"Notre attention est d'assurer un niveau raisonnable de protection de l'économie nationale"

El Hachemi Djaâboub à propos des négociations sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC

Le commerce extérieur algérien, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, les politiques de subventions, et le devenir des PME/PMI algériennes ont constitué les sujets pivots de l'interview qu'a accordé, récemment, M. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce à la Revue suisse Algérie. Le premier responsable du secteur du commerce a tenu à rassurer l'engagement de l'Algérie et son attachement de pénétrer cette institution mondiale, en dépit du souci qu'éprouvent les associations patronales et les opérateurs nationaux notamment sur le devenir des PME, concernant surtout l'impact de la libéralisation commerciale. "En relation avec ce dossier, je comprends parfaitement le souci des opérateurs économiques nationaux. Ils sont légitimes. Je dirais à ce titre, que notre attention a toujours été celle d'assurer un niveau raisonnable de protection de l'économie nationale et en même temps lui permettre de tirer profit des opportunités qu'offre le système du commerce international. Cette protection sera assurée à travers le tarif douanier, les négociations ne portent pas sur un démantèlement tarifaire", rétorque le ministre en ajoutant qu'"il s'agit de consolider les droits de douane à un niveau au-delà duquel nous ne pourrons plus remonter. En outre, des mesures correctives sont permises par l'OMC, et en cas de nécessité, nous pourrons mettre en œuvre des mesures de sauvegarde", rassure-t-il encore. A une question justement sur le stade d'avancement des négociations engagées pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Djaâboub s'est contenté de rappeler, que pour ce qui est des négociations bilatérales sur l'accès aux marchés des marchandises et des services, l'Algérie a achevé ses négociations avec le Brésil, Cuba, l'Uruguay, le Venezuela, l'Argentine et la Suisse. "Elle doit faire de même avec les communautés européennes, les USA, le Canada, la Malaisie, la Turquie, la République de Corée, l'Equateur, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon", dira-t-il. En outre, s'agissant du volet multilatéral, et lors de sa dernière réunion, "le groupe de travail de l'OMC chargé de l'accession de l'Algérie a examiné le projet de rapport révisé élaboré par le Secrétariat de l'OMC ainsi que le programme des transformations législatives et réglementaires entreprises par l'Algérie ces dernières années pour rendre son cadre juridique et institutionnel conforme aux accords de l'OMC", a-t-il fait remarquer. Le ministre du Commerce est revenu dans son entretien avec la Revue Suisse Algérie sur plusieurs sujets, à savoir les taux de croissance enregistrés ces dernières années. Concernant ce point, M. Djaâboub s'est montré satisfait en signalant que "les taux de croissance enregistrés ces dernières années prouvent que l'économie algérienne se caractérise par un fort potentiel de développement boosté notamment par la bonne conjoncture pétrolière et surtout le lancement du programme présidentiel de relance économique….. Pour le court terme, la tendance de nos échanges commerciaux sera à la hausse. La dynamique est déjà affichée pour 2008, puisque le montant de nos importations est passé de 13 milliards dollars US au premier semestre 2007 à 17,91 milliards de dollars américains au premier semestre 2008, soit une augmentation de 38%,… Par contre, les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales avec seulement 2,2%", a-t-il illustré. Par ailleurs, abordant la flambée des prix sur le marché mondial, le ministre a réitéré la démarche adoptée par l'Algérie en matière de sécurité alimentaire, qui porte sur la définition d'une politique nationale de stockage de sécurité pour les produits de consommation jugés comme stratégiques dans l'approvisionnement de la population. Il dira à ce propos que "l'Algérie pourrait être considérée comme un pays qui place la sécurité de l'approvisionnement de la population au coeur de sa politique, le pays ayant développé des mécanismes adéquats en la matière notamment à travers la création d'organes chargés de l'approvisionnement et du stockage (OAIC, ONIL, Naftal, facilité de crédit, etc.)". Enfin, le ministre du Commerce invite les hommes d'affaires suisses à saisir toutes les occasions pour intensifier les contacts, établir les bases d'un partenariat durable et mutuellement bénéfique et s'investir davantage dans le marché algérien compte tenu des nouvelles opportunités offertes par l'Algérie dans le cadre de la promotion des investissements, en particulier celles relatives à l'ouverture du secteur public industriel.