L'Algérie est classée parmi les pays les plus corrompus au monde. Les résultats publiés, hier, par l'ONG de lutte contre la corruption, Transparency International, de l'édition 2010 de l'Indice de perception de la corruption (IPC), classent l'Algérie à la 105e place sur 180 pays classés, en obtenant pour la 8e année consécutive, une très mauvaise note (2,9 sur 10). Par rapport à 2009, certes l'Algérie a gagné quelques précieuses places (111e en 2009) mais sa note a chuté d'un point. Dans la région du Maghreb, l'Algérie reste loin derrière ces voisins immédiats. "La Tunisie est toujours mieux classée que l'Algérie (59e place et une note de 4.3), et le Maroc fait un peu mieux (85e place et une note de 3.1)". Par rapport au pays arabes, l'Algérie est en 11ème position, derrière l'Egypte (85e place). Sur le plan continental, elle est classée en 17e position. Publié chaque année depuis 1995, l'IPC permet de mettre en évidence la prévalence de la corruption à l'échelle nationale ainsi que ses conséquences néfastes. Dans un communiqué rendu public, l'Association algérienne de lutte contre la corruption AACC, qui a dévoilé ces résultats, impute ce mauvais score à "l'absence de volonté à lutter contre la corruption". "Les discours officiels ne changent rien à la donne, l'Algérie se distinguant par l'adoption ou l'annonce de décisions visant à lutter contre ce fléau, mais décisions qui demeurent inappliquées", déplore les rédacteurs du communiqué. L'Algérie s'était pourtant engagée à faire des efforts pour lutter efficacement contre la corruption, notamment après la ratification de la Convention des Nations unies contre la corruption. Mais elle s'est opposée à la mise en place de mécanismes internationaux d'évaluation de l'application de cette même Convention. Malgré l'arsenal législatif et réglementaire adopté ces dernières années en matière de prévention et de lutte contre la corruption, l'Algérie souffre de la non- application des lois. Les membres de l'AACC dénoncent, en outre, le retard enregistré dans l'installation de l'Office de répression de la corruption ainsi que l'Organe central de prévention et de lutte contre la corruption, prévu par la loi du 20 février 2006. Qualifiant l'attitude du gouvernement d'inertie, l'AACC déplore également que le Premier ministre, qui a présenté jeudi dernier à l'APN la déclaration de politique générale, ne s'est pas attardé à donner des explications sur ces retards ainsi q. Par ailleurs, le communiqué de l'AACC souligne que "l'Algérie ne commerce presque pas avec les 10 pays les moins corrompus". En tête de ce classement figure le Danemark, la Nouvelle-Zélande, le Singapour, la Finlande, le Suède, le Canada, les Pays-bas, l'Australie, la Suisse et la Norvège. En revanche, les principaux partenaires de l'Algérie n'occupent pas de bonnes positions et à leur tête : la Chine (78e et une note de 3.5), l'Italie (67e, note de 3.9), la Turquie (56), la Corée du sud (39), l'Espagne (30), la France (25), les USA (22), le Japon (17), et l'Allemagne (15).