L'agence d'évaluation financière Fitch a abaissé, avant-hier soir, de cinq crans la note de l'Argentine, de B à CC, et jugé probable un défaut de paiement du pays, qui vient d'être condamné à verser 1,33 milliard de dollars à des fonds spéculatifs. Jeudi dernier, un juge fédéral de l'Etat de New York a ordonné à l'Argentine de payer cette somme à des fonds spéculatifs détenteurs de dette publique et qui avaient refusé un échange de titres après le défaut de paiement du pays en 2001. Un défaut de paiement est probable, a estimé dans un communiqué l'agence Fitch, indiquant par ailleurs que la perspective associée à la note de la dette publique argentine restait négative et qu'un nouvel abaissement n'était pas exclu dans les mois à venir. La note désormais attribuée à l'Argentine par Fitch n'est plus qu'à deux crans de la catégorie DDD qui correspond à des émetteurs en défaut de paiement. Le moment de vérité pour Buenos Aires viendra le 15 décembre. Ce jour-là, l'Argentine doit faire face à une échéance de la dette renégociée pour 3,1 milliards de dollars, auxquels s'ajoute maintenant le 1,33 milliard devant être versé aux créanciers récalcitrants. Un seul paiement manqué pourrait déclencher une cascade de défauts de paiement sur les tous les titres de dette émis sous le régime du droit international, estime l'agence Fitch. L'Argentine, qui a annoncé son intention de faire appel du jugement new-yorkais, a toujours refusé de payer un centime à ces fonds spéculatifs qu'elle qualifie de vautours parce qu'ils cherchent à être remboursés à 100% alors que la plupart des créanciers ont accepté une décote de 75% après la faillite du pays en 2001.