4ème partie et fin Il s'agit de parvenir à mettre en place une conception selon laquelle la comptabilité est désormais une technique quantitative de gestion et une conception plus dynamique tranchant avec la conception statique caractérisant le plan comptable national (PCN) qui datait de l'époque socialiste prônant un mode de gouvernance qui est resté fermé sur lui-même avec une norme nationale sans évolution. Le nouveau système de comptabilité et finances impose un nouveau modèle de management qui suppose le développement de nouvelles compétences et une gestion adaptée aux normes internationales. Ainsi, le NSCF constitue un outil de gestion particulièrement élaboré et proche du cadre conceptuel du plan comptable Français (PCG) et nécessite beaucoup d'exercices pour les comptables car il constitue un changement profond par rapport à l'actuel plan comptable PCN. En effet, la construction des comptes du plan comptable national (PCN) est établie sur une signification par classe ou un compte par classe alors que, le NSCF a une signification par compte et par agent économique dans une même classe son application effective comme étant un système d'organisation et un ensemble de règles et de normes permettant d'assurer correctement les fonctions financières et comptables d'une entreprise et non seulement un moyen d'utilisation du plan comptable à des fins d'imputation d'une facture ou d'une opération de trésorerie. Ceci dit, il s'agit d'une grande occasion pour nos entreprises de la mise à niveau de leur gestion aux normes et aux pratiques internationales plus assorties de sûreté et d'expertise. Se pose par conséquent une série de problèmes au regard de la réalité du terrain et des exigences du NSCF. Ce qui en soi, peut t constituer un handicap dans le passage et la bonne application du NSCF. Ces handicaps se résument en, d'abord, l'organisation insuffisamment cernée dans sa dimension comptable et de transparence. Se pose ensuite, le fait que le comptable d'entreprise n'a pas encore actualisé sa formation théorique avec la pratique et les connaissances afin d'être au mieux de ses capacités et ses aptitudes d'analyse, de synthèse, de communication et de rigueur dans l'exercice de ses responsabilités. En effet, il ne suffit plus de savoir tenir des livres comptables ou passer des écritures, il faut en outre saisir et comprendre les objectifs de l'entreprise et de la maîtrise des problèmes industriels, commerciaux, financiers, juridiques et de marché devant permettre d'assurer à l'entreprise la rentabilité des capitaux dans la gestion et le développement. Par ailleurs, le NSCF fait davantage appel à un haut niveau de culture économique et de la maîtrise de la langue et des outils de travail. La langue française de meure, actuellement prédominante dans la pratique mais qui n'est pas assez maîtrisée par la plupart de nos comptables pour une lecture technique. Le PCN n'a ni professionnalisé la gestion des entreprises, ni avoir généré des professionnels en comptabilité notamment, aux regards des nouveaux besoins générés par les mutations économiques et financières. L'actuel plan comptable (PCN) n'a pas fait l'objet d'une normalisation comptable importante ou d'une évaluation depuis sa promulgation en 1975. Il mérite l'ouverture d'un débat à tous les niveaux de nos entreprises pouvant répondre aux nouveaux besoins ou perspectives attendues dans l'application effective du NSCF et marquera certainement une première évaluation d'expérience comptable en Algérie depuis son indépendance d ans la mesure ou nous devons en tirer tous les enseignements et prendre les mesures appropriées notamment de redressement, d'amélioration et de développement. Un manque important en matière d'expérience et de maîtrise des techniques de consolidation des bilans des sociétés de groupe qui nécessitent à effectuer d'importants exercices comptables. L'état d'esprit, notamment les aspects sociologique et psychologique en milieu professionnel sont loin de répondre aux besoins d'une culture comptable. Les procédures actuelles résultent pour la plus grande partie de l'époque de la gestion socialiste des entreprises (GSE) d'où un déficit dans les connaissances de l'économie d'entreprise et qui nécessitent d'être renforcées et développées davantage dans l'application et l'évolution du SCF. Les structures gestionnaires peu sensibilisées à l'importance et au rôle de la comptabilité qui leur accordent de l'intérêt qu'en cas de besoin urgent. Il va sans dire que ce n'est plus une chose aisée pour assurer au NSCF sa cohérence et sa clarté pour la vérité des bilans des entreprises aux normes internationales vu l'absence d'esprit et de culture d'entreprise où le niveau professionnel et le mangement reste négatif. En effet, le nouveau système comptable et financier n'aura de sens que si on lui applique les réalités économiques et financières. Il y a également, faut-il le signaler, un autre