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I-LA CRISE MONDIALE 2008/2009 ET IMPACTS SUR L'ECONOMIE ALGERIENNE
Publié dans Le Financier le 23 - 12 - 2009

Dr Abderrahmane Mebtoul / Expert International – Economiste
Ces enjeux institutionnels et de gouvernance qui contribuent largement à limiter la réussite des projets, à alourdir les coûts, renvoient à la faiblesse des réformes institutionnelles et micro-économiques, bien que les réformes macro-économiques sont relativement satisfaisantes, mais éphémères, l'Algérie possédant l'une des économies les moins diversifiées parmi les pays à revenus intermédiaires et des pays producteurs de pétrole. Le programme de réformes est à la traîne dans les domaines telles que l'accession à l'OMC, la privatisation des entreprises publiques, la modernisation du secteur financier et dans des domaines de la gouvernance telles que la réforme de l'administration fiscale et de l'appareil judiciaire. Ce qui explique les raisons d'inefficacité, de gaspillage et de corruption. Nous aurons ainsi 4 impacts de l'inefficacité de la dépense publique niveau macro-économique :
a- sur le volume des importations, car le gonflement est dû essentiellement à la dépense publique et ses surcoûts ;
b- sur le processus inflationniste qui est à l'origine essentiel de l'inflation et non les salaires qui représentent moins de 18% rapporté au produit intérieur brut, donc sur le pouvoir d'achat de la majorité ;
c- sur la balance des paiements du fait que le doublement de la valeur des services entre 2006/2008 (11 milliards de dollars en 2008) concerne essentiellement le poste infrastructures et le montant sera identique, sinon supérieur en 2010 avec ce paradoxe de fuite des cerveaux et appel à l'assistance étrangère, l'appel à l'émigration étant un mythe si l'on continue à privilégier les rentiers gravitant autour des sphères du pouvoir.
d- sur le faible taux de croissance; les exportations hors-hydrocarbures, indicateur de l'efficacité économique n'ont jamais dépassé 1,5 milliard de dollars- avec une chute inquiétante de 40% en 2009- selon les dernières statistiques douanières, moins de 1 milliard de dollars, 50% étant représentés par des déchets ferreux et semi-ferreux.
L'année 2009 a vu aussi la Loi de finances complémentaire qui a réorienté toute la politique du gouvernement, principalement sur les infrastructures, avec une tendance au renforcement du secteur d'Etat. Le problème posé à travers cette instabilité juridique est-ce la bonne voie ? Ce d'autant plus, qu'elle est liée à un Accord de libre- échange avec l'Europe, applicable depuis le 01 septembre 2005, devant aller vers un dégrèvement tarifaire zéro horizon 2014? Ainsi, durant l'année 2009, de profondes divergences rendues publiques entre l'Algérie et ses principaux partenaires commerciaux, notamment la majorité des pays occidentaux, y compris les USA, sur leur inquiétude face à l'instabilité juridique et au retour vers le dirigisme étatique des années 1970, à ne pas confondre avec le rôle stratégique de l'Etat régulateur en économie de marché concurrentielle. et ce, après des mesures d'ordre commercial (30%70% pour le commerce nationaux/étrangers avec une période de cacophonie sur la notion de rétroactivité, 51/49% pour l'industrie/services du passage du REMDOC au CREDOC, la suppression du crédit à la consommation, le ministre du Commerce reconnaissant récemment mais avec retard que ce passage sans transition pénalise bon nombre de PMI/PME qui n'ont pas assez de trésorerie, qui risquent d'aller vers la sphère informelle.
Car, hélas, les dernières statistiques douanières (les 10 mois de 2009) ne donnent qu'un ralentissement de 3% de la valeur des importations (soit 1,2 milliard de dollars), nous orientant vers 38/39 milliards de dollars contre 40 milliards en 2008, somme dérisoire alors que nous avons assisté à une déflation des prix au niveau mondial (-baisse des prix, donc inflation importée presque nulle) et à une récolte intérieure exceptionnelle (pluviométrie). Qu'en sera-t-il s'il y a retour de l'inflation au niveau mondial entre 2010/2014 ? Donc, ces mesures ont eu une portée limitée ne s'étant pas attaqué à l'origine de la hausse des importations qui est l'inefficacité de la dépense publique.
