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C'est la bureaucratie, la corruption, le système financier public
Ce qui freine les réformes en Algérie, selon le docteur Abderrahmane Mebtoul
Publié dans Le Maghreb le 02 - 09 - 2008


Dans un long entretien accordé au journal Les Echos, l'expert international en question économique et stratégique, M. Abderrahmane Mebtoul à mis l'accent sur les raisons de l'échec des investissements en Algérie, et d'autre part il donne un tableau général de l'environnement économique en Algérie. Pour M. Mebtoul les deux piliers du développement du XXIe siècle sont la bonne gouvernance et la valorisation du savoir sans oublier la protection de l'environnement national. Or, en Algérie ces deux conditions peinent à être remplies. En effet, outre ces deux facteurs déterminants, le frein principal à l'investissement hors hydrocarbures porteur de croissance et de création d'emplois durable est l'omniprésence de la bureaucratie et de la corruption qui freinent la mise en œuvre d'affaires (des efforts ont été faits mais un texte juridique n'est pas suffisant), l'extension de la sphère informelle qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation étant elle-même le produit de la bureaucratie qu'il s'agit d'intégrer d'une manière intelligente loin des mesures administratives autoritaires qui produisent l'effet inverse, car composée de jeunes entrepreneurs dynamiques acquis à l'esprit de l' économie de marché.En outre, M. Mebtoul a avancé que le terrorisme bureaucratique étouffant participe pour plus de 50% de frein à l'investissement. Cela implique à l'avenir une amélioration de la gouvernance, une plus grande visibilité et cohérence dans la démarche de la politique socio-économique. Le deuxième point considéré par l'expert comme frein à l'investissement, est la longue léthargie du système financier public, lieu de la redistribution de la rente, dont le taux pourrait être de 30% des raisons du blocage, (plusieurs mois pour le virement d'un chèque d'une région à une autre, et surtout la lenteur constatée dans la gestion), les banques publiques accaparent plus de 90% des crédits octroyées, et malgré leur nombre, il existe une marginalisation du secteur bancaire privé. Pour M. Mebtoul, les banques publiques sont malades de leurs clients, les entreprises publiques, lorsqu'on sait que leur assainissement a coûté au Trésor public plus de 40 milliards de dollars US entre 1991/2007 entraînant des recapitalisations répétées. Après plus de 4 milliards de dollars entre 2000/2003, encore quarante milliards de dinars (près de 3 milliards de dollars US) est le montant de l'enveloppe que les pouvoirs publics en Algérie ont décidé de consacrer à la recapitalisation des banques publiques et ce, dans le cadre de la loi des finances complémentaire pour 2008. Par ailleurs, l'organisation des capitaux marchands de l'Etat en Algérie régissant le partenariat et la privatisation, a subi, de 2000 à 2008, quatre modifications sans résultats probants, créant une instabilité juridique qui décourage l'investisseur, qui, outre les régimes fiscaux, est attentif, également, à la rapidité du transfert de ses capitaux qui doit s'effectuer en temps réel. Troisièmement, l'absence d'un marché foncier libre et une inadaptation du marché du travail à la demande, bien qu'il existe des compétences marginalisées, on assiste à une exode de cerveaux massif du fait de la dévalorisation du savoir au profit des emplois rentes. Cela peut représenter 20%. Sur le front social, M. Mebtoul a mis en exergue les tensions sociales et les risques d'une explosion à tout moment ; selon notre expert les dépenses du programme de soutien à la relance économique (après un pré-plan de plus de 7 milliards de dollars entre 2000/2003) évaluées par la loi de finances complémentaire 2008 à 200 milliards de dollars alors que les estimations n'étaient que de 100 milliards de dollars en moyenne 2005/2006, 140 en 2007, les résultats n'étant pas proportionnels aux dépenses. Cela a été démontré clairement dans un rapport de la Banque mondiale remis aux autorités algériennes en septembre 2007 relatif au bilan des dépenses publiques que malgré des dépenses colossales essentiellement publiques, ces dernières n'ont pas réussi à inverser la logique rentière de l'économie avec des gaspillages financiers croissants, certains projets étant réévalués à 300% de leur coût initial. Dès lors, nous avons un faible taux de croissance du produit intérieur brut -PIB (2006/2008) contre 4/5% entre 2001/2005, avec exactement 1,8% en 2006, 2,5% en 2007 et certainement ne dépassant pas 3% en 2008 du fait de la chute de la production agricole en 2008 prévoyant d'importer en 2008 pour 2 milliards de dollars uniquement pour le blé. Le ménage moyen algérien consacre près de 80% de son revenu aux biens essentiels en moyenne (2007/2008), sans compter l'endettement croissant par des prêts divers (voitures, logements - électroménagers ; l'estimation du montant par le ministère des Finances algérien est supérieure à 3 milliards de dollars US courant 2007) qui amenuisera son pouvoir d'achat à terme, sachant que le Smig algérien est actuellement à 120 euros. Parallèlement, nous assistons à l'accroissement du chômage réel, selon les données officielles de l'ONS (Office algérien des statistiques) 13,8% en 2007 contre 11,8% en 2006 que l'on essaie de gonfler par des emplois rentes. Il existe une demande d'emploi additionnelle annuelle de 500 000, et en minimisant la demande féminine qui s'ajoute au taux de chômage actuel. Ce sont les données officielles du gouvernement. Pour les organismes internationaux le taux d'inflation serait de 12% et le taux de chômage, de 20% en Algérie pour 2007. Cette situation de faible croissance, d'inflation et de chômage connue sous le nom de stagflation, est corroborée par le volume des exportations hors hydrocarbures représentant moins de 2% du total dont 50% des déchets ferreux et non ferreux (2006/2007, idem pour 2008). La valeur ajoutée hors hydrocarbures dans le produit global est d'environ 50% en 2007/prévision 2008 proviennent à 80% des effets des dépenses publiques via les hydrocarbures dont le bâtiment- travaux publics, avec des surcoûts et des ouvrages souvent ne répondant pas aux normes internationales donc restant aux entreprises seules créatrices de richesses à moyen et long termes 1,2% dans la participation du taux de croissance. Ce constat de l'échec relatif a été rappelé par le président de la République le 26 juillet 2008 dans son discours devant les maires, insistant sur l'urgence de revoir toute l'orientation de la politique économique et sociale. Toutefois, cette situation est jugée dramatique. Selon M. Mabtoul, la question est de redonner la confiance au citoyen, et d'éviter le divorce Etat/citoyens, comme cela a été démontré par la très forte démobilisation populaire lors des dernières élections, impliquant un Etat de droit et une plus grande démocratisation à tous les niveaux (politique, économique et social) et donc concrétiser les objectifs stratégiques à savoir le respect des libertés économiques et politiques, des droits de l'homme et de la promotion de la condition féminine. Car, pour éviter une crise majeure tant politique que socio-économique en Algérie, il faudra, entre 2010/2012, avoir le double du produit intérieur brut de dollars US, soit 260 milliards de dollars US.

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