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Production nationale de médicaments : A mauvais diagnostic, mauvais remède
Publié dans Le Financier le 02 - 06 - 2010

Le nouveau ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès a souhaité que la production locale des médicaments génériques soit soutenue, afin d'arriver à une autosuffisance. Même si les ambitions du ministre semblent légitimes, elles sont qualifiées de «donquichottesques» par les connaisseurs du domaine.
Pour un mauvais diagnostic, le remède prescrit est forcément mauvais. A l'issue d'une visite effectuée au Groupe Saïdal ainsi qu'à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), le ministre Ould Abbès a souligné que l'Etat compte diminuer progressivement la dépendance de l'Algérie en médicaments, vis-à-vis de l'étranger, jusqu'à son élimination à moyen et long termes, soulignant que le médicament figure parmi les priorités de l'Etat et de son département. Il a assuré aussi que le ministère «conjuguera» ses efforts avec les unités de Saïdal et de la PCH, pour garantir une meilleure place au le médicament national sur le marché. Quant au PDG de Saïdal, BoumedieneTerkaoui, il a précisé que son Groupe dispose actuellement d'un stock de médicaments, toutes catégories confondues, de 13 millions d'unités ventes, précisant que l'entreprise a la capacité de couvrir 85% des besoins du marché national en insuline. Abordant les pénuries des médicaments pour les cancéreux, le Directeur de la PCH, Chérif Delih, a tenu à préciser au ministre que «le problème se pose dans la communication entre les structures sanitaires et la PCH».
«Cette dernière n'a pas de visibilité quant à la consommation réelle de médicaments en oncologie dans les structures de santé», a-t-il déploré, ajoutant que «le nombre de personnes souffrant de cette maladie n'est pas communiqué à cette structure».
Quelles mesures pour quelle régulation ?
L'obligation faite aux importateurs d'investir dans le pays au bout de deux ans ne fonctionnait que comme une simple barrière bureaucratique. Une fois le délai fixé arrivé à expiration, certaines firmes ferment et renaissent sous un autre nom, ce qui prouve l'inefficacité de cette injonction administrative. Au niveau des officines, des médicaments génériques sont plus chers que le princeps.
Quant au niveau de la production pharmaceutique locale (33% du marché), il est resté marginal et de faible valeur technologique. De plus, le marché a été sujet régulièrement à de graves pénuries, souvent organisées par des lobbies qui provoquent des ruptures de stocks. L'inefficacité de telles mesures a incité le Gouvernement algérien à faire marche arrière en 2005 en levant l'obligation de la production locale et en autorisant de nouveau l'importation de médicaments produits localement.
Ainsi, l'échec de cette politique de substitutions aux importations aurait dû interpeller le Gouvernement algérien.
Avec cette déclaration, le nouveau ministre inscrit sa politique dans la continuité de son prédécesseur. Pour rappel, le pari de Saïd Barkat de réduire considérablement, en 2011, la facture du médicament et de s'orienter vers la production locale.
Mais est-il raisonnable sachant qu'il faut au moins quatre ans pour qu'une usine en voie de construction devienne opérationnelle?
Les lobbies du médicament et les pénuries
Egalement, le marché local des médicaments reste otage de lobbies puissants qui font la tempête et le beau temps, défiant et violant en toute impunité les règles édictées par l'Etat avancent nos interlocuteurs.
Depuis plus d'une décennie, les pouvoirs publics parlent d'encourager la production locale et celle du générique, sans pour autant faire baisser la facture d'importation du médicament qui est en perpétuel essor.
La déclaration du ministre Ould Abbès n'est pas inédite. Des textes encourageant la production sont bien ficelés mais reste que des arrêtés sur le papier. En réalité, 80% des produits pharmaceutiques sont importés.
Déjà entre 2000 et 2005, les mêmes mesures d'aujou-rd'hui ont été prises par le Gouvernement algérien (obligation d'investissement de production locale pour les importateurs, interdiction d'importation pour les produits fabriqués localement, etc.). Pourtant, la facture d'importation du médicament n'a cessé d'augmenter.
Nonobstant toutes les mesures arrêtées par l'Etat, le marché reste l'objet de nombreuses convoitises, pour être un créneau porteur. «Ces lobbies organisent des ruptures de stock en fonction de leurs intérêts.
Près d'une centaine de médicaments essentiels et vitaux sont ainsi soumis à une insupportable spéculation de la part de certains grossistes», dira un grossiste de la place d'Oran.
Notre interlocuteur ajoutera que «le consommateur, le malade chronique algérien a été formaté à s'approvisionner en surplus, pour assurer un stock, ce qui pénalisera, bien sûr, d'autres malades. Cette tactique machiavélique est de mise dans le marché du médicament». Sur un autre registre, toutes les mesures prônées par l'Etat ont été un échec, relève-t-on.
Dans la foulée de ces mesures, l'obligation faite aux importateurs d'investir dans le pays au bout de deux ans, fonctionne également comme une simple barrière bureaucratique. Près de 60% des importateurs ne respectent pas cet engagement.
«Après deux années d'exercice, certaines firmes ferment pour renaître sous une autre appellation. Quant aux médicaments génériques, ils sont parfois plus chers que le princeps.
Autant d'incohérences et de monopoles qui laminent le secteur de la santé aux dépens…du malade.
La seule solution pour sortir de ce clivage perpétuel importation/production locale requiert une réforme institutionnelle globale qui ne peut être réduite à une injonction Gouvernementale.
Faute de quoi, les «restrictions» imposées aux importations de médicaments pénaliseront doublement les Algériens en leur faisant subir des pénuries et en leur imposant des produits…de plus en plus chers.


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