Air France-KLM, en pleine restructuration, a confirmé, hier, attendre une amélioration de ses résultats au second semestre après avoir divisé par deux sa perte d'exploitation au printemps grâce à sa principale activité, le transport de passagers. Si comme prévu, le groupe franco-néerlandais a creusé sa perte nette au deuxième trimestre (895 millions d'euros contre 197 millions), sa perte d'exploitation s'élève à 66 millions contre 145 millions au deuxième trimestre de 2011, a-t-il annoncé dans un communiqué. "Le point positif du trimestre écoulé est que l'activité majeure (le passage) a bien résisté et n'a pas été, à ce stade, affecté par le ralentissement économique mondial et plus spécialement, par le ralentissement en Europe et en France", a commenté le directeur financier, Philippe Calavia, lors d'une conférence téléphonique. Il a souligné que le trafic passager a été "plutôt positif" au deuxième trimestre, +2,4% (soit 55,8 millions) "pour des capacités qui ont très peu progressé". Des tendances que l'on retrouve sur l'ensemble du semestre, avec un trafic passager en hausse de 3,9%, a-t-il fait relever. "Par contraste, le transport de marchandises (cargo) est confronté aux conséquences du ralentissement du commerce économique mondial", a-t-il dit. "On a eu beau baisser les capacités de manière forte, le trafic a baissé sur le trimestre (-6,9%) comme sur le semestre (-6,4%)", a-t-il ajouté. S'agissant de la perte nette, elle s'explique pour partie à une provision de restructuration de 368 millions d'euros, "dont l'essentiel est destiné à financer le plan de départs volontaires de la compagnie Air France", a expliqué M. Calavia. Air France-KLM a initié en janvier un plan de restructuration (Transform 2015) avec l'objectif de réduire de deux milliards la dette du groupe tout en économisant deux milliards à l'horizon 2015. Pour y parvenir, le groupe entend améliorer sa productivité. Air France supprimera en outre 5.122 postes d'ici fin 2013 (10% de ses effectifs). Philippe Calavia a prévenu que d'autres provisions pourraient être passées à l'avenir. "La très grande majorité des provisions a été passée au 30 juin. Il y en aura d'autres dans des proportions nettement plus faibles le reste de l'année", a-t-il néanmoins assuré. Les comptes du deuxième trimestre ont également été plombés par "une variation négative des dérivés de 372 millions d'euros", sorte de provision pour des pertes potentielles liées à la couverture carburant. Philippe Calavia s'est par ailleurs félicité de la diminution de l'endettement. "Nous avons commencé l'exercice avec une dette de 6,515 milliards, elle a baissé de 280 millions sur le semestre", a-t-il détaillé. "C'est en ligne avec notre objectif de stabiliser voire réduire la dette à la fin de l'année", a-t-il rappelé. "Même si les résultats de ce deuxième trimestre sont en amélioration par rapport à ceux de l'année précédente, ils sont encore négatifs", a relevé de son côté le président du groupe Jean-Cyril Spinetta, cité dans le communiqué. "Dans un environnement économique mondial de plus en plus incertain auquel s'ajoutent la volatilité du prix du pétrole et l'instabilité des monnaies, l'amélioration de notre productivité et de nos coûts est plus que jamais nécessaire", a-t-il ajouté. Philippe Calavia a estimé que le groupe n'avait pas d'autre choix que la restructuration. "Les mesures que nous proposons sont des mesures qui sont destinées à assurer la survie de l'entreprise, son rebond et sa croissance. Ce ne sont pas des mesures destinées à faire plaisir aux actionnaires qui sont d'ailleurs plutôt mal traités", a-t-il conclu.