«Halilhodzic n'a pas apprécié mon attitude, mais je ne lui en veux pas» Le feuilleton Ishak Belfodil a pris fin hier, à la grande joie de l'attaquant algérien. Ce dernier est désormais officiellement à l'Inter de Milan. Il faut dire que son transfert avait tardé, à cause des négociations entre l'Inter et Parme sur les modalités de sa récupération. Après qu'Antonio Cassano eut rejoint le FC Parme, mercredi, c'était hier au tour d'Ishak de regagner officiellement les Nerazzurri. La concrétisation de cette transaction avait, en effet, pris du temps, suite au refus de Cassano, dans un premier temps, de rejoindre le FC Parme. Puis, c'est le défenseur Silvestre qui lui a emboîté le pas, en refusant de rallier FC Parme. Mais au final, un accord a été trouvé. La direction de l'Inter de Milan a dû aussi débourser 10 millions d'euros pour s'acquérir le contrat de l'attaquant algérien, promu à un bel avenir. Ishak Belfodil a choisi Le Buteur pour livrer ses premières impressions suite à sa signature chez un des plus grands ténors du football italien, à savoir l'Inter de Milan. C'est un Belfodil content, sûr de lui et surtout posé, comme à ses habitudes, que nous avions eu au bout du fil hier en début de soirée, lorsqu'il venait de rentrer chez lui à Paris. On vous laisse le soin de découvrir l'interview. Tout d'abord, félicitations pour votre transfert à l'Inter de Milan, l'un des plus grands clubs italiens ! Merci beaucoup, Allah yesselmek. Je vous remercie pour l'intérêt que vous me portez. Une première réaction après avoir paraphé votre contrat ce matin (entretien réalisé hier soir, ndlr) ? Beaucoup de bruit a entouré ce transfert ces derniers temps, mais je viens de signer ce matin officiellement à l'Inter de Milan. El Hamdoullah, je suis très content d'avoir rejoint ce grand club. J'espère que je vais réussir de grandes choses. La durée du contrat est de cinq ans, n'est-ce pas ? Oui, je suis officiellement à l'Inter pour cinq saisons en copropriété avec le FC Parme. Qu'est-ce qui vous a poussé à signer à l'Inter ? Franchement, il ne m'a pas fallu pas beaucoup de motivation. Vous savez, l'Inter de Milan n'est plus à présenter. Quand l'occasion s'est présentée, j'étais ravi. Vous savez, rejoindre un grand club est important pour ma carrière. Cela me permettra de progresser, surtout que je suis encore jeune. Vous allez jouer aux côtés de Milito, Zanetti et d'autres stars. Qu'est-ce que cela vous fait ? Honnêtement, jouer aux côtés de Zanetti, Milito et d'autres grands joueurs est un grand honneur. D'autre part, cela me permettra d'avancer. Le propriétaire du club, Massimo Moratti, a déclaré récemment que vous pouvez être un nouveau Benzema... Pour être sincère avec vous, je n'ai rencontré jusqu'à présent ni le président ni l'entraîneur. J'étais ce matin avec le Directeur sportif et les dirigeants du club et ils ne m'ont rien dit de tel. Donc, je ne peux rien dire sur ce point. C'est à l'occasion d'une interview qu'il avait accordée il y a deux semaines au site officiel du club que Moratti vous avait comparé à Benzema. Ne pensez-vous pas cela risque de vous mettre de la pression ? Franchement, non. Comme je l'ai toujours dit depuis qu'on a commencé à faire cette comparaison, c'est un immense plaisir pour moi, mais ça s'arrête là. Benzema est un grand joueur. Si on trouve des similitudes entre nous dans le jeu, ça me fera plaisir et ce sera aussi un honneur. La preuve est qu'il porte les couleurs d'un grand club qui est le Real de Madrid. En outre, lui a déjà fait ses preuves au Real. Je dois en faire de même. Le fait qu'on vous compare à Benzema veut tout simplement dire que vous jouissez de la confiance de Moratti. Qu'en pensez-vous ? Je pense que le fait que l'Inter est venu me chercher est une preuve de confiance. Et puis, ses responsables ont payé une somme d'argent pour m'avoir, ce n'était pas gratuit. Ça veut dire qu'ils ont un minimum de confiance en moi. Cela m'honore beaucoup car, comme je vous l'ai déjà dit, l'Inter de Milan est un prestigieux club. Maintenant, j'espère que je vais réussir dans ma mission pour leur montrer qu'ils ne se sont pas trompés en me recrutant. Pour tous les Nerazzurri, le derby milanais contre l'AC Milan revêt une grande importance. On sait même qu'on commence à y penser avant l'entame de chaque saison. Songez-vous à ce match particulier ? Evidemment ! Je sais que c'est un match important. J'espère tout d'abord avoir l'occasion de le jouer car c'est avant tout un match plaisant. J'espère surtout que j'aurai la chance de le remporter et de goûter à ce succès. Vous savez, ici en Italie, on parle de derby Inter-Milan tout au long de la semaine au point où on en oublie carrément les autres matchs de la journée. Je sais que cette confrontation a une très grande importance pour toute la population de la ville de Milan, pour les Nerazzurri et toute