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Mohamed Chalali : «Benchikha avait décidé de ne plus me faire appel»
Publié dans Le Buteur le 08 - 02 - 2011

«C'est Benchikha qui m'a donnéle brassard de capitaine quand il était notre coach»
Dans cette deuxième partie de l'interview que nous a accordée Mohamed Chalali à Athènes, le capitaine de l'Equipe olympique est revenu sur ses débuts au Havre qu'il doit à son frère. Aussi de sa première sélection chez les jeunes Verts et dans l'équipe des Espoirs, qu'il aurait pu quitter à tout jamais s'il n'avait pas eu la présence d'esprit d'écrire une lettre d'excuses à Benchikha. L'enfant d'Ighil Ouantar a également évoqué son village et les siens, avec beaucoup de tendresse et l'humour approprié.

Vous êtes resté titulaire même après le départ du coach
suédois...
Oui, c'est son adjoint qui lui avait succédé et avec lui j'étais tout le temps titulaire. J'ai fait de très bons matchs à chaque fois, mais il me manquait toujours ce but dont on avait besoin.
Vous jouez à quel poste à Panionios ?
Je joue devant, à gauche, à droite ou derrière l'attaquant. C'est là où ils veulent. Je joue souvent en 10 et ils me disent ‘Eclate-toi devant !' Mais mon poste, à la base, c'est 10 ou attaquant. Avec ce second coach, on n'a pas eu beaucoup de chance puisque les victoires ne venaient pas comme l'espéraient les supporteurs et les dirigeants, même si on jouait vraiment bien. On fait donc appel à un troisième coach, un Grec (Georgios Paraskos). C'est lui qui a lancé Djebbour en Super Ligue grecque. On a donc eu le troisième coach de la saison. Lui aussi ne fera qu'une semaine avant d'être viré après une mésentente avec le président qui devait reprendre le club. Par la suite, il est parti et le président qu'il détestait n'est pas venu.
Débarque alors votre quatrième coach de la saison...
Oui, on change souvent d'entraîneurs en Grèce. Il arrive donc et fait ses choix. Il libère certains joueurs et en ramène d'autres, notamment deux attaquants à titre de prêt (Sverkos de Sochaux et Mitroglou de l'Olympiakos). Il change de onze rentrant. Il veut changer les choses, et il est en train de tenter de ramener le plus qu'on attend de lui.
Quelles sont vos ambitions dans ce championnat grec, vous voulez faire comme Djebbour et y rester longtemps ?
Ce serait un honneur de faire comme Rafik Djebbour et devenir aussi célèbre et respecté que lui en Grèce. Car, ici, Djebbour est un poids lourd du championnat. La preuve est qu'il vient d'être recruté par le plus grand club de Grèce, l'Olympiakos. Ce serait donc vraiment bien de me faire un nom ici, comme Djebbour, avant d'aller rejoindre inch Allah, un jour, un championnat plus huppé comme on dit.
Avez-vous l'impression, comme certains Algériens nés en France, qu'il vous manquera toujours quelque chose tant que vous ne vous êtes pas fait connaître en Ligue 1 ?
Non, non. Moi, j'ai déjà goûté à la Ligue 1 à l'âge de 18 ans (avec Le Havre) et je connais les sensations du championnat de France. Je ne garde aucune frustration dans ce sens.
Y a-t-il des jeunes qui étaient avec vous au centre de formation et qui ont réussi à s'imposer en Ligue 1 ?
Oui, il y a Jean-Armel Kana-Biyik et d'autres qui ont plus ou moins réussi à s'imposer.
Qu'est-ce qui fait que Biyik ait réussi à convaincre le coach de l'équipe première ?
C'est souvent une question de chance, et tous ceux qui ont réussi vous le diront. Il suffit d'être repéré au bon moment par un coach qui vous fait confiance, et tout s'enchaîne par la suite. J'ai lu une interview de Karim Ziani dans Le Buteur et dans laquelle il disait ‘Si je me sens aussi à l'aise à Kayserispor, c'est parce qu'on m'a mis à l'aise'. Ziani a tout résumé en une seule phrase. Si un joueur sent qu'on ne lui met pas la pression, il osera tout sur le terrain et tout va lui réussir parce que, justement, on l'a mis à l'aise comme l'a dit Ziani.
