Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse hier matin, les craintes liées aux coupes budgétaires aux Etats-Unis, l'incertitude politique en Italie et l'annonce par la Chine d'un contrôle accru sur l'immobilier ayant freiné l'appétit des investisseurs. Afin de contenir la hausse des prix de l'immobilier en Chine, le Conseil des affaires de l'Etat a annoncé de nouvelles mesures, comme la hausse des taux d'intérêt pour les prêts destinés à l'achat d'une deuxième maison. Le marché actions chinois a terminé en baisse de près de 5% après cette annonce. Cela ajoute à l'inquiétude des investisseurs après la publication dimanche de la croissance du secteur des services chinois, qui a ralenti à son rythme le plus faible en cinq mois en février, ce qui vient renforcer le sentiment que la reprise du pays reste modeste. Aux Etats-Unis, Barack Obama a ordonné vendredi soir le gel de 85 milliards de dollars de fonds publics après l'échec d'une ultime réunion avec les chefs de file des groupes parlementaires pour tenter de dénouer la crise budgétaire. Dans les premières cotations, le CAC 40 perd 0,66% (24,05 points) à 3 675,22 points à Paris. À Francfort, le Dax recule de 0,79% et à Londres, le FTSE est en baisse de 0,52%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 perd 0,73%. Les investisseurs seront attentifs à la réunion de l'Eurogroupe, qui se penchera, entre autres, sur le cas chypriote et sur la manière dont le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourrait voler au secours de banques. Paris évolue en légère baisse avant la réunion de l'Eurogroupe La Bourse de Paris s'inscrivait en légère baisse hier matin après l'entrée en vigueur de coupes automatiques dans les dépenses publiques aux Etats-Unis, pour débuter une séance marquée par une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Le CAC 40 cédait 0,62% à 3 676,25 points. Sur le front des valeurs, le secteur bancaire était quelque peu sous pression avant l'Eurogroupe. BNP Paribas reculait de 1,27% à 41,84 euros, Société Générale de 1,26% à 28,30 euros et Crédit Agricole de 1,22% à 6,94 euros. La banque verte a vu sa perspective relevée par Moody's de "négative" à "stable". L'agence de notation se veut plus optimiste sur le groupe après la vente de sa filiale grecque Emporiki qui plombait ses comptes. Renault perdait 1,70% à 47,98 euros. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a estimé dimanche qu'un accord sur la compétitivité chez le constructeur automobile était "en bonne voie" et pourrait être signé "dans les prochains jours". PSA Peugeot Citroën grignotait 0,14% à 5,58 euros. M. Montebourg s'est dit favorable à "une prime à la conversion" pour inciter à renouveler le parc diesel vieillissant. France Télécom prenait la tête du CAC 40 (+3,53% à 7,57 euros). Morgan Stanley a relevé son opinion sur la valeur de "sous-pondérer" à "surpondérer". Eurofins signait la plus forte progression du SBF 120 (+4,29% à 160,50 euros) après avoir publié un bénéfice en nette hausse et anticipé une augmentation "significative" de ses résultats pour l'année en cours. Londres ouvre en baisse, plombée par les coupes aux Etats-Unis La Bourse de Londres a ouvert en baisse hier, plombée par les sévères coupes budgétaires aux Etats-Unis entrées en vigueur vendredi. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 32,51 points, soit 0,51% par rapport à la clôture de vendredi, à 6 346,09 points. Du côté des valeurs, la banque HSBC lâchait 2,59% à 709,22 pence après avoir annoncé une baisse de 16,5% de son bénéfice net à 14,027 milliards de dollars. Les autres valeurs bancaires étaient également en baisse à l'image de Lloyds Banking Group (-2,50% à 51,92 pence) et de RBS (-1,48% à 309,3 pence). Les minières étaient également sous pression, Kazakhmys cédant 3,73% à 568 pence, Anglo American 3,58% à 1.832 pence et Rio Tinto 2,82% à 3.345 pence. Le groupe d'énergie Centrica prenait en revanche 1,56% à 360,6 pence, le fabricant de cigarettes British American Tobacco 1,27% à 3 552,5 