Pour sa première sortie médiatique après sa nomination à la tête de ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaissa a souligné, hier, à l'Assemblée populaire nationale, que le projet de loi portant orientation agricole est né d'une approche partagée qui permettra sûrement la mobilisation accrue des acteurs du secteur et leur sécurisation puisque les principes seront connus de tous. Dans une déclaration à la presse, en marge de la séance plénière, le ministre a estimé que ce projet annoncera le début d'un recentrage dans les actions, notamment une meilleure rationalité et intégration des actions au service de la sécurité alimentaire.Interrogé sur les orientations du chef du gouvernement concernant les éleveurs ovins, le ministre a expliqué que ce sont des décisions qu'il faut mettre en œuvre, ajoutant que dans le sillage de ce projet de loi, il y a la préparation de la prochaine saison agricole. Concernant les aides aux éleveurs d'ovins, il a souligné qu'elles engloberont tout ce qui accompagne l'amélioration de la productivité agricole, et elles seront sûrement rationalisées et ciblées pour qu'elles aillent aux acteurs principaux. Pour ce qui est des 40% des éleveurs d'ovins qui n'auraient pas reçu l'aide de l'Etat, il a expliqué que cette action a été décidée à la suite de la sécheresse, tout en affirmant que l'orge destiné à l'alimentation du cheptel sera cédé au prix de 1 500 DA le quintal au lieu de 2 500 DA de coût initial. Il a estimé que ce qui est important, c'est que dans la période actuelle, il n'y ait pas beaucoup de déficits. Cependant, aux mois d'octobre et novembre, il y aura un manque d'orge, "il faudra donc garantir sa disponibilité sur le terrain". S'agissant de la sécurité alimentaire, le ministre a expliqué que ce projet permettra de créer des conditions de sécurisation aux différents acteurs agricoles et les mécanismes idoines pour garantir la transparence de l'exploitation agricole. Selon M. Benaissa, ce projet de loi renforce l'idée de travailler la terre, notant que la dimension de la sécurité alimentaire est une stratégie nationale pour la souveraineté et "les gens qui ne travaillent pas, on doit les obliger à le faire, puisqu'il y aura une contrepartie de l'Etat. D'ailleurs, il y a un soutien qui se met en place", afin qu'il y ait plus d'investissements et plus de productivité. Interrogé sur l'usage des terres agricoles au service des projets d'investissement publics, il a souligné que le projet de loi interdit de soustraire des terres agricoles sauf par voie réglementaire et législative. Le ministre, qui a exposé le projet de loi portant orientation agricole, a donné quelques chiffres sur la situation des terres agricoles en Algérie. L'estimation des surfaces agricoles utiles était de 0,75 hectare par habitant en 1962. Un chiffre qui a baissé à 0,25 hectare par habitant en 2008. Pour ce qui est des terres agricoles, elles sont estimées à 47 millions d'hectares ; cependant, seuls 8, 4 millions hectares sont exploités ou sont cultivables. Dans ce cadre, il a ajouté que le nombre des exploitations agricoles est d'un million, réparties par surface comme suit : 710 000 exploitations disposent de 0,5 à 10 ha ; 140 000 disposent de 10 à 20 h, 88 000 disposent de 20 à 50 h et enfin 18 000 exploitations seulement disposent d'une surface de 50 à 200 ha. Il indiquera que le taux de couverture végétale a atteint 11%, notant que le projet de loi vise à augmenter ce taux de 2%.