Mais on vous a donné votre chance au Havre à l'âge de 18 ans et vous ne l'aviez pas saisie. Vous étiez trop jeune, alors ?
Peut-être… Mais tout est lié aux choix qu'on fait aussi. Je me demande parfois si j'ai fait les bons choix dans ma carrière. Est-ce que j'ai bien fait de quitter Le Havre pour aller à Châteauroux ? Ou alors, en venant en Grèce, est-ce aussi le meilleur choix ? Ce sont des questions que je me pose, mais je ne le saurai que plus tard. Je n'en sais rien. J'ai 21 ans et on verra après.
Comment aviez-vous atterri en Equipe nationale ?
C'est un ami qui a parlé de moi aux sélectionneurs nationaux de l'époque, Amine Ghimouz et Mustapha Heddane. Le coach a donc suivi quelques matchs avec le Havre, chez les 18 ans nationaux. J'ai été appelé pour le premier match contre la Tunisie à Zéralda où j'avais fait une passe décisive. Je n'oublierai jamais l'ambiance qui avait régné dans le stade. C'était un immense honneur pour moi de mettre le maillot de l'Algérie pour la première fois, en présence de mes cousins venus en force. Ça restera gravé à jamais dans ma mémoire.
Vous êtes de quelle région ?
Je suis originaire d'Ighil Ouantar, dans la wilaya de Béjaïa.
Vous y allez souvent ?
Quand j'étais plus jeune j'y séjournais pendant toutes mes vacances. Mes parents ne rataient aucune occasion pour nous y emmener et nous lâcher dans la nature. C'est pour cela que je parle couramment le kabyle. D'ailleurs je parle mieux le kabyle que le français. Je connais Ighil Ouantar dans tous ses coins et recoins. J'y suis très attaché. En fait, je suis né à Montreuil et, à 3 ans on m'a emmené au bled pour la circoncision et j'y étais resté quelques années avant de repartir à l'école, en France. Voilà le secret de mon attachement à Ighil Ouantar.
Vous voulez peut-être faire un petit coucou à la famille ?
Oui, avec un grand plaisir ! Je salue tous les cousins et les amis et je passe un grand bonjour à ma sœur, son mari et leurs enfants. Ah, ça c'est gentil car ils vont beaucoup apprécier. (Il se marre).
Y a-t-il des gens connus dans votre village ?
Oui, peut-être Saïd Amsassen, un chanteur local qui a la cote seulement dans le village ; et il y a aussi mon beau frère El Bahi qui essaie d'imiter Matoub (Il rigole franchement).
Vous êtes nombreux dans la famille ?
Dans ma petite famille, puisque je suis marié, j'ai un garçon de quatre mois qui s'appelle Kaïs. Et avec mes parents, nous sommes six sœurs et trois frères.
Y a-t-il d'autres footballeurs dans votre famille ?
Mon frère Djamel avait tout ce qu'il faut pour percer dans le haut niveau. Il jouait au Red Star de Montreuil. Tous les grands clubs de France le voulaient et je mesure bien mes mots en disant cela. Il a reçu des offres de l'O. Marseille, de Nice et d'autres clubs pour des essais. Mais mes parents qui venaient d'arriver d'Algérie ne voulaient pas qu'il fasse du football son métier. Ils avaient peur et tenaient à ce que leurs enfants fassent des études. Ils lui ont donc interdit de jouer au football.
Et comment vous ont-ils laissé jouer au football, et pas lui ?
C'est grâce à mon frère Djamel. En fait, un jour un recruteur du Havre appelle à la maison et ma sœur décroche le téléphone. Mon père en apprenant qu'il s'agissait d'un recruteur de footballeurs a vite commencé à l'expédier. Et là, on voit mon frère Djamel qui bondit de sa chaise et arrive devant mon père, le regarde droit dans les yeux et lui dit fermement ‘Tu as fait une connerie avec moi, et tu ne m'as pas laissé partir, maintenant, tu connais. Alors lui, s'il y a quelque chose de concret, il part immédiatement. Regarde-moi, j'aurais pu faire une carrière pro et vous ne m'avez pas laissé. Je ne vous en veux pas parce que vous ignoriez les conséquences de votre refus. Mais aujourd'hui, si Mohamed veut aller vous n'allez pas l'en empêcher…'»
Il avait quel âge ?
