Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge, les inquiétudes sur l'Espagne et la conjoncture internationale ayant repris le dessus. Les marchés et certains partenaires européens de l'Espagne font de plus en plus pression sur la quatrième économie de la zone euro pour qu'elle sollicite une aide auprès des fonds de secours européens, mais le gouvernement assure n'avoir pas encore pris sa décision, redoutant les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange. "La perspective d'une dégradation de la note de l'Espagne dans la catégorie spéculative par Moody's et les craintes sur le résultat des tests de résistance des banques espagnoles (pour lesquelles la zone euro a débloqué 100 milliards d'euros, ndlr) pèsent sur la tendance", explique-t-on chez Saxo Banque. Les derniers chiffres publiés aux Etats-Unis n'incitent guère à l'optimisme avec une faible augmentation des dépenses de consommation des ménages en août et des revenus qui croissent très faiblement. L'indice Eurostoxx 50 a perdu 2,07% La Bourse de Paris a fini sur une forte baisse de 2,46% (84,50 points) pour s'inscrire à 3 354,82 points, dans un volume d'échanges de 3,35 milliards d'euros. Les banques ont terminé en repli: Société Générale a perdu 3,03% à 22,10 euros, BNP Paribas 2,41% à 36,98 euros et Crédit Agricole 2,26% à 5,37 euros. Les valeurs défensives qui théoriquement résistent bien à ces changements de tendance ont également terminé en nette baisse, à l'image de Sanofi (-3,14% à 66,66 euros) et France Telecom (-3,20% à 9,38 euros). Danone a cédé 2,70% à 47,91 euros. Les sociétés en conseil informatique ont elles profité des bons résultats du géant du secteur américain: Cap Gemini (+0,77% à 32,92 euros), Atos (+1,42% à 54,24 euros) et Ingenico (+1,78% à 40,00 euros). Air France s'est adjugé 4,56% à 5,04 euros. Londres a fini en baisse de 0,65% (- 37,35 points) à 5 742,07 points. Principal perdant, Admiral a abandonné 3,78% à 1 053 pence alors que le marché de l'assurance automobile va faire l'objet d'une enquête approfondie de la Commission de la concurrence britannique. Compass a poursuivi son déclin : -2,48% à 683,5 pence. Parmi les gagnants, le groupe de sécurité G4S (+ 1,00% à 265,7 pence) et le secteur minier qui a profité des rumeurs sur de nouvelles mesures de relance en Chine, à l'image de Fresnillo (+4,11% à 1 853 pence), Antofagasta (+1,99% à 1 262 pence) ou encore ENRC (+1,55% à 308,7 pence). Thomas Cook a bondi de 9,38% à 17,5 pence. A Francfort, l'indice Dax a terminé en baisse de 1,01% à 7 216,15 points. Le MDax des valeurs a lui perdu 0,31% à 10 977,88 points. ThyssenKrupp a surnagé, gagnant 0,79% à 16,54 euros après avoir rassuré sur sa capacité à vendre les activités dont il veut se séparer. Bayer (-2,30% à 66,83 euros), a signé la plus mauvaise performance du jour. Les valeurs bancaires ont été malmenées: Commerzbank a perdu 0,79% à 1,39 euro et Deutsche Bank 1,06% à 30,74 euros. Deutsche Telekom qui a pourtant annoncé un accord de 2,4 milliards de dollars avec l'américain Crown Castle pour louer et vendre des antennes relais de sa filiale T-Mobile USA a fini en recul de 1,58% à 9,57 euros. Le groupe Fresenius, qui fête lundi ses 100 ans en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, a perdu 0,26% à 90,34 euros. La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 1,71% à 7 708,5 points. Les valeurs bancaires ont souffert: Santander a perdu 2,13% à 5,795 euros, BBVA 1,88% à 6,113 euros et CaixaBank 1,55% à 2,926 euros. D'autres grands groupes espagnols ont été pénalisés, comme le géant énergétique Iberdrola, qui a baissé de 3,08% à 3,528 euros ou encore le constructeur Sacyr, qui a chuté de 4,08% à 1,671 euro. A Milan, l'indice FTSE Mib a fini dans le rouge, perdant 2,29% à 15'096 points. Seules trois valeurs ont fini dans le vert dont Finmeccanica