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5000 ans d'histoire en 50 minutes
Publié dans Le Maghreb le 10 - 08 - 2008

Les 29es Jeux olympiques sont ouverts à l'issue d'une cérémonie grandiose tenue dans le "Nid d'oiseau" à Pékin.
Les tableaux inspirés des grandes heures de l'histoire chinoise ou célébrant la modernité ont ébloui quatre milliards de téléspectateurs. Rien n'a empêché la Chine d'exalter sa puissance, pas même une audace iconoclaste ou une faute de goût. Sous haute liesse populaire, la cérémonie d'ouverture des 29es Jeux olympiques fut une démonstration de vigueur, livrée avec virtuosité, sans autre outrance, à 4 milliards de téléspectateurs.
Zhang Yimou, Grand Prix du Festival de Cannes avec Vivre, a réussi là où la controverse l'attendait, sur le contenu et sa teneur en prosélytisme. Sans renoncer à éblouir, la mise en scène a choisi le brio plutôt que l'ampoulé. Elle a pris le parti de revisiter une civilisation millénaire, dans un vaste déploiement de précision technologique, de justesse sémantique, et d'extravagance artistique. Comme attendu, la cérémonie a réussi à vaincre la soi-disant ambiguïté fondamentale que relevait les opposants occidentaux, subséquemment " la crispation latente liée à l'attribution des Jeux à Pékin la chinoise ". Quelques incantations mystiques fussent-elles européennes n'en ont pas le pouvoir. Sur le fond, la magnificence du spectacle a mis face à face le principe de moralité, porté par les valeurs démocratiques, et la juste reconnaissance de la vitalité chinoise en tant que société créative, entreprenante et prospère.
Nationalisme contourné
S'il fallait éviter un piège, c'était bien celui de l'orgueil nationaliste dont sont accusés les Chinois et de la sérénade au monolithe chinois; or Yimou Zhang l'a contourné avec tact. Plutôt que de déifier sans vergogne, la cérémonie a célébré avec style. Elle est restée patriotique, mais pas trop - pas davantage, à tout le moins, que les cérémonies de ses prédécesseurs grec et américain. Elle fut emblématique, mais jamais absconse. Elle fut féerique, mais pas kitsch. Elle fut portée par un enthousiasme ardemment sollicité, à grand renfort de chauffeurs de salle, mais pas plus que dans les meilleurs talk-shows cathodiques. En quelque cinquante minutes, la Chine a raconté cinq mille ans d'histoire sans rien oublier, de manière intelligible et somptuaire. Elle a fêté les enfants, l'art, et les inventions anciennes. Deux mille "caissons fous", percussions antiques, ont lancé le compte à rebours du bonheur, en l'instant historique du 8.08.08 à 8 h 08 - les chiffres de la chance dans la croyance chinoise. La cérémonie a pris un virage inattendu mais en somme tout à fait légitime, avec "Le poème à la gloire de notre pays", déclamé par une fillette irrésistible ("Le drapeau rouge aux cinq étoiles flotte au vent; nous chantons à la gloire de notre pays; qui marche désormais vers la gloire et la victoire"), la chorégraphie a vite ramené la scène à des intentions plus prosaïques, parsemées de peintures corporelles, d'opéras, ou de sarabandes fluorescentes. Dans le "Nid d'oiseau", fièrement campé sur ses cuissots d'acier (40 tonnes au total, l'équivalent de quatre tour Eiffel), la flamme olympique est descendue du ciel, entre les mains d'un athlète chinois suspendu à un fil. Le président du Comité olympique, Jacques Rogge, a également survolé tous les pièges de l'Occident: il en a appelé à la moralité... des athlètes, a complimenté l'organisation, et a chaudement remercié les volontaires.
Succès politique
La gêne a rôdé, parfois pesé. Mais elle n'a rien pu empêcher. En réponse à des appels au boycott emphatiques, la cérémonie d'ouverture a rassemblé un nombre record de chefs d'Etat, "davantage que pour une plénière de l'ONU", comme le relève L'Equipe - 90 chefs d'Etat, quatre fois plus qu'à Athènes, et 160 ministres. Le banquet officiel du président chinois, Hu Jintao, a réuni de nombreux laudateurs, dont Nicolas Sarkozy, premier président français à assister en personne à une cérémonie d'ouverture, quasiment lyrique sur "l'amitié historique, indéfectible et inébranlable", qui lie Paris et Pékin. Le chef de l'Etat français a encore décerné une "médaille d'or" à la Chine pour l'organisation de ses Jeux. Une journée a suffi à légitimer l'essor de l'empire, son milliard de consommateurs potentiels et sa croissance à deux chiffres. A quelques heures de la grand-messe inaugurale, seule une vague menace d'attentat a obligé quatre avions d'Air China à suspendre leur vol, tandis que Reporters sans frontières a piraté une fréquence FM, piratage technique, pour dénoncer la censure des autorités chinoises, selon cette ONG. Il n'y eut qu'un malaise, une sorte d'hostilité sous-jacente, lorsque les Etats-Unis ont défilé dans le stade sous les applaudissements de George Bush, emmenés par un ancien réfugié soudanais. Lopez Lomong, spécialiste du 1500 m, a fui son pays à l'âge de 6 ans, pour échapper aux milices soudanaises. Ce ne fut pas la scène préférée du gouvernement chinois, dont les intérêts pétroliers et politiques au Soudan sont notoires. Reste que le défilé a continué sans heurts, dans un long ruban chamarré de gaieté hiératique et communicative. L'alphabet chinois, coquin de sport, a placé la Syrie, la Russie et les Etats-Unis à la queue leu leu.


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