Abdelilah «Je croyais qu'on allait se serrer les coudes» Alors qu'ils étaient à seulement 90 min d'une finale qui leur échappe depuis onze ans, les Hamraoua, qui avaient pourtant l'avantage du terrain et celui du public, ont déçu plus d'un avant-hier en s'inclinant le plus logiquement du monde. Pourtant, ce n'est pas l'USM Alger qui était forte mais c'est le Mouloudia d'Oran qui a curieusement raté son match. Avec un schéma tactique pourtant contesté par les supporters et les dirigeants, une fraîcheur physique absente en fin de match et des joueurs loin d'être motivés, le Mouloudia ne méritait pas d'aller à cette finale. La preuve, les Oranais qui ont encaissé un but de l'inévitable Daham à la 18' ont été incapables de revenir au score, notamment en seconde période, lorsque l'USMA est revenu carrément défendre son camp. N'ayant réussi ni à poser le ballon encore moins à mettre la pression sur la défense de l'USMA, dont les joueurs ont gagné pratiquement tous les duels, que ce soit au milieu du terrain ou en défense, le Mouloudia n'avait, en termes simples, pas les moyens de gagner ce match. Une copie à revoir non seulement pour l'entraîneur mais aussi pour les dirigeants du club appelés à rectifier le tir durant cette dernière ligne droite du championnat.
Un public des grands jours Les Hamraoua ont prouvé qu'ils possèdent un public des grands jours. Cela fait longtemps que les fans du MCO ne se sont pas présentés avec un tel nombre au stade Ahmed-Zabana. Leur nombre dépassait largement les 30 000. A 13h, le stade avait affiché complet ; les trois quarts des travées de Zabana consacrées aux supporters du Mouloudia se sont remplies dans un laps de temps relativement court. Il a suffi d'une demi-heure pour que le stade affiche complet. Quelques milliers de supporters venus apparemment en retard ont dû rebrousser chemin. En tous les cas, la décision de délocaliser le match de Bouakeul à Zabana a drainé la grande foule mais malheureusement pour ce public, son équipe n'a pas répondu présent au cours de cette demi-finale. Le Mouloudia ne sait plus jouer à Zabana Le Mouloudia d'Oran sous la houlette de Slimani a confirmé, avant-hier, qu'il ne sait plus jouer sur une grande surface. Le MCO n'avait ni les joueurs encore moins le physique pour faire face à une équipe très organisée sur un surface aussi dense que celle du stade Ahmed-Zabana. Ayant pris l'habitude d'user de balles directes dans un stade très étroit comme celui de Bouakeul, les Hamraoua ne savent plus poser le ballon. Ils étaient incapables, avant-hier, d'effectuer trois passes de suite. Fort heureusement, qu'en championnat, l'équipe va devoir revenir au stade Habib-Bouakeul pour sauver sa place en Ligue 1. Si le MCO voudra revenir au stade Zabana, la saison prochaine, un changement radical doit s'effectuer au niveau de la composante de l'effectif oranais. Daham encore et toujours ! Les joueurs du Mouloudia et leur staff technique ont manqué de ruse. Au lieu de se focaliser avant le match sur cette histoire d'argent, on aurait pu au moins consacrer quelques heures ou quelques minutes pour décortiquer le jeu de l'USMA. Il était très évident que parmi l'effectif umsiste, il existe deux joueurs oranais que sont Feham Bouâazza et Nordine Daham dont la particularité est de se donner à fond quand ils affrontent le MCO à Oran. Daham, qui a déjà mené la vie dure aux Hamraoua, la saison passée, lorsqu'il a marqué le but égalisateur de l'USMA en championnat au stade Ahmed-Zabana, méritait au moins un marquage individuel au cours de cette rencontre. Malheureusement, les joueurs du MCO, notamment les défenseurs, ont laissé le joueur évoluer à son aise. Tout pour se maintenir Dure sera la reprise des entraînements prévue, cet après-midi, au stade Habib-Bouakeul. Bien que l'entraîneur ait essayé de dédramatiser l'élimination devant ses joueurs, la déception était très grande sur les visages des coéquipiers de Berradja qui ont le sentiment d'avoir déçu leurs fans. De toutes les façons, un travail colossal sur les doubles plans mental et tactique attend l'entraîneur cette semaine avant le très périlleux déplacement de l'équipe à Batna. ------------------ La tactique de Slimani remise en cause Bien que l'USMA ait joué un cran au-dessus et que son succès ne souffrait d'une contestation, il faut dire que la façon avec laquelle le Mouloudia d'Oran a évolué, avant-hier, a eu pour effet de faciliter la tâche aux Rouge et Noir qui, d'emblée, ont pris les choses en main gagnant ainsi la bataille du milieu du terrain. Il faut dire que l'entêtement de Sid Ahmed Slimani de changer de postes à plusieurs joueurs a été fatal aux Hamraoua au cours de ces demi-finales. Il a vidé son milieu du terrain Les connaisseurs en matière de football diront tous que le milieu est une partie très sensible du terrain et signifie, souvent, la force d'une équipe. Apparemment, Slimani ne prend pas en considération ces remarques faites, pourtant, par les grands seigneurs du football mondial. Ayant enregistré l'absence de Bouterbiat, le joueur le plus régulier de l'équipe cette saison, Slimani au lieu de