Mairead Corrigan Maguire, prix Nobel de la paix irlandaise et militante pro-palestinienne, a été expulsée d'Israël mardi matin pour avoir tenté de violer le blocus naval de la Bande de Gaza. Selon le ministère israélien de l'Intérieur, elle a pris tôt mardi un vol pour la Grande-Bretagne. Elle a été interdite de séjour en Israël après avoir participé en juin à une opération anti-blocus. Mais elle était néanmoins arrivée à Tel Aviv la semaine dernière, espérant pouvoir s'associer à une délégation venue rencontrer des militants pacifistes israéliens et palestiniens. Rapidement interpellée, elle était depuis dans un centre de détention de l'aéroport, et la Cour suprême a confirmé lundi soir son ordre d'expulsion. Prix Nobel de la paix en 1977 pour son travail en Irlande du Nord, elle dénonce la politique d'Israël, qu'elle a qualifié d'Etat pratiquant l'''apartheid" lundi lors de l'audience de la cour.Notons d'un autre côté qu'un officiel palestinien a critiqué lundi l'administration américaine pour les "garanties sans précédent" qu'elle a offertes à Israël en échange du prolongement du gel de la colonisation pour deux mois supplémentaires. "La colonisation est illégale et les Etats-Unis devraient contraindre Israël à l'arrêter au lieu d'offrir des garanties pour la suspension des constructions," a déclaré Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), au micro de la radio Voice of Palestine. Selon les reportages des médias, le président américain Barack Obama a proposé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu une liste de garanties politiques et sécuritaires en échange du prolongement d'une précédente décision du gel de la colonisation, même si la proposition a été rejetée par Netanyahu. Ashrawi a indiqué que les Palestiniens ne peuvent pas accepter un gel temporaire de la colonisation et ne reprendront les discussions directes que dans un contexte de gel total de la colonisation. La direction palestinienne a décidé samedi de ne pas reprendre les discussions de paix directes avec Israël tant que ce dernier n'arrête pas la construction des colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a déclaré lundi au Caire que les pays arabes réfléchissaient actuellement à différentes options politiques sur l'impasse dans laquelle se trouvent actuellement les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens. "Nous sommes proches d'une phase critique dans le conflit israélo-arabe, tandis qu'Israël persiste sur la construction de colonies", a déclaré M. Moussa lors d'une conférence de presse commune avec le ministre palestinien en charge des négociations Saëb Erakat. M. Moussa s'est entretenu lundi avec le président palestinien en visite Mahmoud Abbas au sujet des récentes évolutions du dossier palestinien, mettant au coeur de leurs discussions la suspension des négociations de paix directes à la lumière de l' insistance du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à ne pas prolonger le moratoire sur l'extension des colonies. Cette réunion Abbas-Moussa devance la réunion du Comité de suivi de l'initiative arabe pour la paix, prévue vendredi dans la ville libyenne de Sirte en marge du sommet arabe. Cette réunion du comité doit évaluer la situation d'ensemble des négociations de paix directes et arrêter la position de la Ligue arabe à cet égard. M. Erakat a déclaré lors de cette conférence de presse que "le gouvernement israélien porte la responsabilité de l'arrêt des négociations et de toutes les répercussions qui pourraient s' ensuivre." "Toutefois, nous continuerons les discussions avec l' administration américaine et avec le Quartette international", a ajouté M. Erakat.