qui progresse de 0,93% à 3,696 euros et Pirelli (+ 0,18% à 8,38 euros). Parmi les baisses importantes, on trouve Mediaset (-3,88% à 1,461 euro) et Fiat Industrial (-3,24% à 7,605 euros). La Bourse suisse a terminé en légère baisse de 0,76% à 6 495,88 points. Le leader mondial du forage pétrolier en haute mer Transocean, sommé par la justice brésilienne de cesser ses activités dans le pays sous un délai de 30 jours, a enregistré la plus mauvaise performance (- 3,10% à 41,95 francs suisse). Le numéro un mondial de l'intérim Adecco a perdu 2,50% à 44,76 francs, suivi du spécialiste du luxe Richemont (- 1,74% à 56,40 francs suisse). Parmi les rares valeurs à avoir terminé en hausse, le spécialiste de l'agrochimie Syngenta a pris 1,30% à 351,50 francs suisse, devant l'horloger Swatch qui a gagné 0,19% à 375,20 francs suisse. Bruxelles a perdu 1,44% à 2 373,33 points. Les baisses sont restées limitées dans l'ensemble: la plus forte a été enregistrée par GDF Suez qui a perdu 2,87% à 17,40 euros. Le numéro un mondial du zinc, Nyrstar, est également reparti à la baisse, perdant 2,72% à 4,89 euros. Le groupe de métallurgie Umicore est le seul à avoir terminé la séance sur une progression, au demeurant modeste (+ 0,22% à 40,68 euros).L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,80% à 323,18 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le géant de l'électronique Philips, qui a perdu 4,14% à 18,15 euros, et par l'assureur Aegon (- 3,57% à 4,04 euros). L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a cédé 0,57%, à 5 202,76 points, en raison notamment du recul du poids-lourd du secteur électrique EDP (-2,06%). Les banques BES (-3,74%) et Banif (-3,47%) ont enregistré les plus fortes baisses de la journée, tandis que la BPI a perdu 0,91% et que la BCP est resté inchangée. Vedette de la séance, le groupe pétrolier et gazier Galp Energia s'est apprécié de 1,53%. Wall Street rattrapée par les nuages noirs européens La Bourse de New York a terminé la dernière séance du troisième trimestre en baisse, des statistiques économiques en demi-teinte aux Etats-Unis ne parvenant pas à faire oublier les inquiétudes persistantes pour la zone euro: le Dow Jones a cédé 0,36% et le Nasdaq 0,65%. Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 48,84 points à 13 437,13 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 20,37 points à 3 116,23 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,45% (-6,48 points) à 1 440,67 points. La crise de la dette en zone euro reste au premier plan des inquiétudes des investisseurs, a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'audit des banques espagnoles était plus ou moins conforme aux attentes, mais le marché s'inquiète d'une contagion des mouvements sociaux (survenus en Espagne et en Grèce, ndlr) à l'Italie la semaine prochaine. Il semble que le mois d'octobre sera assez chaud sur le plan social en Europe, a-t-il ajouté. Les nuages noirs venus d'Europe continuent d'assombrir le marché et ont poussé les investisseurs à réduire leur exposition en cette fin de trimestre, a remarqué Michael James, de Wedbush Securities. Le marché new-yorkais a ainsi effacé une partie de ses gains de la veille, dans un mouvement de correction dû également à la publication de chiffres mitigés sur les revenus et la consommation des ménages aux Etats-Unis, ont observé les experts de Charles Schwab. En effet, si les Américains ont intensifié leur consommation en août, les dépenses des ménages augmentant de 0,5% par rapport au mois précédent, leurs revenus n'ont enregistré qu'une faible hausse de 0,1%, la plus faible depuis le début de l'année. Par ailleurs, l'inflation s'est accélérée aux Etats-Unis à 1,5% sur un an en août, revenant ainsi à son niveau de juin, mais elle reste bien inférieure à l'objectif de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui souhaite une inflation de 2,0% sur un an à moyen terme. L'activité économique de la région de Chicago, qui passe pour être un bon baromètre de l'activité au niveau de l'ensemble des Etats-Unis, a reculé en septembre pour la première fois en trois ans. Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,637% contre 1,640% la veille et celui à 30 ans à 2,834% contre 2,824%. Le Nikkei clôture en baisse de 0,89% La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en baisse de 0,89%, inquiète pour la croissance du Japon et plus généralement de l'économie mondiale. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 79,71 points à 8 870,16 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a cédé 2,63% et sur l'ensemble du mois de septembre, il a repris 0,34%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est replié de son côté de 1,10%, lâchant 8,17 points à 737,42 points. L'activité a été faible, avec 1,76 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La cote a ouvert en légère hausse, le marché saluant l'adoption d'un budget espagnol marqué par l'austérité, ce qui est de nature, selon les investisseurs, à apaiser la crise de la dette en Espagne et rassurer quant à la stabilité de la zone euro. Mais des statistiques inquiétantes sur l'économie japonaise publiées dans la matinée ont rapidement obscurci le tableau. La production industrielle a notamment encore flanché en août, mois au cours duquel la déflation est restée prégnante. Le Japon semble définitivement sorti de la phase de croissance robuste du début d'année, favorisée par les dépenses massives des autorités publiques pour reconstruire le nord-est détruit par les catastrophes de mars 2011 et doper la troisième puissance économique mondiale. Des économistes prévoient même une contraction de l'activité dans le pays d'ici à la fin de l'année. L'état de la conjoncture mondiale continue en outre de préoccuper les investisseurs, particulièrement la croissance en phase de ralentissement de la Chine, premier partenaire commercial du Japon. Pour ne rien arranger à l'affaire, le yen est resté vigoureux, trop vigoureux aux yeux des firmes nippones exportatrices qui voient fondre la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger (une fois convertis en yens). Parmi celles-ci, les constructeurs automobiles ont été particulièrement maltraités: Toyota a baissé de 2,41% à 3 040 yens et Honda de 2,68% à 2 397 yens, bien que Nissan ait grappillé 0,30% à 665 yens. Parmi les fabricants d'électronique, le groupe en difficulté Sharp a perdu encore 3,02% à 193 yens, bien qu'il ait annoncé avoir obtenu l'assurance de ses banques de recevoir des prêts de 360 milliards de yens (3,6 milliards d'euros) d'ici à juin prochain, ce qui lui permettra de passer d'importantes échéances de remboursement d'emprunt d'ici là. Les investisseurs avaient déjà pris en compte ce développement et restent anxieux pour Sharp, ont commenté des courtiers. Dans le même secteur, Sony a perdu 1,08%, après la publication d'informations de presse faisant état d'une annonce imminente d'investissement de 500 millions d'euros dans Olympus. Les deux groupes veulent coopérer dans le domaine des endoscopes, dont Olympus est le leader mondial et dans lequel Sony veut se développer. Olympus a pour sa part gagné 1,74% après la publication de ces articles. Toujours dans le domaine de l'électronique grand public, le spécialiste de l'équipement audiovisuel pour automobile et de la géo localisation, Pioneer, a chuté de 6,37% à 191 yens. La compagnie aérienne Japan Airlines a terminé la semaine en hausse de 3,25% à 3 650 yens. Son action reste toutefois en baisse de 3,7% depuis sa réintroduction en Bourse il y a dix jours, moins de trois ans après sa radiation de la cote en raison d'une faillite dont le groupe est sorti depuis.
