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Les agences de notation occultent l'essence de la crise mondiale ? : Professeur Abderrahmane Mebtoul Expert International
Publié dans Le Maghreb le 29 - 01 - 2012


1.- Qu'est-ce qu'une agence de notation ?
Une agence de notation opère, contre rémunération, à la demande des entreprises (et éventuellement des collectivités publiques) désirant être notées et désigne généralement une entreprise ou une institution chargée de la notation financière des collectivités (Etats…) ou des entreprises selon certains critères définis par une réglementation ou par les acteurs du marché. Nous avons trois grandes agences qui sont Fitch Ratings, Moody's et Standard & Poor's. Leur indépendance a, toutefois, été discutée depuis l'affaire Enron et la crise financière de 2008/2012, les Européens depuis leur dégradation récente réclament la création de leur propre agence de notation. Standard & Poor's a été acquise, en 1966, par le groupe d'édition McGraw-Hill. McGraw-Hill publie le journal Business Week, de nombreux journaux financiers et possède de nombreux réseaux de télévisions. Fitch Ratings est contrôlée à hauteur de 60 % par le groupe Holding Français Fimalac, Moody's depuis mai 2008, est détenue par Moodys Corporation qui, coté en Bourse, a parmi à ses actionnaires, à hauteur de 13%, le fonds d'investissement Berkshire Hathaway Inc lui-même propriété de Warren Buffett.
2.-Les barèmes de notes et critères d'évaluation
Elles sont propres à chaque agence. Par exemple pour Standard & Poors, -BB+, BB, BB- :l'investissement est considéré comme spéculatif (et donc risqué).
On parle aussi que la note AAA est accordée lorsque les investissements sont considérés comme les plus sûrs (risque quasi nul de faillite à 3 ans).
La note AA+, AA, AA-est accordée lorsque le pays est du plus sûr au moins sûr, les investissements de " bonne qualité. A+, A, A- désigne la qualité moyenne. BBB+, BBB, BBB désigne la qualité moyenne inférieure; junk bonds (obligations pourries). Le risque de faillite estimé est de 23% à 3 ans. B+, B,
B- : hautement spéculatif. CCC+, CCC, CCC est la mauvaise condition, au bord de la faillite et le D est la cessation de paiement.
Pour les critères, la notation d'une agence évalue la qualité de crédit (capacité à faire à ses dettes) d'un Etat, d'une institution (entreprise, établissement financier) ou d'une transaction financière comportant un risque de crédit (émission obligataire, opération de titrisation, prêt, etc...).
Le conflit d'intérêt réside dans le fait que les institutions paient pour avoir une notation, car la notation est un élément décisif dans la décision de l'investisseur. Il s'agit plus d'une opinion qualitative qu'un comité d'analystes interne adopte par un vote.
Les pays sont alertés de la décision quelques heures avant qu'elle ne soit rendue publique.
Dans le cas d'un Etat, l'environnement politico-institutionnel est clairement l'un de ces facteurs.
Les autres facteurs de risques portent essentiellement sur l'économie, la balance des paiements, les marges de manœuvre monétaires et budgétaires, la dette et le hors bilan.
Ainsi le mode de gouvernance joue un rôle important autant que l'environnement macroéconomique dans l'évaluation.
Cela renvoie à la détermination, au sommet de l'Etat, à opérer des réformes à mettre en œuvre, et de l'efficacité du processus décisionnel.
Et notamment comment redresser les finances publiques et stimuler la croissance économique. L'histoire des défauts souverains renseigne que, souvent, les choix économiques, monétaires et/ou budgétaires des Etats ont été déterminants dans leur défaillance.
3. Les impacts d'une dégradation
Les recommandations des agences ont gagné en influence du fait que les Etats ont de plus en plus recours aux marchés financiers pour se financer. Ainsi, les gouvernements ont intégré la logique et cherchent à obtenir la meilleure note possible.
Dans une étude du Fonds monétaire international portant sur une période allant de 2007 à la mi-2010 et ne concernant que les pays européens, il est calculé que les trois principales agences de notations ont procédé à 28 dégradations de notes pour une seule réévaluation.
En principe, mais cela n'est pas général, comme en témoigne la dégradation de la note US à AA, qui continue d'emprunter à des taux bas, le niveau de confiance en les USA puissance économique mondiale n'ayant pas été affecté, le taux de financement est élevé en cas de dégradation surtout pour le long terme.
Par exemple au 1er janvier 2012, dans une note reproduite dans le quotidien de l'Economie du Monde , l'Allemagne peut lever des financements à 10 ans au taux de 1,759% ,la France au taux de 3,055%, l'Espagne 5,156%, l'Italie 6,596%, l'Irlande 7,465%,le Portugal 11,385% et la Grèce au taux de 28,30%. Ce taux est plus bas à court terme (1 an et à moyen terme moins de 5 ans), l'Italie venant pour moins d'une année de lever 8,5 milliards de dollars au taux de 2,735% et la France le 19 janvier 2012 à un taux largement inférieur au taux du marché.

