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Mali : Un mouvement islamiste plante son drapeau à Tombouctou
Publié dans Le Maghreb le 04 - 04 - 2012

Le menaçant drapeau noir d'une faction islamiste rebelle, Ansar Dine, flotte désormais sur Tombouctou. C'est la troisième grande ville du nord du Mali à tomber entre les mains des rebelles touaregs qui ont profité du chaos provoqué par le coup d'Etat perpétré fin mars à Bamako, la capitale. Avant-hier matin, un membre de l'armée malienne, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a raconté avoir vu entrer dans Tombouctou le groupe de rebelles Ansar Dine, à bord d'un convoi de dix véhicules. Ils se sont rendus dans le camp militaire de cette ville - située à un millier de kilomètres de Bamako - où ils ont planté leur drapeau noir. La rébellion rassemble plusieurs groupes touaregs, dont l'un est laïque et un autre islamiste. A Kidal et Gao, la faction islamiste est arrivée la première, et des habitants ont rapporté que les rebelles s'étaient rendus de magasin en magasin, demandant aux commerçants d'enlever les photos considérées comme non-islamistes. Un coiffeur a dit avoir été prié de retirer les photos de différentes coiffures qu'il avait affichées parce qu'elles montraient des femmes non voilées. Dimanche, quand les rebelles sont entrés à Tombouctou, ils étaient menés par les hommes du Mouvement national de libération de l'Azaouad (MNLA), qui revendiquent l'autonomie de la région de l'Azaouad, foyer traditionnel des nomades touareg. L'arrivée d'Ansar Dine, la faction islamiste, est très inquiétante pour les habitants de Tombouctou, une ville dont l'économie dépend largement du tourisme. A Gao, la plus grande ville du nord du pays tombée samedi aux mains des rebelles, des habitants ne savaient plus qui dirigeait la cité. "A Gao, c'est le chaos. Nous ne savons même pas qui contrôle la ville et qui fait quoi", a affirmé un étudiant, Ahmed Ould Fneiny. "Nous avons vu Ansar Dine avec leur drapeau. Nous voyons le MNLA. Nous voyons d'autres groupes touareg et arabes qui ont déserté de l'armée malienne. Il y a des gens en uniforme militaire qui ont volé toutes les voitures, même les voitures privées de civils. Nous ne pouvons pas quitter la ville. Un litre d'essence coûte désormais 1.000 francs CFA (1,5 euros), alors qu'il valait 650 francs CFA (un euro) hier." L'insurrection a été lancée le 17 janvier dernier, avec le retour au Mali de Touareg libyens armés qui avaient combattu pour Mohammar Kadhafi jusqu'à sa chute l'an dernier. Pendant les deux premiers mois, les rebelles n'ont réussi qu'à prendre le contrôle d'une douzaine de petites villes. Mais ils ont profité de l'instabilité provoquée par le putsch du 21 mars, quand des soldats mutins emmenés par Amadou Sanogo ont encerclé le palais présidentiel et ont pris le pouvoir. Le président Amadou Toumani Touré (ATT), 63 ans, qui avait fui le palais, n'est pas réapparu en public depuis. Les rebelles touareg ont ainsi pu prendre Kidal, Gao et Tombouctou, des villes qui n'étaient jamais tombées lors de précédentes insurrections, alors que dans le sud du pays, la junte négociait avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest). L'organisation régionale, qui exige le rétablissement d'un gouvernement civil, a décidé, avant-hier, de prendre des sanctions immédiates contre le Mali. Le capitaine Sanogo a déclaré dimanche qu'il rétablissait la Constitution de 1992 et voulait mettre en place un gouvernement de transition qui organiserait des élections libres à une date restant à fixer. Elu en 2002 et réélu en 2007, ATT avait atteint la limite constitutionnelle de deux mandats et ne comptait pas en briguer un troisième à la présidentielle prévue pour le 29 avril. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères recommande aux ressortissants français "d'éviter tout déplacement au Mali jusqu'à nouvel ordre compte tenu de l'instabilité de la situation sécuritaire", et même, précise-t-il sur son site Web, pour ceux "dont la présence n'est pas indispensable, de quitter provisoirement le pays".