aspect plus important qui reste mal pris en charge en milieu professionnel est celui des jeunes licenciés en sciences financières et comptabilité. En effet, leur formation actuelle dispensée ne garantit néanmoins pas leur entrée dans la vie professionnelle et comportant des lacunes aux futurs professionnels. Un exemple simple pour apprécier la réalité actuelle du terrain, en voici, quelques questions que nous posons aux étudiants que nous recevons dans le cadre de leur encadrement pour la préparation de leur mémoire de fin d'études et qui répondent avec beaucoup d'hésitations sans toutefois fournir des efforts pour assurer la bonne réponse à savoir : Qu'est –ce qu'une normalisation comptable ? Dans quel cas une entreprise est amenée à déposer son bilan ? La différence entre un assainissement financier et un assainissement comptable ? Qu'est-ce qu'une entreprise avec le statut SPA ? Qu'est-ce qu'un plan de redressement ? La différence entre une banque et une caisse d'épargne (CNEP) ? Qu'est- ce qu'une action ? Qu'est-ce qu'une obligation ? Qu'est qu'un titre de participation ? La différence entre un expert comptable, un Commissaire aux comptes et un expert judicaire ? La différence entre la comptabilité générale et la comptabilité de gestion ? La différence entre un bilan comptable et un bilan financier. La différence entre un bilan comptable et un budget ? La différence entre le droit privé et le droit public ? Il apparaît bien, qu'il est nécessaire d'améliorer l'insertion et l'émergence de nos jeunes cadres universitaires, aujourd'hui de posséder les capacités managériales et un savoir faire pour diriger ou encadrer dans le futur une fonction financière et comptable (DFC) dans une entreprise aux normes comptables internationales. Cela, mériterait donc, d'accentuer beaucoup d'efforts sur l'aspect formation et les critères d'accès à la profession comptable qui ont une implication directe sur l'application du NSCF. Son application aux entreprises Algériennes constituera sans nul doute un bouleversement dans la pratique comptable en ce sens qu'il apporterait plus de rigueur, transparence et de créativité d'une part, et aura pour effet positif, la mise à niveau de notre système de gestion et d'informations aux normes internationales d'autre part. Ce sont là, les enseignements essentiels qu'on peut retenir du plan comptable national appliqué et pratiqué en depuis 1976. Dans ce cadre là, nous souhaitons qu'un débat technique soit instauré à tous les niveaux des entreprises afin de recueillir les avis techniques et pratiques les plus divers pouvant contribuer et développer le NSCF comme étant un nouvel ordre comptable en Algérie à partir duquel les dirigeants d'entreprise doivent s'appuyer pour réussir leur ouverture économique et s'inscrire dans la bonne gouvernance économique. En définitive, quatre questions restent posées avec l'avènement du nouveau système comptable et financier (SCF). A-t-on fait une évaluation sur l'application du plan comptable national ? Est-il possible à l'instar des pays développés de faire de la fonction comptable une véritable profession dans l'entreprise Algérienne surtout quand il s'agit d'une entreprise privé ? Combien avons-nous aujourd'hui d'experts comptables Algériens certifiés aux normes comptables internationales ? Quelle est la place de l'entreprise Algérienne dans l'économie internationale ? Pour cela, il serait judicieux d'établir des liens entre les entreprises publiques et privées qui constituent l'entreprise Algérienne. elles doivent à cet effet se donner la main pour créer une véritable dynamique économique où émergeront de grands projets d'entreprise qu'il faut absolument cerner dans ce nouveau contexte de l'ouverture économique de l'entreprise Algérienne soumise désormais aux normes comptables et financières internationales. En conclusion Ainsi, les enjeux d'avenir d'une manière générale en mettant à contribution ce nouveau système comptable qui va permettre à l'entreprise Algérienne qu'elle se développe d'abord en bon pouvoir économique tout en plaçant haut et fort l'importance et le rôle des ressources humaines dont doit nécessairement composer. C'est un enjeu majeur dans la nouvelle économie, dont il est exigé compétences, professionnalisme, crédibilité. C'est là une réalité qu'il faut à présent inscrire avec l'entrée de l'entreprise Algérienne à la pratique des normes comptables internationales et les exigences des mutations économiques et politiques du pays au regard du nouveau contexte de la mondialisation et la globalisation comme étant aujourd'hui l'expression de faire l'économie sans frontière. Ce qui manque à l'entreprise Algérienne qu'il faudrait impérativement instaurer et développer pour rendre nos entreprises profitables avec l'application du NSCF qui ouvre la porte aux pratiques universelles des affaires. *ABACI M'HAMED est Directeur Financier. EBT Zone industrielle de Tiaret
