En marge des travaux de la 1re conférence arabe sur l'emploi des jeunes, qui s'est tenue à Alger, avant-hier, les participants ont souligné, au deuxième jour des travaux de cette première rencontre, la nécessité d'encourager les jeunes à la création de petites et moyennes entreprises et l'importance de la formation pour la promotion de l'emploi. Pour sa part, Abdelaziz Charabi, recteur de la faculté des sciences économiques à l'Université Mentouri de Constantine, a évoqué le rôle des petites et moyennes entreprises dans l'emploi des jeunes à la lumière des changements que connaît le marché de l'emploi et consécutifs à la mondialisation, comme il n'a pas manqué d'insister sur l'importance de les accompagner dans leurs projets et d'adapter l'enseignement supérieur aux exigences du marché de l'emploi. Apportant appui à ses dires, Abdelaziz Charabi a présenté l'expérience de son université qui a créé la maison de l'entrepreneuriat en 2006 dont la mission est d'animer des séminaires et des rencontres au profit des étudiants désireux de créer leurs propres entreprises et d'enseigner l'entrepreneuriat dans toutes les classes de l'université. Mahmoud Mansour Abdelfatah, enseignant à l'université d'Al Azhar, a souligné la nécessité de prendre en charge les jeunes chômeurs en les encourageant à créer leurs micro entreprises, relevant que le taux de chômage a sensiblement augmenté pour les 15-24 ans atteignant 26,5% au Proche-Orient et en Afrique du Nord contre une moyenne mondiale de 14,4%. Evoquant la question du chômage, il faut mettre en évidence que le monde arabe compte 17 millions de chômeurs, dont 57% de jeunes. Aussi, M. Mansour n'a pas manqué de souligner le rôle que jouent la contribution des caisses sociales et des institutions de financement arabes au soutien de l'emploi des jeunes ; pour ce dernier la hausse du taux de chômage dans le monde arabe est due à l'insuffisance des investissements locaux et étrangers, à la croissance démographique et à l'accès de la femme à l'emploi. Dans ce contexte, il a incité à la mise en place de politiques et de mécanismes à même de consacrer la culture de l'emploi et du travail libéral et à encourager les initiatives privées. A cette occasion, le Centre arabe de développement des ressources humaines sur le programme arabe d'appui à la création de petites et moyennes entreprises dans le cadre de la relance du développement et de lutte contre le chômage et la pauvreté, a présenté un rapport. Ainsi, il faut rappeler que 22 pays arabes ont jusque-là bénéficié de ce programme qui vise les diplômés des universités et des instituts de formation désireux de créer leurs propres entreprises, dans le secteur privé. Les responsables de la planification en matière d'emploi, lors de la deuxième journée de la conférence ont insisté notamment sur l'importance de la formation, tant technique que professionnelle le soutien et la promotion de l'emploi des jeunes. Le directeur général de l'Institut national de formation professionnelle, Bourouba Nouar, a insisté sur la nécessité de créer "une synergie entre la formation et le travail afin de réaliser un développement économique et promouvoir le rendement du monde du travail". Par ailleurs, il a souligné que les autorités du monde arabe ont démontré une volonté et une détermination à prendre en charge les préoccupations des jeunes dans le domaine de la formation et de l'emploi, soulignant qu'elles ont consacré "des moyens importants" pour répondre aux besoins de la formation exprimés par les jeunes et constatés sur le marché de l'emploi. Comme il n'a pas manqué de mettre en exergue la relation étroite qui lie la formation au monde de l'emploi, soulignant que certains indices ont démontré le besoin urgent de promouvoir la formation, notamment professionnelle dans la région, ce qui permettra, selon lui, d'éliminer les obstacles qui entravent les politiques de réforme. Par contre, il a insisté sur l'importance pour les pays arabes de répondre aux besoins de la formation technique, dont "la formation des cadres responsables du système de formation, l'utilisation de techniques modernes de formation", appelant à "tirer profit des expériences des pays développés à travers la conclusion de conventions de coopération avec les entreprises étrangères de formation". Abordant la stratégie du travail, Mouchira Abou Ghali, présidente du Conseil de la jeunesse arabe pour le développement intégré, a appelé à l'adoption des recommandations de nature à renforcer les divers domaines de formation y compris professionnelle dans le monde arabe, notamment à travers la mise en place d'une stratégie arabe sur la formation destinée aux jeunes. Elle a affirmé que l'application de cette stratégie doit se faire dans le cadre d'un travail coordonné et complémentaire afin d'atteindre un recrutement idéal des forces actives. Par ailleurs, il faut souligner la faible participation des femmes à l'activité économique dans le monde arabe (28% seulement). Larabi Moumen