Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a tenu hier une importante rencontre régionale à Oran qui a regroupé tous les chefs d'entreprises de l'Oranie (pas moins de 250) et les représentants de l'administration locale, à leur tête le Wali d'Oran, Abdelkader Zaalane, et le président de l'assemblée populaire de wilaya. Les chefs d'entreprises et les pouvoirs publics ont eu l'occasion de réaffirmer leur disponibilité à travailler de concert pour promouvoir l'entrepreneuriat, seule garantie de développement, de création de richesses et de résorption du chômage. En effet, les opérateurs économiques aspirent à jouer pleinement leur rôle dans le développement économique local et assurent que le schéma national de l'aménagement du territoire gagnerait en efficience avec l'intégration de la Petite et moyenne entreprise. C'est ce qui ressort de la rencontre d'hier et qui devait être présidée par le Président du FCE, Réda Hamiani, qui n'a pas pu être présent pour raison «d'un empêchement majeur» selon le Vice-président à l'Ouest M. Karim Cherif qui a animé cette réunion fructueuse, à la faveur des conclusions et déclarations des participants. Dans son intervention à l'ouverture de ce rendez-vous majeur, le wali d'Oran a exposé les importantes réalisations entreprises à Oran, évoquant divers secteurs. M. Zaalane est revenu à la charge dans une seconde intervention, qualifiée de «pragmatique» par M. Chérif, en énumérant les besoins réels des entreprises tout en explicitant la disponibilité des pouvoirs publics à accompagner les PME. «Les pouvoirs publics sont conscients que la solution au chômage est de promouvoir l'entreprise», a souligné le wali dans ce qui ressemble à une réponse aux attentes du FCE. M. Chérif a souligné, pour sa part, l'urgence de libérer l'acte d'investir et d'améliorer le climat des affaires en mettant l'accent sur la faible part du secteur hors hydrocarbures dans le PIB national. «Les 15ème et 16ème Tripartites ont apporté un nouveau train de mesures couronnées par la signature d'un pacte économique et social. Notre plus grande attente est celle-là : que les mesures prises soient toujours rapidement mises en œuvre», a-t-il martelé. Dressant un tableau de la situation, M. Chérif déclare : «La situation de l'économie algérienne est connue de tous. Elle est très peu diversifiée, ses ressources extérieures proviennent depuis plusieurs années quasi-exclusivement des exportations d'hydrocarbures. Celles-ci couvrent environ 50% des ressources budgétaires et occupent jusqu'à 70% du PIB. Les exportations hors hydrocarbures ne représentent qu'à peine 2 à 3% de l'ensemble, seul une centaine de PME algériennes exportent et l'industrie manufacturière n'occupe que 5% du PIB». Le patron des patrons de l'Ouest a expliqué que les PME doivent être au centre des politiques économiques car «elles constituent l'instrument privilégié pour un développement économique durable et la stabilité sociale». Pour sa part, M. Abdessemede Salah Eddine, vice-président du FCE, a évoqué les efforts du patronat dans le dialogue économique et social dans le pays en rappelant ses réalisations et son rôle dans le développement territorial, thème justement de cette rencontre. M. Abdessemed a fait part des contraintes liées «à l'économie informelle, aux dysfonctionnements du secteur de la distribution, à la disponibilité et au coût du crédit, au fonctionnement du système bancaire et financier, à la qualité de l'information économique, et à la disponibilité d'une ressource humaine qualifiée». Selon le vice président du FCE, le traitement de tous ces aspects donnera assurément un essor vigoureux à la dynamique engagée par la réforme économique. Dialogue En somme, le rendez-vous d'hier fut l'occasion de consolider l'entente entre les principaux acteurs du secteur économique, en l'occurrence le patronat et l'administration. A cette occasion, M. Karim Chérif, qui est également le président de la fédération nationale des hôteliers (FNH), a lancé un appel à l'adresse des chefs d'entreprises en soulignant l'importance de l'union. «Je ne voudrais pas terminer sans appeler les entrepreneurs à s'unir au sein du Forum des chefs d'entreprise, car vous ne pouvez défendre vos entreprises qu'au sein d'une organisation forte et crédible», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Le FCE est aujourd'hui une telle organisation, forte de l'engagement sérieux de ses membres, crédible par ses propositions et ses plaidoyers; il est reconnu que son action contribue à diffuser l'esprit d'entreprise, à promouvoir l'intérêt général et le développement économique et social, et à faire avancer la réflexion, par le débat, sur les questions essentielles du développement de notre pays». La rencontre a permis de passer en revue les préoccupations des chefs d'entreprises de l'ouest du pays en amorçant une discussion de fond sur les problèmes que rencontrent les entrepreneurs. Seul hic de la journée : la forte présence des opérateurs de l'ouest et la qualité des débats et interventions ne semblent pas suffire pour drainer une participation de la région du Centre et de l'Est, notamment des membres du patronat dont l'association nous a habitués à profiter des échanges inter-régions en partageant leurs expériences. En effet, ce rendez-vous régional a été une occasion de débattre des opportunités de développement dans l'Oranie ce qui a suscité un débat sur la question importante de la relation entre la performance de l'entreprise et la dynamique de développement des territoires.
