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Crise à mille facettes
Crise financière mondiale
Publié dans Le Maghreb le 31 - 12 - 2008

De la crise des subprimes à la lutte contre la pauvreté, en passant par la morosité économique, 2008 était une année en rouge. Faillites bancaires, des milliards de dollars envolés, une croissance mondiale en berne, des gouvernements impuissants, une famine galopante. Le capitalisme financier est en crise. Les politiques se réunissent sans esquisser des pistes de sortie d'une crise qui frappe par sa rapidité et son enchaînement : la crise immobilière américaine s'est transformée en crise financière et bancaire, elle-même entraînant une crise économique mondiale avec des risques de récession aux Etats-Unis, en Europe et partout ailleurs. Signe que la crise est sérieuse, pratiquement, tous les pays sont dans une situation de décroissance.
Choc financier
La crise débute à l'été 2007 à cause des "subprimes", des prêts hypothécaires consentis à la classe moyenne américaine. Cas de figure classique : un emprunteur ne rembourse plus, la banque décide donc de vendre sa maison et de tout récupérer. Mais comme les prix de l'immobilier ont baissé, la banque perd de l'argent sur la vente. Pour tenter de limiter les risques de ces crédits d'un nouveau genre, les banquiers ont eu recours à la titrisation. Ils ont transformé ces emprunts en titre sur les marchés boursiers. Ces titres de dette se sont échangés sur les places boursières. Or, à partir du moment où celui qui doit rembourser l'emprunt pour l'achat de sa maison ne peut plus payer, le titre n'a plus aucune valeur. Ce sont ces montages financiers complexes qui expliquent la chute de la Bourse car toutes les banques étrangères, notamment européennes, se sont aperçues qu'elles possédaient des titres de subprime qui ne valaient plus rien. Les événements se sont enchaînés à une vitesse spectaculaire depuis le 15 septembre, jour où la banque américaine Lehman Brothers dépose son bilan. Alors que l'on s'interrogeait encore sur la profondeur de la crise des "subprimes", qui avait éclaté l'année précédente aux Etats-Unis, la chute de ce grand nom de Wall Street jette la suspicion sur tout le secteur bancaire et fait craindre des faillites en chaîne dans le monde. Tout d'un coup, les banques refusent de se prêter des fonds, ce qui entraîne un gel du crédit qui asphyxie l'économie. Les gouvernements des pays développés, les principales victimes de la crise, montent au créneau avec des plans de sauvetage colossaux (700 milliards de dollars aux Etats-Unis), allant jusqu'à nationaliser certaines banques, comme la franco-belge Dexia. Les pays du G7 s'engagent à ne plus laisser tomber en faillite aucune institution financière majeure, mais sans mettre un terme à la pire crise financière depuis 1929. Les banques centrales tentent de parer au pire en baissant énergiquement leurs taux d'intérêt sans parvenir à rassurer. La Réserve fédérale américaine, qui a déjà ramené son taux directeur à 1%, touche elle aux limites de son action sur les taux. Les pays touchés mettent en place des plans de relance, en Europe et même en Chine. Aux Etats-Unis, le président-élu, Barack Obama, réclame un plan "tout de suite". La planète économique est confrontée à deux problèmes auxquels personne ne sait répondre. L'effet du désendettement du système bancaire et la profondeur et la durabilité de la récession. Face à cette incertitude, l'attitude consiste pour chacun à geler les liquidités dont il dispose, à consommer et prêter moins. Un monde nouveau est en train de se bâtir et dans lequel le système financier mondial se grippe et aucune thérapie ne fonctionne. Il est à signaler que cette crise financière n'a pas pu dissimuler une crise alimentaire qui a déjà trop perduré.
Crise alimentaire : 963 millions de personnes touchées par la famine
Une crise peut en cacher une autre. La crise financière internationale ne doit pas faire oublier la situation alimentaire. C'est en substance le message de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aux pays riches à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée ce 16 octobre 2008. En effet, la FAO dans son rapport annuel sur "l'insécurité alimentaire", annonce que 963 millions de personnes dans le monde ont été menacées par la famine en 2008, soit 40 millions de plus qu'en 2007. Les prévisions pour l'année à venir sont encore plus alarmistes, la FAO mettant en cause la crise économique actuelle, qui touche les plus pauvres. D'Haïti aux Philippines, en passant par le Maroc, la Côte d'Ivoire, l'Egypte, le Sénégal ou l'Indonésie, partout éclatent des "émeutes de la faim", ou du moins apparaissent des mouvements sociaux consécutifs à l'augmentation assez brutale des prix des produits alimentaires… Si une première caractéristique de ces phénomènes devait être mise en exergue, c'est bien celle-là : la mondialisation des protestations répondant aux difficultés ressenties, de façon simultanée, pour se procurer à manger. Les caractéristiques de base de la crise montrent à l'évidence qu'elle est, avant tout, structurelle et non conjoncturelle, même si çà et là des éléments contextuels et aléatoires (comme la sécheresse australienne, où celle sévissant en Afrique de l'Est) viennent aggraver les choses. Outre la sécheresse et la variable démographique, d'autres facteurs interviennent aussi : l'envolée des prix du pétrole, tendance de long terme et prévisible s'il en fut, joue au moins à deux niveaux. Directement, et pour toutes les formes d'agriculture moderne, et ce quel que soit le pays, au Nord ou au Sud, les cours élevés du pétrole tirent vers le haut les coûts de fabrication des intrants (engrais, pesticides, par exemple), les charges dues à la mécanisation (utilisation des tracteurs, des motoculteurs et des pompes) et celles dues aux transports.
