Avant l'adoption du programme d'action d'Istanbul pour les pays les moins avancés (PMA), qui doit intervenir avant la clôture des travaux de la quatrième Conférence des Nations unies sur les PMA, les participants au débat général ont réitéré leurs attentes quant aux engagements à prendre par tous les acteurs du développement, en particulier par les donateurs et les PMA eux-mêmes. Le financement du développement, qui se situe au cœur des engagements des pays partenaires des PMA dans la promotion du développement, doit être assuré, en particulier, grâce à une augmentation du niveau de l'aide publique au développement (APD), ont estimé la plupart des délégations. À cet égard, plusieurs pays ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'augmenter le montant de cette aide, comme la République de Corée, qui a indiqué qu'elle portera à 0,25% la part de son APD destinée aux pays les moins avancés, et qu'elle y consacrera 3 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. L'Inde affectera, quant à elle, 1 milliard de dollars au financement de projets et de programmes dans les PMA au cours des cinq prochaines années, a annoncé le ministre des Affaires étrangères de ce pays. Pour mieux gérer les problèmes de financement du développement des PMA, le représentant du Venezuela a dit que son pays propose la création, au sein du système des Nations unies, d'un " Conseil du financement du développement ", tandis que la délégation de Cuba a demandé la création, également sous l'égide de l'ONU, d'un mécanisme international visant à résoudre le problème de la dette souveraine.La nécessité de développer les échanges commerciaux internationaux avec les PMA a aussi été mentionnée par plusieurs intervenants. Un certain nombre de délégations ont espéré que davantage de pays élimineraient leurs barrières non tarifaires et douanières, ainsi que les quotas d'importation, afin de mieux ouvrir leurs marchés aux produits en provenance des PMA. Certains pays, comme la Nouvelle-Zélande, ont promis qu'ils continueraient de favoriser un meilleur accès à leurs marchés aux biens et services en provenance des pays les moins avancés.La vice-ministre des Affaires étrangères du Brésil a, quant à elle, plaidé en faveur de l'élimination des subventions agricoles que les pays développés versent à leurs producteurs et qui créent des distorsions sur les marchés mondiaux, freinant ainsi les importations de produits agricoles étrangers. La résolution de ce problème est d'autant plus importante que l'agriculture est la principale activité économique et la plus grande source de création d'emplois des PMA, a-t-elle observé. Toujours dans le domaine du commerce, un appel a été lancé par le ministre des Affaires étrangères de l'Inde pour que soient rapidement conclus les Cycles des négociations commerciales de Doha. Cet appel a été relayé par d'autres délégations.La grande vulnérabilité des petits Etats insulaires et des pays en développement sans littoral a également retenu l'attention de plusieurs orateurs qui ont insisté sur les mesures d'appui qui devraient être prises pour les aider. La représentante de Kiribati, Etat insulaire qui fait partie de la catégorie des PMA, a expliqué que l'existence même de son pays est menacée par les conséquences des changements climatiques, en particulier par la montée du niveau des eaux des océans. Tous les participants au débat ont, d'autre part, été d'accord pour dire que les PMA doivent faire preuve de détermination et intensifier leurs efforts de développement, en s'appropriant le processus et en adoptant des programmes et stratégies pour les mettre en œuvre en tenant compte de leurs réalités et spécificités." Les PMA sont prêts à affronter les nombreux défis qui se posent à eux et sont conscients des obligations qui sont les leurs en termes de gouvernance, de rigueur de gestion et de respect des règles du jeu démocratique et des droits de l'homme ", a assuré le représentant d'Haïti, seul PMA de l'hémisphère des Amériques. Certaines délégations, comme celle de l'Allemagne, ont d'ailleurs posé comme conditions préalables à l'octroi de leur aide que le pays, qui en est récipiendaire assure " la paix, la sécurité, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme, ainsi que l'accès à l'éducation à ses populations ".Le vice-ministre des affaires étrangères du Venezuela a, cependant, jugé indispensable que les PMA définissent eux-mêmes les politiques économiques et sociales qui leur conviennent le mieux, sans subir d'intervention ou de pression étrangère. Il a regretté que l'Union européenne ne tienne pas compte des réalités politiques locales prévalant dans les PMA, lorsqu'elle attache des conditionnalités à son aide. Les délégations de pays à revenu intermédiaire, comme le Viet-nam, le Cameroun et le Brésil, ont assuré que leurs pays étaient prêts à partager leur expérience en matière de développement.Prenant la parole, le vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Corée a dit que son pays a su faire bon usage de l'aide qu'il a autrefois reçue pour devenir aujourd'hui un pays industrialisé et un donateur important. À la fin de l'année, la République de Corée accueillera le quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide, dans la ville de Busan, cinquième port du monde. Dans les années 60 et 70, c'est dans ce port qu'étaient déchargés les biens humanitaires provenant de l'aide étrangère, a indiqué le vice-ministre coréen des Affaires étrangères et du Commerce, pour illustrer les étapes franchies par son pays depuis cette époque grâce à l'assistance étrangère, qui lui a permis de prendre en main son propre développement.