Le bénéfice net ajusté de la banque Julius Bär a progressé de 8,1% à 433 millions de francs suisse l'année dernière, un chiffre légèrement supérieur aux attentes des analystes. L'afflux d'argent frais a reculé de 5% à 9,7 milliards de francs suisse, a annoncé lundi le groupe, qui a également dévoilé une acquisition visant à renforcer sa présence au Japon. En excluant le versement en 2011 de 50 millions de francs suisse aux autorités allemandes pour solder le litige fiscal, le bénéfice net ajusté a reculé de 4,2%, a souligné l'établissement dans un communiqué. Le bénéfice selon les normes IFRS est quant à lui ressorti à 298 millions de francs suisse, en hausse de 15% sur un an, ce qui représente un bénéfice par action de 1,47 franc (+19%). Le produit d'exploitation a diminué de 0,9% à 1,7 milliards de francs suisse, tandis que les actifs sous gestion ont gagné 11,2% à 189,3 milliards de francs suisse entre janvier et décembre 2012. Le bénéfice net ajusté ressort légèrement supérieur aux prévisions des analystes interrogés par AWP, dont le consensus était de 417 millions de francs suisse sur la période. Le produit brut correspond quant à lui aux attentes, tout comme les actifs sous gestion. Dividende inchangé Le groupe va proposer un dividende inchangé de 0,60 franc par titre. Pour 2011, le groupe avait également versé un dividende extraordinaire de 0,40 franc par titre, qui n'a pas été renouvelé pour l'exercice 2012.Le ratio coûts/revenus s'est détérioré de trois points de pourcentage à 71%, tandis que la marge brute a diminué à 96 points de base (pb), contre 195 pb en 2011, en raison d'une baisse de l'activité de la clientèle.Julius Bär profite d'un solide niveau de fonds propres durs, de 29,3%, selon la norme Bâle 2,5. "En 2012, nos clients nous ont plébiscités sur l'ensemble des marchés. L'important afflux net d'argent frais était dans la partie haute de la fourchette de nos attentes", a estimé le directeur général, Boris Collardi, cité dans le communiqué. L'ensemble des régions ont contribué à l'afflux d'argent nouveau, notamment l'Asie, l'Europe de l'Est et le Moyen Orient, a ajouté M. Collardi lors d'une conférence de presse. Après une année 2012 marquée par la retenue des clients, le nouvel exercice est prometteur, a estimé le patron de Julius Bär. "Les clients retournent vers les marchés des actions", a-t-il dit, avertissant cependant que les marchés allaient subir une forte volatilité. Selon Boris Collardi, le groupe "a initié la prochaine étape de croissance stratégique" avec le rachat en 2012 des activités internationales de gestion de fortune (IWM) de Merrill Lynch, hors Amériques et Japon. L'intégration d'IWM est "en bonne voie", a-t-il ajouté. "Grâce aux actifs sous gestion de 11 milliards de francs suisse de Merrill Lynch (Suisse), le total des actifs (du groupe) dépasse pour la première fois les 200 milliards de francs suisse ", s'est félicité le directeur général. En janvier, la banque a renforcé sa présence sur le marché des personnes fortunées au Japon avec une participation de 60% dans le gestionnaire de fortune indépendant TFM Asset Management, qui dispose de bureaux à Zurich et Tokyo. TFM compte plusieurs "centaines de millions de francs" d'actifs sous gestion. Julius Bär, qui n'a pas précisé le prix de vente, aura la possibilité d'acquérir 100% de TFM trois ans après la finalisation de l'opération prévue en avril. IWM aura un effet positif en 2015 Pour 2013, la banque s'attend à ce que le rachat d'IWM se traduise par un effet neutre à légèrement négatif sur le résultat du groupe. En 2014, l'acquisition doit être "au moins" neutre sur le bénéfice par action et, l'année suivante, doit avoir un effet positif d'environ 15% sur le bénéfice par action. Après avoir ouvert en recul, le titre Julius Bär a accentué ses pertes et a fini sur un recul de 4,15% à 36,39 francs alors que le SMI perdait 0,78%. Les analystes de la Banque cantonale de Zurich (BCZ/ZKB) se sont déclarés étonnés par la diminution des afflux d'argent frais, mais ont indiqué que les résultats publiés se situaient dans l'ensemble en dessous de leurs attentes. "L'attention des investisseurs est tournée, après le 'principal closing' (...), sur les progrès dans le transfert des actifs sous gestion d'IWM", les activités internationales de gestion de fortune de Merrill Lynch hors Amériques et Japon rachetées en 2012 par Julius Bär, ont indiqué les analystes de la BCZ. Selon ces derniers, l'incertitude à ce sujet demeure élevée et le marché attend de premiers résultats sur ce dossier. Les spécialistes de Vontobel ont quant à eux confirmé leur recommandation à "reduce" et l'objectif de cours à 27 francs. Concernant le conflit fiscal aux Etats-Unis, Julius Bär ne veut toujours pas constituer de provision. La banque a cependant effectué des provisions d'environ 1 millions de francs suisse, dans le cadre des rétrocessions. Julius Bär se plie ainsi à une décision du Tribunal fédéral qui a imposé aux instituts actifs dans la gestion de fortune de restituer les rétrocessions reçues de tiers.