4.- Eviter l'illusion monétaire
La monnaie traduit le rapport social Etat citoyens, reposant sur la confiance, étant à l'instar des réserves de change, richesse virtuelle devant se transformer en richesse réelle, un moyen et non une fin à un développement durable.
La majorité des Etats commencent à décrier ces agences et pour l'Europe par exemple, demandent la création d'agences européennes.
Car il s'agit de s'attaquer à l'essence de la crise et non aux phénomènes par des replâtrages conjoncturels.
Les écarts entre la sphère réelle et la sphère financière, et cette suprématie de la sphère financière ( cela relance d'ailleurs l'application de la taxe Tobin sur les transactions financières mondiales mais pour son efficacité, elle devra concerner tous les pays),expliquent tant la crise mondiale de 1929, que celle d'octobre 2008, et la crise actuelle avec cette différence que nous sommes à l'ère de la mondialisation-interdépendance accrue des économies et qu'aucun pays n'est épargné.
Les actifs toxiques continuent de produire leurs effets étant passé une crise d'endettement des banques à une crise d'endettement des Etats dont les USA et l'Europe totalisent certes 50% du PIB mondial pour une population de 880 millions d'habitants sur un total mondial de 7 milliards d'âmes, mais également rapporté au PIB mondial plus de 40% de la dette publique mondiale.
Les ondes de chocs ne sont pas encore terminées, comme en témoigne la dégradation durant ce mois de janvier 2012 de la notation de la majorité des pays européens par la Standard & Poor's (S&P), encore qu'elle n'ait pas été suivie intégralement par les deux autres grandes agences comme Moody's et Fichet.
C'est que l'on ne se soit pas attaqué à l'essence de la crise, notamment en Europe, qui souffre du manque de coordination de la gouvernance. Par ailleurs, un système bancaire inadapté impliquant la séparation des fonctions des banques des dépôts et des banques d'investissement à l'instar des USA.
Le risque de cette crise est que les pouvoirs publics occidentaux utilisent l'inflation pour alléger l'endettement public, ce qui accroîtrait les tensions sociales renvoyant d'ailleurs à la nécessaire symbiose entre dynamique économique et dynamique sociale et à une plus grande moralité de la gestion de la cité pour un sacrifice partagé.
Le dépassement de la crise actuelle passe par la refonte du système économique mondial qui nécessite une nouvelle régulation et gouvernance mondiale tenant compte du poids croissant des pays émergents préfigurant d'importants bouleversements géostratégiques entre 2015/2020 et, donc, atténuer la part des profits spéculatifs qui s'accentuent aux dépens des salaires productifs.
En fait les agences de notation ne s'attaquent pas à l'essence de la crise mondiale qui est structurelle.


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