Autre élément de l'année 2009, l'augmentation du SMIG de 3.000 dinars, mais là aussi, il faut détruire un mythe qui n'a pas de fondement scientifique de l'origine de l'inflation qui est de retour amenuisant le pouvoir d' achat des Algériens : selon l'ONS, 1,6% en 2006, 2,5% en 207, 4% en 2009, allant vers 6% en 2009, posant d'ailleurs le problème du taux d'intérêt bancaire qui devrait être supérieur de 2 à 3 point par rapport au taux d'inflation et surtout la méthode de calcul de l'indice des prix par l'organisme officiel de la statistique ONS. Cela revient donc à poser clairement les problèmes de l'impact de l'inflation comme vecteur de concentration du revenu national au profit d'une minorité de couches rentières , la majorité des ménages consacrant entre 2008/2009 plus de 80% de leurs revenus pour les produits de première nécessité (dont l'indice des prix officiel pour 2009 l'évalue entre 15/20% de hausse, seul taux significatif pou ces ménages ) et donc sur leur pouvoir d'achat . Aussi, l'inflation ne peut être comprise sans l'analyse des mécanisme de la régulation d'ensemble, liant mode d' accumulation et répartition du revenu par couches sociales et que toutes les études faites jusqu'à présent montrent que l'inflation en Algérie n'est pas d'origine essentiellement salariale, notre pays ayant le taux de salaire le plus faible du MENA (rapport entre masse salariale et PIB avec et sans hydrocarbures) Dans ce cadre, je voudrai apporter les précisions suivantes :
a- Faute d'enquêtes précises renvoyant hélas au système d'information, surtout sur la répartition du revenu par couches sociales déterminantes pour toute politique salariale fiable, information qui s'est totalement effritée en Algérie pouvant conduire à des erreurs de politique économique se chiffrant en milliards de dollars, il faut effectivement être nuancée. Mais existent des signes non trompeurs à travers tout le territoire national de la concentration de revenus au profit d'une minorité de couches rentières et une paupérisation de larges couches de la population.
b- J'ai démontré -dans mes différentes contributions- que les salaires sont loin d'être à l'origine du processus inflationniste en Algérie si l'on s'en tient aux données de l'ONS, et que la raison principale est la faiblesse de la régulation d'ensemble amplifiée par l'inefficacité de la dépense publique. La première raison du retour à l'inflation est la dépense publique clôturée entre 2004/2009 à plus de 200 milliards de dollars US comme rappelé précédemment, qui n'est pas du tout proportionnelle aux impacts économiques et sociaux. Car, les infrastructures ne sont qu'un moyen accessoire du développement et les expériences négatives de l'Espagne et la semi faillite récente de Dubaï doivent faire réfléchir le gouvernement algérien. Cependant je maintiens effectivement du fait du non maîtrise de la régulation, et donc au manque de visibilité et de cohérence dans la politique socio-économique , une augmentation inconsidérée risque de mettre en péril les PMI/PME qui ne peuvent supporter une trop grande augmentation , constituant la majorité du tissu productif et les orienter la sphère informelle, d'accélérer l'importation du fait de la faiblesse de la production locale et d'accentuer le processus inflationniste du fait d'effets psycho sociologiques mis en relief nettement par l'économiste Keynes (effets cumulatifs d'anticipation). La deuxième raison est l'assainissement des entreprises publiques entre 1991/2008, plus de 3000 milliards e dinars et plus 325 milliards de dinars lois de finances 2009/2010 (plus de trois cent mille milliards de centimes) 70% des entreprises publiques étant revenus à la case de départ selon les rapports officiels.
c- Et vient seulement en troisième position la masse salariale de très loin. Pour preuve les salaires comme l'atteste sa baisse vertigineuse dans le produit intérieur brut depuis 20 ans actuellement inférieur à 20% contre une moyenne de plus de 50% dans les pays développés et pays émergents oubliant que le salaire est créateur de valeur, n'est pas la cause fondamentale de l'inflation comme nous l'avons montré chiffres à l'appui par ailleurs dans le cadre d'une audit que j'ai eu l'honneur de diriger pour le compte des pouvoirs publics entre 2006/2007. C'est surtout l'envolée des dépenses improductives et le gaspillage des ressources financières qui sont les causes essentielles du retour à l'inflation. Selon le professer Mohamed MUZETTE, chercheur au CREAD, une récente étude sur le marché du travail en Algérie (2009) indique que l'évolution de la Rémunération totale des salariés (RS) s'est caractérisée par une baisse tendancielle de son poids dans le Revenu national disponible (RND). La baisse, de près de 6 points de pourcentage entre 2001 et 2006, a bénéficié à l'excédent net d'exploitation, qui constitue la rémunération du capital, dont la part dans le RND a progressé de près de 10 points de pourcentage, pour se situer à 66% du RND. Par rapport au Produit intérieur brut (PIB), les proportions de la RS sont de 23% et 17,7% respectivement en 2001 et 2007. A titre de repère, ce ratio était de près de 50% en 2005 pour toute la zone euro (moyenne). De même, le poids des revenus salariaux dans le revenu brut des ménages (RBM) est aussi sur une tendance baissière (35,5% en 2001 et 34,5% en 2006), baisse qui a profité aux indépendants dont poids des transferts monétaires est resté stable à un peu plus de 20%.


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