Embargo total ouest-africain contre la junte au pouvoir au Mali
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) réunie en sommet à Dakar a décidé, avant-hier, un embargo total contre la junte au pouvoir à Bamako et la mise en place immédiate de sa force militaire, a annoncé le chef d'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao. Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd'hui (lundi) et ne seront levées que quand l'ordre constitutionnel sera effectivement rétabli, a déclaré M. Ouattara, ajoutant: L'embargo sera total par rapport à tous les Etats voisins du Mali. M. Ouattara a aussi annoncé que le sommet qui réunissait une dizaine de chefs d'Etat avait décidé de la mise en place immédiate de la force d'attente de la Cédéao, en demandant au comité des chefs d'état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d'activation de cette force. La situation au Mali est très grave, c'est un coup contre la démocratie et une atteinte à l'intégrité territoriale de ce pays, a affirmé M. Ouattara qui a ajouté: Ce n'est pas acceptable. Le retour à l'ordre constitutionnel et à l'intégrité territoriale doivent se faire dans les plus brefs délais. Ce sommet de Dakar s'est tenu quatre jours après celui du 29 mars à Abidjan qui avait donné à la junte militaire ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré jusqu'à, avant-hier, pour un retour à l'ordre constitutionnel, sous peine d'un embargo diplomatique et financier. La junte avait promis, dimanche, le retour à un pouvoir civil et une transition vers des élections à une date non précisée. Les déclarations de la junte vont dans le bon sens, mais il faut que ce soit effectif, que la junte se mette à l'écart et transmette le pouvoir aux autorités constitutionnelles reconnues, a estimé M. Ouattara. La Cédéao a mis en état d'alerte une force militaire de quelque 2 000 hommes alors que la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et les groupes islamistes qui la soutiennent ont pris coup sur coup depuis vendredi les trois capitales régionales du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance de l'armée malienne, sous-équipée. Avec ces trois régions administratives, la rébellion contrôle désormais tout le nord du pays, soit environ la moitié de son territoire. Le sommet de Dakar a demandé que le gouvernement légitime qui sera mis en place (au Mali) dans les prochains jours ouvre le dialogue avec les mouvements armés, a dit Alassane Ouattara. Nous allons transmettre ces décisions au président de la commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping afin de lui demander de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour accompagner ces décisions, a-t-il conclu. Le Conseil de sécurité pourrait être saisi par Paris des éventuels besoins de la Cédéao pour régler la crise au Mali, avait auparavant annoncé le ministère français des Affaires étrangères. La France soutient les efforts de la Cédéao, qui a mandaté le président (burkinabè Blaise) Compaoré comme médiateur, et elle relaiera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la Cédéao pour appuyer ses actions, avait dit un porte-parole du ministère, Romain Nadal.
La junte militaire prend acte des sanctions ouest-africaines
La junte au pouvoir depuis le 22 mars au Mali a pris acte des sanctions imposées, avant-hier, par l'Afrique de l'Ouest, rappelant cependant que l'urgence est le recouvrement de l'intégrité territoriale après l'avancée de rebelles touareg et de groupes armés dans le nord. Dans un communiqué publié, avant-hier soir, le chef de la junte militaire, le capitaine Amadou Sanogo, informe qu'il prend acte des résolutions du sommet extraordinaire des chefs d'Etat ouest-africains qui s'est tenu le jour-même à Dakar. Lors de cette réunion, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé de la mise en place immédiate de sa force militaire d'attente et annoncé l'imposition d'un embargo total sur le Mali par les pays voisins jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel. En réaction à ces sanctions, le chef de la junte remercie la Cédéao pour l'intérêt qu'elle porte à la situation difficile que traverse le pays. Le capitaine Sanogo assure que la junte du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) reste à la disposition de la médiation burkinabé pour une recherche de solutions de sortie de crise. Mais le CNRDRE rappelle que la priorité de toutes ses actions reste l'intérêt supérieur de la nation malienne et l'urgence du recouvrement de l'intégrité territoriale du pays face à la crise dans la partie nord. Le capitaine Sanogo réitère son engagement à aller rapidement et dans les heures à venir à la mise en place d'une convention nationale avec l'ensemble des forces vives du pays afin d'amorcer la mise en place des structures d'une transition convenable à toutes les parties.
Des mouvements rebelles signalés près de Mopti
Le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt a indiqué, hier, que des mouvements de rebelles avaient été signalés autour de Mopti, ville du centre du Mali située au sud de Tombouctou, tombée la veille aux mains des islamistes. Interrogé par Radio France Internationale (RFI) sur la possibilité de voir d'autres villes du centre du pays passer sous le contrôle de la rébellion touaregue, le ministre a répondu: Il y a eu des informations indiquant qu'il pouvait y avoir des mouvements d'approche des rebelles. Il y avait en tous cas des mouvements autour de Mopti. Aujourd'hui, compte tenu de ce que l'on sait de la situation militaire sur le terrain, je ne vois aucun secteur géographique sur lequel l'armée malienne serait susceptible de stopper l'avancée des rebelles, a souligné M. de Raincourt. Des centaines d'habitants de Mopti (centre) et de ses environs, incluant des militaires et leurs familles, ont quitté leurs domiciles dès la veille, craignant l'avancée des rebelles, ont indiqué des témoins. Avant-hier, Tombouctou est tombé aux mains d'Ansar Dine, un groupe islamiste dirigé par un ancien chef touareg, en lien avec des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Nous souhaitons que les rebelles du MNLA, qui ont lancé le mouvement, ne soient pas débordés par les uns et par les autres. Que ce soit eux avec lesquels on puisse engager les contacts nécessaires pour un mettre sur pied un cessez-le-feu de toute urgence, et engager les négociations et discussions entre les uns et les autres, a déclaré Henri de Raincourt. Le ministre a toutefois estimé que la capitale n'était pas menacée pour le moment, sans exclure la possibilité d'une tentative d'infiltration d'Aqmi jusqu'à Bamako. Evoquant les quelque 4 500 ressortissants français présents dans le pays, il a renouvelé l'appel de Paris à quitter provisoirement le Mali, tant que la situation n'est pas stabilisée.
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni, hier, pour examiner la crise au Mali, a annoncé la mission américaine auprès de l'ONU. Cette réunion se tient à la demande de la France. Selon un diplomate occidental, les 15 pays membres du Conseil (dont la présidence tournante est assurée en avril par les Etats-Unis) devraient adopter, hier, une déclaration sur la situation au Mali. Le Conseil doit réagir de façon énergique face à l'effondrement du gouvernement et la chute des trois villes du Nord, a expliqué ce diplomate. La rébellion touaregue et les groupes islamistes qui la soutiennent ont pris coup sur coup depuis vendredi les trois capitales régionales du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance de l'armée malienne, sous-équipée.


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