Crise économique : panne de croissance
L'économie n'a pas résisté longtemps à la crise de la finance. La soudaine paralysie du système bancaire et financier en septembre s'est transformée en une crise économique mondiale qui n'épargne aucune région et dont personne ne peut encore prédire l'ampleur. Depuis octobre, les grandes entreprises de la planète suppriment des emplois par dizaines de milliers tandis que les petites sont menacées par la faillite. Le chômage augmente à grande vitesse dans la plupart des pays. La récession est déjà là pour beaucoup. L'OCDE parle de la récession "la plus sévère depuis le début des années 80" et n'envisage pas d'embellie pour la plupart des pays avant "le second semestre 2010". Si les géants émergents comme la Chine ou l'Inde devraient éviter la récession, leur économie, qui atteignait des rythmes de croissance de 11% et 9% environ respectivement, va nettement ralentir, sonnant le glas de la théorie du "découplage". Les marchés en tirent les conséquences: chute des Bourses et un prix du pétrole divisé par trois. Les cours des autres matières premières dégringolent aussi devant la perspective d'un effondrement de la demande. Un peu partout dans le monde, les professionnels de l'immobilier s'attendent au pire. La spirale inflationniste qui a sévi dans le monde entre les étés 2007 et 2008 a fait place à une "désinflation" que de nombreux économistes craignent de voir se muer en "déflation". Dans la section consacrée au panorama de l'économie mondiale, le rapport de la Banque mondiale prévoit une baisse de la croissance mondiale du PIB de 2,5% en 2008 à 0,9% en 2009. La croissance des pays en développement, vigoureuse en 2007, avec un taux atteignant 7,9%, devrait retomber à 4,5% en 2009. Les pays riches connaîtront vraisemblablement l'année prochaine une croissance négative. Le commerce mondial subit un effondrement sans précédent. Les échanges internationaux reviennent à leur plus bas niveau depuis au moins vingt ans. Beaucoup d'exportateurs et d'importateurs ne trouvent plus les financements nécessaires à leur activité. Le coût du fret maritime explose, et le crédit se tarit. Par ailleurs, la demande des pays émergents s'amenuise. La Banque mondiale prévoient une contraction du commerce mondial de 2,1% en 2009. C'est la première baisse enregistrée depuis 1982. Tous les pays seront touchés par cette chute des exportations, qui reflète non seulement un fort ralentissement au niveau de la demande mondiale, mais aussi une moindre disponibilité des crédits à l'exportation.
Quel impact sur l'Algérie : entre optimisme et prudence
Même si l'Algérie est déconnectée de la crise financière, elle risque d'être affectée par le ralentissement économique mondial au travers de la baisse du prix du baril de pétrole. Les réserves accumulées et des mesures de contrôle des dépenses et des importations devraient lui permettre de tenir le choc, à condition que celui-ci soit temporaire. La question de la nécessaire diversification de l'économie reste posée. La définition précise d'une stratégie industrielle et des actions à mettre en place à moyen terme sont toujours attendues. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, le ministre des Finances, Karim Djoudi, et le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ont fait part de leur analyse et l'impact possible de la crise financière internationale sur l'Algérie. Le président de la République et le Premier ministre ont également livré leurs commentaires. Le consensus est que l'Algérie ne sera pas affectée par la crise financière proprement dite, mais pourrait être plus sensible au ralentissement économique mondial du fait de la baisse de la demande d'énergie qui en découle. En effet, dès l'apparition des premiers symptômes de la récession, bon nombre de politiques, d'experts et de cabinets de consulting n'ont cessé d'affirmer que l'Algérie serait en mesure d'y faire face. Un air d'optimisme qui revient dans le rapport annuel d'Oxford Business Group et de celui du FMI portant sur la situation économique qui a prévalu en Algérie durant l'année 2008. il y a même ceux qui estiment que l'Algérie peut énormément tirer profit de la crise économique actuelle, du moment que les pouvoirs publics ont pris des mesures leur permettant de limiter l'impact de cette crise. De ce fait, l'Algérie présente de nombreux attraits et atouts aux investisseurs étrangers. Néanmoins, il ne faudrait pas se leurrer. Il s'agit aujourd'hui pour l'Algérie d'inscrire son développement dans la durabilité. C'est dans ce sens justement que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a saisi l'occasion de la tenue du Conseil des ministres pour rappeler que même si l'Algérie dispose de moyens nécessaires pour assurer la continuité de ses programmes de développement à moyen terme, il est aujourd'hui primordial de sortir de la dépendance aux hydrocarbures et pas loin que dimanche dernier, à la faveur de sa visite à Ghardaïa, le président Bouteflika a pris à revers ce type de discours rassurant en disant la vérité aux Algériens. Une attitude hautement responsable de la part du chef de l'Etat. Qu'a dit le président Bouteflika, attendu, pourtant, pour distribuer des enveloppes budgétaires, comme c'est de coutume, à l'occasion de ses visites dans les wilayas. Le chef de l'Etat a tout simplement dit aux Algériens que le temps " des vaches maigres ", après celui " des vaches grasses ", est devant nous. Sans ambages, ni détours, il déclare : " Nous sommes en face d'une crise mondiale. Nous avons traversé une période d'opulence. Nous allons traverser une période de vaches maigres que nous devons gérer avec prudence ". Et de profiter, pour appeler les Algériens à " retrousser les manches ", en arguant que, pour construire le pays, " ce n'est pas une affaire de président ou de gouvernement".


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