Des experts européens ont exposé mardi, au cours d'une journée d'étude organisée à l'université de Batna, les normes de qualité en matière d'artisanat traditionnel dans le cadre du programme dit P3A de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne. Présidée par le directeur général de l'artisanat traditionnel et des métiers au ministère du Tourisme et de l'artisanat, M. Ahmed Benabdelhadi, la rencontre a réuni, au centre de recherche scientifique de l'université, les présidents des Chambres de l'artisanat et des métiers (CAM) des wilayas de Constantine, de Biskra, de M'sila, d'Oum El Bouaghi et de Khenchela. Il a été mis en exergue, au cours de cette Journée d'étude, l'importance des normes de qualité pour le développement de la compétitivité des produits locaux dont la bijouterie traditionnelle. Mme Christel Kaberghs, experte belge, a indiqué que le rôle des experts européens a porté sur la sensibilisation et l'accompagnement des artisans algériens dans le processus de normalisation de leur production artisanale et l'accès à la norme ISO 9001 obtenue, a-t-elle affirmé, par quatre entreprises artisanales algériennes dont une, implantée à Batna, est spécialisée dans les bijoux non précieux. L'expert espagnol, José Séréno, a insisté, de son côté, sur «l'authenticité locale» du produit en tant que «valeur majeure» dans le processus de normalisation. Il a souligné dans ce contexte «les difficultés parfois rencontrées par les artisans dans l'obtention des matières premières, ce qui ne les dispense pas, toutefois, du respect des obligations du cahier de charges définissant la valeur patrimoniale de leurs produits». Michel Bricler (France) a mis, quant à lui, l'accent sur la place qu'occupe «la créativité» en tant que critère intrinsèque de compétitivité des produits imposée par les artisans d'autres pays et par les nouveaux produits constamment mis sur le marché. Cette rencontre de sensibilisation, initiée par la CAM de Batna, a été également marquée par la présentation des démarches suivies par l'entreprise batnéenne de bijoux non précieux pour l'obtention de la certification ISO 9001. Elle a également donné lieu à une intervention du directeur général de l'artisanat traditionnel et des métiers au ministère du Tourisme et de l'artisanat sur le projet de norme de qualité des bijoux algériens qui est, a-t-il indiqué, à 80 % réalisé. Selon le directeur de la CAM de Batna, M. Smaïl Ramdani, le programme P3A de coopération entre l'Algérie et l'UE vise à valoriser le rôle du secteur de l'artisanat traditionnel dans le développement économique national, dans la création d'emplois et dans le développement durable du pays.