renforcer son milieu récupérateur, soit par Bentaleb, Berradja ou Dagoulou, a préféré éliminer un autre milieu qui est Sebbah pour le placer dans la droite de la défense alors qu'il avait sous sa coupe des arrières droits de métier que sont Bourzama, qui reste sur le banc, et Senouci, qui est passé de statut de titulaire à celui hors des 18. Un autre élément qui pouvait donner un plus au niveau de l'offensive, à savoir Seddik Berradja, a été utilisé comme arrière gauche alors que les quatre latéraux d'origine n'ont pas été utilisés au cours de ce match que sont Layati, Bouaâzza, Bourzama et Senouci, alors que Mazari qui a joué plusieurs matches sur le flanc gauche pouvait bien assurer cette tâche. Cela pouvait libérer Berradja qui, par sa vivacité et son expérience, pouvait apporter un plus en attaque. Aouedj, Hichem Chérif et Sandaogo, les mal-aimés du coach Selon des techniciens présents au stade Ahmed-Zabana, la grosse erreur commise par l'entraîneur Slimani est d'avoir laissé Aouedj et Hichem Chérif sur le banc de touche. «Le 4-5-1 utilisé par Slimani avec deux milieux excentrés lui obligeait de faire jouer des éléments vifs et rapides tels que Aouedj et Hichem Chérif à la place d'Achiou et Aoued qui n'ont pas été utilisés à bon escient. Même Dagoulou, qui était l'unique joueur capable d'apporter un plus à l'équipe, devait jouer derrière Benyettou ou carrément en pointe de l'attaque», estime un des techniciens présents avant-hier au stade Ahmed-Zabana. Il faut dire aussi qu'un joueur comme Sandaogo n'a pas bénéficié de la moindre chance depuis la venue de Slimani. Des joueurs en colère menacent de bouder l'équipe Très remontés ont été certains joueurs à la fin du match contre le staff technique et aussi certains dirigeants. Ces joueurs qui ont dû chauffer le banc de touche ont menacé de ne pas se présenter, aujourd'hui, à la reprise des entraînements. «Ceux qui ont joué contre l'USMA se rendront à Batna samedi prochain», lâchent certains éléments. De toutes les façons, on comptera aujourd'hui le nombre des absents à la reprise des entraînements. ----------------- Reprise cet après-midi à Canastel La reprise des entraînements est prévue, aujourd'hui après-midi, du côté de la forêt de Canastel. Plusieurs joueurs menacent de boycotter la reprise des entraînements, a-t-on appris. Une tribune d'honneur complète, un vestiaire vide ! Autant il y avait du monde à la tribune officielle autant les vestiaires étaient vides. L'on se demande, en effet, quel rôle occupent ces bonhommes en costume et cravate et des lunettes de soleil et qui ne viennent se bousculer au portillon de la tribune alors que le MCO n'a trouvé personne à son chevet, que ce soit avant ou après ce match contre l'USM Alger. Où étaient ces messieurs lorsque la commission de l'organisation de la Coupe d'Algérie avait obligé le MCO de jouer hors le stade Ahmed-Zabana ? Où étaient ces messieurs lorsque les joueurs avaient besoin de soutien moral après le match ? En tous les cas, ça se passe toujours comme ça à Oran. L'on ne trouve que des gens inutiles qui gravitent autour du club et parmi eux des gens qui sont même nuisibles à l'équipe. ------------------ Abdelilah «Je croyais qu'on allait se serrer les coudes» Très déçu a été le P-DG de la société, Larbi Abdelilah, suite à l'élimination de son équipe du dernier carré de la Coupe d'Algérie alors qu'elle avait l'avantage du terrain et celui du public : «Cela fait quelques jours que j'avais senti l'élimination car je me suis retrouvé seul à gérer la crise du MCO. Aucune personne ne nous a donné un coup de main ne serait-ce que sur le plan mental. Personnellement, je croyais qu'on allait se serrer les coudes et aider ce club à aller en finale, malheureusement, ça n'a pas été le cas», dira Larbi Abdelilah avec une un accent triste avant d'ajouter : On doit se remettre sur pied très vite et mettre le cap sur le championnat, car des rendez-vous très importants nous attendent à partir de cette semaine.» «Un changement au sein de la barre technique n'est pas d'actualité» Sachant très bien que le coach a une grosse part de responsabilité concernant la défaite d'avant-hier, le président du MCO n'est pas voulu aller trop en besogne pour évoquer l'avenir du staff technique. Au contraire, le P-DG ne songe point à opérer un changement au sein de l'encadrement technique de l'équipe : «Je ne pense pas que le moment est propice pour opérer un quelconque remaniement au niveau du staff technique. On chercher la stabilité car il nous reste encore un objectif à réaliser qui est de maintenir l'équipe en Ligue 1. Sinon je suis désolé pour nos supporters à qui on voulait offrir une qualification pour la finale de la Coupe d'Algérie.» Il se réunira aujourd'hui avec l'entraîneur On a appris d'une source sûre que le président du MCO a fixé un rendez-vous, aujourd'hui, après la séance d'entraînement avec son entraîneur Sid Ahmed Slimani. Une réunion technique durant laquelle le coach sera appelé à justifier ses choix tactiques mais aussi la montée au créneau de certains joueurs au sujet de l'argent à 48h du match contre l'USMA.
