieu défensif, puis arrière droit. Je marquais presque à chaque match. C'est là qu'on a commencé réellement à parler de moi.
Qui vous a lancé en équipe fanion ?
Cheikh Ramdani. J'avais alors 17 ans. Tout le monde parlait de moi au club. Alors Ramdani leur a dit : «Ramenez-le moi que je le vois, ce droitier qui marque à chaque match !»
Et ça s'est passé comment alors ?
J'ai été mis dans le bain dans la même semaine. C'était lors d'un certain USMH-CSC à Lavigerie. Nacer Zekri était sorti sur blessure et je l'avais remplacé. On l'avait emporté sur le score d'un but à zéro. Ils avaient tenu jusqu'au dernier quart d'heure, avant que je me fasse faucher dans la surface de réparation par Salim Laïb… Penalty ! On avait enchaîné avec une victoire face à l'US Chaouia le match d'après. (2-1, ndlr). J'avais marqué le premier et Lounici, le second. Depuis, j'ai joué pratiquement tous les matchs.
Comment s'était faite votre intégration au sein d'un groupe qui comptait beaucoup de noms ?
Naturellement. Les anciens m'ont pris sous leur aile. De mon côté, je le leur rendais bien. J'étais respectueux, attentif. Avec Ould Mata, qui a été promu deux matches avant moi, on attendait que tout le monde soit sorti du vestiaire, pour aller prendre la douche. C'était comme ça. Il y avait un respect mutuel entre les anciens et les nouveaux. Chacun faisait en sorte que la barrière ne soit pas franchie.
Avec qui vous n'étiez pas en odeur de sainteté à l'époque ?
Ahmed Herabi. Lui, je l'avais constamment sur le dos. (Rires). A l'opposé, Benomar et Bechouche étaient très protecteurs. Ils étaient d'une sympathie infinie avec moi. Ils m'ont beaucoup aidé.
Si on devait référencer vos matches, quel serait, selon vous, votre match référence ?
Sans hésiter, USMH - CRB à Lavigerie. C'était une semaine après le massacre de ma famille. J'avais marqué une belle tête. On avait, à l'époque, beaucoup parlé de ce match. Une rumeur d'un prétendu arrangement s'était propagée deux jours avant ce match. Il y avait une pression terrible. Mon but avait fait taire tout le monde !
A votre époque, tous les joueurs de votre génération étaient fans soit de Belloumi ou Madjer, lequel des deux était votre idole à vous ?
Rabah, incontestablement. (Madjer, ndlr). C'était une vraie super star. J'aimais bien aussi Belloumi, mais je l'ai trouvé trop virulent, plutôt vulgaire, devrais-je dire. J'ai joué contre lui et j'en ai entendu bien des mots de sa bouche !
Parlez-nous du fameux USMH - USMA (0-2) de 1996, est-ce vrai que ce match a été arrangé ?
Absolument. J'avais pris part à ce match et je peux vous certifier qu'il y avait eu, effectivement, combine. Il y a des signes qui ne trompent pas ! Des joueurs ont été touchés. Ils me l'ont avoué plus tard. Sur le coup, il y avait eu des doutes. Quant tu vois des joueurs qui avalaient d'habitudes des kilomètres sur le terrain, marcher ce jour-là, tu te dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Des dirigeants et une poignée de joueurs ont marché. On nous a fait tourner chèvre… J'avais pleuré comme un gamin à la fin du match.
Pourquoi ?
Je n'ai pas accepté de perdre de cette manière. J'y ai mis du cœur lors de ce match-là comme à chaque fois. J'ai tout donné et au final, j'apprends que le match a été arrangé, c'est toutes les valeurs en lesquelles je croyais qui s'étiolaient. Je ne m'attendais pas à ça.
Qui l'a arrangé ?
Les dirigeants et certains joueurs. Vous m'excuserez de ne pas citer des noms.
Est-ce vrai que Tarek Ghoul faisait partie de ceux qui ont marché dans la combine ?
Sincèrement, je ne peux pas vous l'affirmer. Peut-être que oui, peut-être que non. Je ne le sais pas. A ce jour, seuls trois joueurs m'ont avoué en face avoir marché dans la combine ce jour-là. Quant à Tarek (Ghoul, ndlr), je ne peux rien affirmer.
Ont-ils touché de l'argent ?
Je ne le sais pas. Sincèrement, je n'ai pas cherché à comprendre. Je sais, par contre, que le mot était venu des dirigeants.
Vous voulez dire que l'arrangement a été conclu par le président Kabri ?
Je ne le sais pas. On m'a juste dit que c'était venu d'en haut. J'ai compris que les dirigeants étaient derrière. Après, je ne peux vous affirmer qu'Untel ou tel autre était derrière.
Avez-vous pris part à d'autres matches du genre par la suite ?
Oui, au MOC ! On avait joué l'ASMO chez eux en 2003. On luttait tous les deux pour le maintien. L'arbitre nous avait massacrés !
C'était qui l'arbitre ?
Berber !
Qu'est-ce qu'il a fait ?
Il avait fermé les yeux sur des agressions caractérisées avant et pendant le match. Il m'avait expulsé sous prétexte que j'avais insulté le juge de touche, après qu'il m'ait refusé un but pour un soi-disant hors-jeu.
L'avez-vous insulté ?