l'Italie. En tout cas, je veux goûter à ce derby et le remporter. Après avoir signé à l'Inter, vous avez atteint sans doute un but. Quels sont vos objectifs désormais avec les Nerazzurri ? Mon premier objectif c'est de bien m'intégrer parmi le groupe. Je tâcherai de m'entendre avec tout le monde et bien m'adapter. Après, il faudra travailler dur afin de pouvoir gagner ma place et donner le plus qu'on attend de moi. Dernièrement, votre agent a déclaré que vous êtes désormais prêt à rejoindre la sélection nationale algérienne après avoir remis votre dossier à la FAF il y a quelques mois. Le confirmez-vous ? Pour être clair avec vous, je pense que ce qu'a déclaré mon agent n'a rien de nouveau. Au départ, dès que j'ai signé les documents nécessaires que j'ai remis à la fédération, j'avais dit qu'il faut me laisser du temps pour essayer de m'imposer à Parme. J'avais dit que d'ici un an, je rejoindrais la sélection nationale algérienne. Puis, on a essayé de me ramener un peu avant. J'avais dit après la CAN pour essayer de gagner du temps. Là, la saison est terminée, tout est clair. Je pense que je n'ai plus rien à rajouter en plus. Et supposant que Vahid Halilhodzic vous convoque pour le match amical face à la Guinée, répondrez-vous présent ? Normalement, oui. Vous savez, moi je suis un homme de parole. Maintenant, c'est au sélectionneur national de voir. Le volet technique, c'est lui qui en est le responsable. Il fait ses comptes et il décide. Je sais que M. Halilhodzic n'a pas apprécié certaines choses. Je ne lui en veux pas, bien au contraire. J'ai un grand respect pour lui et pour les responsables de la fédération. Il y a le coach, le joueur et, parfois entre les deux, les exigences du joueur. Moi, j'avais demandé un an pour rejoindre la sélection. Bref, comme je vous ai dit, c'est au sélectionneur de voir maintenant et prendre les décisions qu'il voit nécessaires. Donc, on peut dire que Ishak Belfodil est prêt à apporter le plus qu'on attend de lui en sélection ? Je suis prêt, oui, mais pour le plus, c'est le terrain qui tranchera. Aujourd'hui, j'ai signé à l'Inter. Je pense que les responsables de ce club ne m'ont pas ramené parce que j'ai fait de belles déclarations ou quelque chose comme ça. J'ai été recruté par le club grâce à ce que j'ai montré sur le terrain. Donc, le plus, c'est sur le terrain, pas à travers la presse ou l'Internet. Avez-vous suivi les deux matchs de la sélection dernièrement face au Bénin puis le Rwanda ? Bien sûr, je les ai tous suivis. J'étais très content des deux succès arrachés par la sélection nationale au Bénin et au Rwanda. Nous avons une très bonne équipe nationale qui pratique un très beau football. Franchement, j'ai été impressionné, surtout lors du deuxième match face au Rwanda, là où Saphir Taïder avait réussi à marquer. Ce jour-là, on pouvait facilement remporter le match par trois ou quatre buts d'écart. L'Algérie était supérieure sur tous les plans. Vous avez parlé de Saphir Taïder, on sait que c'est un ami intime à vous. Avez-vous suivi ses débuts ? Oui, bien sûr. J'ai suivi ses débuts en sélection et je suis très content pour lui. Saphir, c'est comme un frère pour moi. Des fois, je me dis qu'il a de la chance, tellement il a fait un début exceptionnel chez les Verts. D'ailleurs, je l'ai même appelé pour le féliciter. Au cours de vos discussions, vous parle-t-il de l'ambiance qui règne en sélection ? Oui, bien sûr. Jusqu'à présent, Saphir ne m'a dit que du bien de l'ambiance en sélection, à chaque fois qu'il y va. Pour les barrages, beaucoup d'Algériens souhaitent ne pas affronter l'Egypte. Peut-on voir votre avis puisqu'il y a une très forte possibilité que vous soyez parmi le groupe ? Oui, c'est vrai, j'ai lu ça à travers la presse. J'ai lu que même le coach Halilhodzic souhaite ne pas affronter l'équipe égyptienne aux barrages de la Coupe du monde. Tout ce que je peux dire, c'est que le fait qu'une équipe soit qualifiée à ce stade de la compétition veut dire qu'elle est forte et qu'elle a été première de son groupe. Après, je sais qu'il y a aussi ce qui s'est passé entre les deux équipes à un passé récent. Pour moi, il n'y a pas de préférence. Je suis nouveau. Peut-être que les anciens savent ce qu'ils disent par rapport à l'atmosphère difficile là-bas en Egypte. Si vous serez là, aurez-vous à cœur de marquer contre l'Egypte ? Si j'y suis, je ferai tout pour marquer car c'est mon métier. Si je ne marque pas, Allah ghaleb, ça ne veut pas dire que je ne l'ai pas voulu (rires). Un dernier mot aux Algériens qui sont fiers de votre transfert à l'Inter ? Je remercie tous les Algériens. Merci de me suivre et de me prêter toute cette attention. Je sais que, parfois, on dit beaucoup de choses sur moi à travers l'Internet, mais moi, je ne parle pas beaucoup. J'espère que je serai à la hauteur des espérances pour honorer mon pays.
