«J'ai refusé de jouer dans le championnat algérien par respect au sang des martyrs tombés lors de la révolution libyenne» Contacté par la JSK, le MCA et la JSMB, l'attaquant libyen, Mohamed Al Ghanoudi, a refusé de venir jouer en Algérie, à cause de la position du gouvernement algérien qui a accueilli les membres de la famille du défunt Kadafi au cours de la révolution libyenne. Al Ghanoudi, qui a opté pour le club égyptien Al Mouqaouloun Al Arab, parle également de la rencontre qui opposera l'Algérie à la Libye en mois de septembre. La prochaine rencontre qui opposera l'Algérie à la Lbye fait l'actualité, votre commentaire ? Avant le tirage au sort qui nous a réservé votre pays, j'ai souhaité, à l'instar des Algériens et des Libyens, éviter l'équipe d'Algérie et affronter n'importe quelle autre équipe en Afrique. Personnellement, j'ai toujours souhaité que les équipes arabes évitent de tomber sur d'autres équipes arabes. J'aurais souhaité que les équipes, la Libye, l'Algérie, le Soudan, la Tunisie et le Maroc, se qualifient pour la prochaine CAN. En plus de cela, n'appréhendez-vous pas le niveau des Verts ? Non pas du tout, on ne craint pas l'Algérie, mais on veut l'éviter pour les raisons que j'ai évoquées. Cela veut-il dire que l'équipe d'Algérie ne fait pas peur à ses adversaires ? Je n'ai pas dit cela. L'Algérie possède une très bonne équipe et de grands joueurs. Je suis persuadé que la mission ne sera pas aisée pour nous. Votre équipe est devenue encore plus forte avec l'arrivée du nouvel entraîneur. Vous parlez de l'entraîneur bosniaque Vahid Halilhodzic, le connaissez-vous ? Je ne le connais pas personnellement, mais je suis l'équipe algérienne, et je sais qu'elle a progressé lors des derniers mois après son arrivée. Vous suivez l'équipe d'Algérie, vous connaissez donc ses joueurs, n'est-ce pas ? Je ne connais pas l'effectif actuel, car je m'intéresse aux résultats en général. Mais je connais certains d'eux, comme Antar Yahia et Ziani, qui est un véritable maestro sur le terrain, et Nadir Belhadj que je suis au championnat qatari. Il est l'un des meilleurs joueurs de la sélection à mon avis. Mais ces joueurs ont tous pris leur retraite internationale, êtes-vous au courant de cela ? C'est vrai ? Belhadj et Ziani ne sont plus en Equipe nationale. Ce sont d'excellents joueurs, comment se fait-il qu'ils prennent une décision pareille ? C'est leur volonté, et elle coïncide avec la politique du sélectionneur qui a opté pour le rajeunissement de l'effectif. Qu'en est-il de la politique de votre entraîneur ? Idem pour la sélection libyenne. Elle est sur la voie de rajeunir son effectif, et qui semble avoir porté des fruits. La sélection est devenue meilleure. Notre parcours dans la dernière édition de la Coupe arabe où nous jouerons la finale en est la meilleure preuve de notre progression. Est-il vrai que vous avez refusé une offre du club algérien, le MCA en l'occurrence ? Si c'est le cas pour quelles raisons ? Absolument, j'ai refusé deux offres de deux clubs algériens. La première offre m'est parvenue de la JSK et la deuxième du Mouloudia d'Alger. Mon refus n'est qu'une réaction d'un citoyen libyen révolutionnaire qui hait le système de Kadhafi et sa famille, que le gouvernement algérien a accueillie. J'ai refusé de jouer en Algérie par respect au sang des martyrs tombés durant la révolution libyenne. Mais il s'agit de la politique d'un gouvernement et non de la volonté du peuple. Ne pensez-vous pas que vous vous êtes précipité ? Il est vrai que la politique des gouvernements est différente de la volonté des peuples. Mais si je vous parle de cette manière, c'est parce que les circonstances ont changé. Mais à l'époque, je vous assure qu'en tant que Libyens, on était tous fâchés contre la position de l'Algérie vis-à-vis de la révolution. Etes-vous toujours fâché contre l'Algérie après que la Libye a été libérée comme vous le dites ? Rires... Non pas du tout. Je me suis rendu compte que le peuple algérien aime le peuple libyen. Et je me suis rendu compte également que chaque Algérien souffrait de voir son frère Libyen assassiné ou torturé. Comme je vous l'ai déjà dit, les peuples sont une chose, et les gouvernements une autre. Vous allez donc accepter de jouer en Algérie en cas d'une autre offre ? Peut-être. Vous ne le savez pas peut-être, mais j'ai reçu dernièrement une offre de la part du club de Béjaïa. Mais c'était déjà trop tard, car j'ai tout réglé avec le club égyptien Al Mouqaouloun Al Arab où je vais évoluer la saison prochaine. C'est un bon club qui évolue dans un championnat respectable. J'espère réussir ma saison. Revenons à la rencontre Algérie-Libye du mois de septembre prochain. Les Libyens souhaitent jouer sur leur sol, alors qu'il est difficile de le réaliser, vu la situation sécuritaire, qu'en pensez-vous ? Mon avis ne sera pas différent de n'importe quel supporter ou responsable libyen. J'espère que la CAF et la FIFA trancheront en notre faveur pour qu'on puisse jouer sur notre terrain, dans notre pays et devant notre peuple à qui on manquait beaucoup et qui nous manquait aussi. Mais la réalité pourrait nous contraindre à jouer en Tunisie ou en Egypte. Les autorités libyennes refusent de jouer en Tunisie, alors que l'Egypte est une piste à écarter, n'est-ce pas ? Les autorités libyennes sont mieux placées pour le savoir, mais, personnellement, je préfère jouer en Tunisie après la Libye, pour que les supporters des deux équipes puissent aller soutenir leur équipe dans ce match que je considère comme un important derby maghrébin. Les supporters algériens seront nombreux en Tunisie, cela ne vous dérange pas ? Vous parlez des supporters algériens, mais les supporters libyens se déplaceront également en force.