Jamais ! J'avais à peine prononcé «Ya Rab… ! », il m'a sorti le rouge.
Et…
On avait perdu un but à zéro et j'avais joué le match d'après…
Comment cela ?
Allez savoir. Les jeux de coulisses, sans doute. Il y a aussi un autre match...
Lequel ?
JSMB-USMH en 1999. On jouait le maintien avec El Harrach. Ça s'est joué entre nous et l'USC lors de la dernière journée. Ce dernier s'était imposé face au CSC, tandis que nous, nous l'avions emporté à Béjaïa.
Qui a roulé pour qui ?
La JSMB avait levé le pied !
Quelles sensations éprouviez-vous lors d'un match combiné ?
Aucune. Ça fait drôle d'entendre le défenseur adverse te dire : « Vas-y tombe !… tombe ! Il va siffler penalty !» Ce qui est drôle aussi, c'est que face à des buts grands ouverts, tu ne marques pas ! Ryad Benchikha ne comprenait rien. Coup sur coup, on a raté deux occasions devant le but vide. Psychologiquement, on n'y était pas.
Viendra ensuite le fameux titre de champion d'Algérie en 1998, A quel niveau s'était faite la différence ?
On avait un groupe soudé. Il y avait aussi de la stabilité. La majorité des joueurs, à l'époque, étaient mariés. Ceci donnait une certaine maturité au groupe. Les jeunes étaient bien encadrés par les anciens. Il y avait une telle complicité entre nous qu'on se retrouvait à 20 dans la même chambre à l'hôtel du Caroubier ! Il s'est passé pas mal de choses qui ne sont jamais sorties de l'intimité de cette chambre-là. Et puis techniquement, il y avait de la qualité. Les Lounici, Meraga, Boutaleb, Ould Ameur, Derriche. Il y avait aussi les jeunes Fekid, Amirat… Une belle génération, quoi ! C'est vrai qu'on avait mal débuté, mais on a fini par exploser à quatre journées de la fin de la phase aller. Je pense que la préparation qu'on avait effectuée avec Ramdani en Pologne avait fini par porter ses fruits. Il faut le lui reconnaître, même si le déclic a eu lieu juste après l'arrivée de Hedane.
Quel rôle avait joué Mohamed Laïb cette saison-là ?
Un rôle prépondérant. Je pense même que sans lui, l'USMH n'aurait pas été sacrée championne… C'est un homme haut placé, d'expérience. Il a su parer à toutes les tentatives de déstabilisation… de hogra, j'ai envie de dire. C'est vrai que c'est nous qui gagnons les matchs sur le terrain, mais derrière, on savait qu'on pouvait compter sur un président digne de ce nom.
Vous avez dû, néanmoins, faire l'impasse sur la finale du championnat face à l'USMA, après avoir écopé du deuxième avertissement lors du match d'avant face au CSC, synonyme de suspension, racontez-nous…
C'était un match capital. Il fallait le gagner pour empêcher l'USMA de prendre de l'avance. C'était un match très difficile. Sur un contre de l'adversaire, j'ai dû y aller de tout mon poids pour le contrer, sinon, il serait parti seul face au but. J'ai pris un avertissement. Le deuxième. Sur le moment, j'étais sonné. Mais après coup, je me suis dit ce qui est fait est fait, alors autant tout donner. C'est ce qu'on a fait. Sur une action, je me fais crocheter à la limite de la surface de réparation. Je joue le coup franc instantanément sur Fayçal Rahim qui avait tenté un retrait à son tour, le ballon avait ricoché sur un défenseur et but !
C'est à partir de là aussi que les relations se sont dégradées entre le CSC et l'USMH, n'est-ce pas ?
En effet. Tout ça à cause de Daoud Hernane. C'est, en fait, lui qui avait allumé la mèche.
Comment cela ?
Il y avait eu envahissement de terrain après le but. Harnane s'était accroché avec Fekid et c'était la mêlée. La saison d'après, la tension était toujours là. Déjà avant le match, ça sentait le roussi. On s'échauffait sur une partie du terrain quand Hernane était venu se mettre au milieu. Il tapait ses crampons de loin de manière à faire du bruit. Puis il s'était mis à insulter, puis à cracher sur tout le monde. Il voulait nous intimider. Je me suis accroché avec lui. Il y a eu un échange de coups à l'insu des arbitres qui étaient de l'autre côté du terrain. Après l'appel des arbitres, il était revenu encore une fois à la charge. Il s'était mis carrément à courir derrière des joueurs et les insulter. On s'était de nouveau accrochés. C'est là qu'on savait que ça allait tourner au vinaigre. On menait pourtant au score grâce à un superbe but de Lounici. Ce même Hernane égalisa juste après. Au final, on en prend quatre ! Au coup de sifflet final, j'avais déversé ma colère sur Hernane.
Vous vous êtes de nouveau accrochés ?
En fait, comme il était malin, il s'est mis juste derrière les arbitres, croyant qu'il était à l'abri. Je l'ai attendu. Voyant que je n'avais pas encore rejoint les vestiaires, Hedane était revenu sur ses pas. Il n'a pas eu le temps de me dire de me dépêcher que Hernane était déjà à terre ! Et c'était la bagarre générale. J'ai été roué de coups par la police. J'ai fini à l'hôpital. C'est là que j'ai juré de lui rendre la pareille au retour.
Il est venu ?
Et comment !…


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