Selon, le docteur Abderrahmane Mebtoul, invité de la rédaction du quotidien économique français Les Echos, "la bureaucratie et la corruption sont les obstacles principaux à l'investissement porteur en Algérie". Le Dr Mebtoul rappelle, dans ce contexte, que le président de la République, dans son programme 2009/2014, se donne pour objectif de combattre résolument la corruption et la bureaucratie, lesquelles dévalorisent l'intelligence et le travail sur lesquels doit reposer tout développement fiable. Aussi, selon l'expert, la lutte contre la bureaucratie en Algérie renvoie à la problématique de la sphère informelle et à la construction d'un Etat de droit qui implique une bonne gouvernance. Selon lui, la sphère informelle, produit de la bureaucratie, contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, avec une intermédiation financière informelle. Or son intégration est urgente et ce, loin des mesures répressives qui produisent l'effet inverse. Il s'agit, selon lui, de favoriser une saine concurrence et l'émergence de la véritable entreprise. Le Dr Mebtoul estime, par ailleurs, que "la sphère informelle, produit historique de l'extension de la bureaucratie rentière qui tire sa puissance de l'existence même de cette sphère tissant des réseaux diffus de corruption, n'est que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique". L'expert pense que ce qui caractérise le fonctionnement de l'Etat de droit et l'économie de marché concurrentielle est la confiance qui est à la base des échanges. Concernant l'Algérie, M. Mebtoul a affirmé que "le cash prédomine dans toutes les transactions internes". Dans les pays développés, la carte de crédit donne un droit de transaction, alors que dans la plupart des pays en voie de développement on exige souvent le liquide avec une intermédiation informelle qui traduit la faiblesse de la politique monétaire interne de l'Etat. Et là, on revient à la confiance, a déclaré encore une fois Mebtoul. Le deuxième élément est la relation dialectique entre économie de marché et Etat de Droit qui est reflété par l'existence des titres de propriété. La question que s'est posée l'expert concerne l'existence des actifs immatériels et physiques en Algérie, et s' ils sont reconnu par l'Etat. C'est toute la problématique de la construction de l'économie de marché et, d'une manière générale, la construction de l'Etat qui est posée selon Mebtoul. Là aussi, les enquêtes de Hernando De Soto peuvent être des indicateurs importants pour réorienter la politique économique et sociale algérienne, ajoute-t-il. En conclusion, il faut éviter, selon lui, toute vision illusionniste, car reformer le droit de propriété n'est pas une question de registre foncier. Il faut intégrer toutes les procédures, y compris celles du droit coutumier, car il existe des codifications au sein de cette sphère informelle. Nassim I.