Nationaliste, Abou Bakr Belkaid l'aura été jusqu'à sa mort. Il a consacré quarante-cinq ans de sa vie au seul service de la patrie et de sa libération. On retiendra que de 1964 à 1994, le défunt Belkaid a consacré son énergie à la reconstruction du pays. Il assuma durant ces trente ans successivement des responsabilités importantes au sein des différents rouages de l'Etat. Le 28 septembre 1994, Abou Bakr Belkaid était assassiné en plein jour tout près de la Casbah (Alger). En ciblant l'une des figures du nationalisme algérien, incontestablement toujours à la parole démocratique aisée, encore plus passionné par l'édifice républicain, les commanditaires de cet assassinat, ont dévoilé leur prétention et leur volonté de liquider ceux parmi les Algériens qui se refusent à suivre la voie intégriste. Ce militant de la base représentant la pure race de la génération de Novembre 1954, défendant et attaché au régime républicain de l'Etat algérien.Très influent dans les avis et les conseils, Belkaid était écouté surtout sur ses principes combatifs. Déjà, l'engagement politique, l'envie de se battre pour la libération du pays et contre l'injustice, sont présents dans son esprit, et à l'âge de 15 ans, il adhère au MTLD/PPA. De 1991 à 1994, les Algériens ont eu l'occasion de mieux le connaître à travers ses prises de positions. Il alerta le peuple algérien, dont l'avenir se joue précisément à partir de cette période, sur les dangers que représente un Etat intégriste. L'ex-ministre de la Communication et de la Culture, poste qu'il a occupé en 1991/92, était une sorte d'exemple du combat quotidien pour l'irréversibilité de la démocratie et de la modernité du pays. Il se distingua pour ce principe par des engagements vigoureux et nationalistes. Effectivement, la mobilisation de ce moudjahid de la première heure contre les forces du mal, a été fort gênante pour les prédateurs qui décidèrent de jeter leur dévolu sur cette citadelle de la démocratie que représentait Belkaid. Sa lucidité et son inquiétude en ce qui concerne la déstabilisation du pays et l'écroulement de la République ont fait de lui un orateur percutant contre les visées intégristes de l'époque. Il ne manqua aucune occasion d'évaluer les conséquences du climat malsain dans lequel le pays a été embourbé et surtout de dénoncer le terrorisme aveugle qui commençait à se structurer. Au prix d'une implacable détermination, Belkaid a interpellé le peuple et les forces démocratiques à s'unir pour la défense de la République. "L'arme suprême face à un ennemi est l'union", disait le défunt. Après quinze ans, le plus dur reste, pour sa famille, ses amis et tous les Algériens de ne plus jamais entendre cette voix nationaliste du défunt Abou Bakr Belkaid. L'important est, aujourd'hui, de faire du combat de Belkaid une source de référence pour la génération actuelle afin de poursuivre le combat pour la consolidation de la démocratie et l'édification d'une société moderne. Qu'on se le dise en ce quinzième anniversaire de son assassinat ! Ahmed Saber