Je crois qu'il avait 20 ans. Là, il a pris le téléphone pour discuter avec le recruteur qui ne comprenait pas trop toute cette pagaille familiale. Il lui a dit d'envoyer une lettre officielle à la maison et c'est ce qu'il a fait. C'est comme ça que j'ai intégré le centre de formation au Havre.
Donc, vous lui devez vraiment votre carrière...
Oui, je la dois à mes deux frères parce que c'est eux qui m'ont aidé depuis tout petit. C'est pour cela que je pense à ma famille chaque fois que je m'illustre quelque part sur les
terrains.
Qu'est-ce que ça leur a fait d'apprendre votre première sélection avec l'EN ?
Je n'oublierai jamais le jour où Amine Ghimouz m'a appelé au téléphone pour me l'apprendre. J'étais dans la petite camionnette qui nous emmenait à l'école. Pour moi, c'était un rêve de jouer un jour avec le maillot de l'Algérie, alors j'étais comme un fou en l'entendant me dire que j'ai été retenu pour le match contre la Tunisie. A peine avait-il raccroché que j'avais annoncé cela à toute ma
famille.
Et comment ont-ils réagi ?
Ils étaient tous dans le même état que moi. Je crois que dans mon village, en Kabylie, mes cousins avaient égorgé un mouton pour remercier le bon Dieu tellement ils étaient contents pour moi (il rigole). Non, franchement, c'était carrément la folie dans ma famille.
Quel est votre avis sur cette équipe olympique dont vous êtes le capitaine ?
Sincèrement, on a une bonne petite équipe qui va en progressant. Nous avons raté malheureusement la qualification à la CAN des U20, devant la Maurétanie, à cause de l'arbitre qui m'a refusé deux buts. On avait fait match nul (0-0) à Alger et au match aller on avait perdu 1-0. Nous avons un coach qui sait ce qu'il fait et des joueurs capables de relever le défi d'aller aux JO. On est tous motivés à l'idée de prendre aussi la relève chez les A, et chacun de nous travaille avec l'objectif de convaincre Benchikha.
En plus c'était votre ancien entraîneur chez les Espoirs, et ça a failli mal se passer au début entre vous, on se trompe ?
Oui, Benchikha avait remplacé Ghimouz et m'avait fait appel pour son premier match. Malheureusement, je venais juste de signer à Châteauroux et le championnat allait commencer. Le stage pour lequel Benchikha m'avait fait appel coïncidait avec la reprise du championnat et mon club ne voulait pas me libérer. Le coach avait très mal pris la chose et avait cru à un refus capricieux de ma part. Mais, Alhamdouli Allah, j'avais eu la présence d'esprit d'écrire une lettre à la FAF pour M. Benchikha, afin de m'excuser de ne pouvoir répondre à cette convocation et que je serai toujours prêt pour défendre les couleurs de mon pays à l'avenir.
Que vous a dit Benchikha à ce sujet par la suite ?
Au deuxième stage, il m'a fait appel de nouveau et c'est là que j'avais compris qu'il ne me tenait pas rancune. Il m'a alors appelé au téléphone et m'a dit ‘Quand tu n'avais pas répondu à la dernière convocation, j'avais cru que tu ne voulais pas venir.' Il m'a aussi appris qu'il avait décidé de mettre une croix sur moi. Mais la lettre que j'avais envoyée a tout fait changer, Dieu merci.
Qui vous a donné l'idée d'écrire cette lettre ?
Moi-même. J'en avais parlé au manager de Châteauroux qui avait trouvé cela très correct de ma part. C'est lui qui m'a aidé à l'envoyer de manière officielle. Heureusement que j'ai fait cela, sinon il ne m'aurait plus jamais rappelé. Après, je crois que c'est à partir de ce moment qu'est née cette relation de confiance entre Benchikha et moi. C'est lui qui m'a donné le brassard de capitaine.
Avec Benchikha aux commandes, vous avez donc de grands espoirs pour rejoindre les A, non ?
Oui, le coach me connait très bien et il suit régulièrement mes prestations. Il m'a dit que chaque joueur qui peut apporter un plus à l'EN sera retenu. C'est donc à moi de travailler toujours plus afin de mériter cette chance de retravailler avec lui, chez les A. Avec Benchikha les portes des Verts sont grandes ouvertes. Il suffit juste de le lui prouver.


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