Avec la crise, le poids relatif des fonds d'Etat a augmenté. Ils pourraient atteindre 10 000 milliards de dollars en 2013. À ce jour, la fortune cumulée des fonds souverains s'élève à 3 194 milliards de dollars. Un trésor qui dépasse le PIB français (2 500 milliards), même s'il ne représente que 2 % des actifs mondiaux. Comparée aux actifs détenus par les grands investisseurs, qu'il s'agisse de fonds de pension ou de compagnies d'assurances, la fortune des fonds reste modeste. Grâce à une gestion plus prudente qui a privilégié les placements en obligations, les fonds d'Etat ont assez bien résisté à la tempête financière. "Ils ont profité des prix élevés du pétrole au premier semestre 2008 et les fonds asiatiques ont bénéficié de l'accumulation des excédents commerciaux de la zone", relève Pierre-Ignace Bernard, directeur associé chez McKinsey & Company. Ces fonds, qui se financent en majorité sur la manne de l'or noir et sur les réserves des pays asiatiques, bénéficient d'un vent favorable. "Les créations de fonds se sont accélérées avec l'envolée des matières premières et l'ascension des pays émergents", rappelle Javier Santiso, directeur du centre de développement de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). En témoignent les deux principaux fonds russes, le Reserve Fund et le Russian Wealth fund, fondés il y a moins de trois ans. Par ailleurs, deux enquêtes internationales menées dans le cadre d'une coopération entre tous les cabinets membres de KPMG International ont été publiées sur les fonds d'investissements : une sur les fonds et la gestion des fonds d'investissements et une autre sur les Hedge Funds. Selon l'enquête sur les fonds et leur gestion, face à l'avenir incertain concernant ces derniers, il y a toujours une place pour des stratégies de gestion alternative dans ce secteur. Selon l'étude, la valeur des actifs est en baisse et le nombre de fonds se contracte. De telles circonstances pourraient, cependant, donner lieu à de nouvelles opportunités, dont certaines organisations pourraient en tirer bénéfice. Une des conséquences de cette crise verra, à terme, l'intrusion ou la multiplication de réglementations à tous les niveaux. Dans cette perspective, avoir accès à des informations actualisées relatives à la règlementation fiscale, aux règlementations de façon générale, n'a jamais été aussi important. La publication fait état des pratiques de 50 pays (Australie, Pérou, Italie ou encore le Botswana) en matière règlementaire, fiscale et comptable. Quant à la seconde enquête, les rédacteurs de la publication s'attendent à voir de nouveaux intrants sur le marché suite à la réorganisation du secteur bancaire qui verra se libérer de nouveaux talents, eux-mêmes à la recherche de nouveaux défis. Une telle évolution pourrait aboutir à un retour de la confiance et le début de la reprise. L'étude couvre exclusivement les fonds alternatifs sur 25 pays. N.I.