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Haïti : Le soleil ne brille plus à Cité Soleil
Publié dans Le Financier le 21 - 11 - 2010

Des 3000 cas de choléra recensés jusqu'à maintenant dans la capitale, la plupart se sont déclarés à Cité Soleil. En pleine rue, un homme traîne une porte attelée à une corde et sur laquelle gît un homme. Un homme mort de choléra.
À un autre coin de rue, un autre homme pousse une brouette transportant un autre mort de choléra. Ces scènes se répètent en de nombreux coins de rues. Presque tous sont à Cité Soleil où le soleil ne brille plus que pour les morts. Cité Soleil, une véritable antichambre de la mort. Des morts, il y en a à longueur de journée faute de soin. Plus grave que faute de soin, mais faute de moyens pour lutter contre l'épidémie qui, selon certaines, s'est installée pour encore plusieurs années. La cruauté dans tout ce drame, c'est le manque de finances, manque de médicaments, manque de tout, en peu de mots… sauf les morts qui s'entassent et leurs familles qui sèchent leurs larmes du revers de la main. Car impuissantes de secourir les mourants. Les comateux qui s'éteignent de minute en minute sous les regards hagards des voisins. Dans les hôpitaux de fortune, les moins gravement atteints regardent leurs proches partir dans l'au-delà. Un drame indescriptible dans ses moindres détails. Pas un jour ne passe sans que l'on enregistre des dizaines de morts. Les croquemorts passent leurs journées à creuser des tombes, des tombes qui, sitôt terminées, sont vite occupées. Une épidémie sans précédent. Une situation alarmante devant laquelle les citoyens sont tout simplement désarmés. Démunis jusqu'au dernier sou. À un point tel que nombreux, très nombreux sont ceux qui n'ont plus rien à manger. Depuis que l'épidémie a commencé, les rares qui ont encore quelques sous essaient de laver à l'eau de javel. De l'eau de Javel au compte-goutte quand les maigres moyens le permettent encore. À Cité Soleil, il n'y a ni toilettes ni eau courante. Les gens font leurs besoins dans un pot qu'ils vident dans la mer toute proche. Quelques pas plus loin, des pêcheurs étendent leurs filets. Les poissons qu'ils attrapent traversent l'eau souillée d'excréments. La contagion est alors inévitable et la bactérie du choléra prolifère remarquablement bien. À Cité Soleil, tout est contaminé. Le choléra est partout. Les moyens ne sont nulle part. La mort hante à tous les coins de sentiers. Le long des caniveaux charriant les eaux usées à ciel ouvert.
Confusion et émeutes
«C'est impossible de stopper l'épidémie dans ces conditions, les gens vivent les uns sur les autres, quand quelqu'un attrape le choléra, sa sœur, son frère vont l'avoir aussi, c'est sûr», dit-on dans l'un des grands centres de traitement du choléra de la capitale. Bref, la situation fait dresser les cheveux sur la tête. Elle donne des frissons sur tout le corps. Les Haïtiens sont impuissants. Le monde est avare. L'aide de la communauté internationale ne fait pas moisson. Et la mort fait, maintenant, partie de la vie de tous les jours. À une semaine des élections présidentielles et législatives en Haïti, quatre des 19 candidats engagés dans la course à la présidence ont demandé un report des scrutins alors que le pays fait face à une épidémie de choléra au bilan très lourd : plus de mille morts. Près de 4,7 millions d'Haïtiens sont en effet appelés à choisir un successeur au président René Préval. Ils devront également élire 11 sénateurs et 99 députés. Des milliers d'Haïtiens ont manifesté cette semaine, parfois violemment, dans certaines villes du pays, dont la capitale Port-au-Prince, pour réclamer le départ des forces onusiennes, accusées d'être à l'origine de l'épidémie, et reprocher aux autorités leur gestion de la maladie. Au moins cinq personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées au cours de heurts, dont au moins six parmi les Casques bleus. «Nous saluons le courage et la détermination des gens qui manifestent chaque jour dans les rues pour exiger le respect de leur dignité. Nous réclamons justice et réparation pour les victimes de la maladie», poursuivent les quatre candidats souhaitant un report des élections. Sans aller jusqu'à là, Yvon Neptune, un ancien premier ministre également candidat à la présidence, regrette le manque de préparation des autorités face à la maladie. «Le gouvernement doit donner des indications claires au lieu de laisser tout le monde dans le flou. Quelle garantie avons-nous que les élections peuvent se tenir dans le contexte actuel?» Il rappelle que le ministère de la Santé avait déconseillé au début de l'épidémie les rassemblements politiques dans les endroits où la maladie, très contagieuse, s'est développée. «Aujourd'hui, c'est tout le pays» qui est touché, remarque-t-il. Depuis son apparition à la mi-octobre, le choléra a fait au moins 1186 morts, tandis que près de 20 000 personnes ont été hospitalisées, selon le dernier bilan des autorités de Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, touché en janvier dernier par un séisme dévastateur qui a fait plus de 250 000 morts. Un bilan que le docteur français Gérard Chevallier, qui travaille avec les autorités sanitaires haïtiennes, juge toutefois «sous-évalué». «Les notifications sont imparfaites, il y a des zones où des personnes meurent et personne ne le sait», affirme-t-il, précisant que les «deux tiers du territoire ne sont accessibles qu'à pieds».


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