pence et le groupe publicitaire WPP 1,07% à 1 069,2 pence. Francfort: le Dax commence la semaine sur une note négative La Bourse de Francfort a ouvert hier en baisse, toujours lestée par les problèmes budgétaires aux Etats-Unis et l'impasse politique en Italie, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro. L'indice Dax des 30 valeurs vedettes allemandes était en recul de 0,66% à 7 657,58 points. L'indice des valeurs moyennes MDax perdait 0,66% à 13 174,05 points à la même heure. "Les investisseurs sur le marché d'actions allemand ont commencé la semaine avec prudence en raison de la question budgétaire toujours non résolue aux Etats-Unis et la difficile formation d'un gouvernement en Italie", commentait l'analyste Wolfgang Albrecht de la banque LBBW. La plupart des valeurs du Dax étaient ainsi en repli. Le producteur d'engrais et de sel K+S (-1,93% à 35,27 euros) souffrait après un abaissement de sa recommandation de "neutre" à "sous-performer" par BofA-Merrill Lynch. ThyssenKrupp était en recul de 2% à 16,43 euros, alors que le groupe est englué depuis la semaine dernière dans une nouvelle affaire de cartel dans l'acier et que le doute s'accroît sur la capacité de la direction à lutter efficacement contre la corruption. A l'inverse le titre de Henkel, le géant allemand des lessives et détergents qui doit publier ses résultats annuels demain, progressait de 0,34% à 68,21 euros et l'action du groupe médical Fresenius SE, une valeur typiquement défensive, prenait 0,39% à 94,75 euros. Suisses : ouverture en baisse La Bourse suisse a ouverte en petite baisse, hier, comme le laissaient prévoir les indices américains et asiatiques, ces derniers en partie pénalisés par de mauvaises statistiques chinoises, Tokyo faisant exception, grâce à des déclarations jugées rassurantes du probable futur patron de la BoJ.. Le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,26% à 7 582,46 points, le Swiss Leader Index (SLI) abandonnait 0,51% à 1 149,24 points, le Swiss Performance Index (SPI) baissait de 0,23% à 7 010,70 points. Sur les 30 titres du SLI, 23 étaient dans le rouge, six dans le vert, un inchangé. Kühne+Nagel (-4,4%) était en forte baisse, après la publication de résultats 2012 marqués par une dégradation de sa rentabilité et un dividende réduit. De plus, le départ annoncé du CEO Reinhard Lange pour raison de santé est un facteur d'incertitude, selon des observateurs. Transocean (+2,0%) affichait par contre une solide progression, grâce au bénéfice réalisé au quatrième trimestre. Le groupe de forage pétrolier en mer table par ailleurs en 2013 sur une réduction des coûts opérationnels. L'augmentation du dividende va dans la direction de l'actionnaire Carl Icahn, mais ce dernier doit encore s'exprimer à ce sujet. Les valeurs sensibles à la conjoncture subissaient également des pertes, particulièrement Swatch (-1,5%). Holcim (-1,3%), Richemont (-1,1%) et ABB (-1,4%) reculaient également. Le patron de l'allemand Siemens a émis des prévisions négatives sur le marché, ce qui a eu des effets négatifs sur son concurrent zurichois. Parmi les valeurs financières, UBS (-2,4%) et CS (-2,1%) reculaient, tandis que Zurich Insurance (+0,3%) et Julius Bär (+0,9%) enregistraient des gains. Les poids lourds Novartis (+0,3%) et Roche (+0,3%) soutenaient le SMI, tandis que Nestlé (-0,2%) perdait du terrain. Les défensives comme Swisscom (+0,1%) étaient en hausse. Tokyo: le Nikkei gagne 0,40%, évolution du yen en dents de scie L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en petite hausse de 0,40%, sur fond d'évolution en dents de scie du yen. Les valeurs avaient davantage progressé en début de journée, mais le recul de la Bourse de Shanghai a pesé sur les titres de groupes nippons du secteur du bâtiment très présents sur le marché chinois. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a néanmoins affiché un gain de 45,91 points à 11 652,29 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté de 0,80% (+7,92 points) à 992,25 points, porté par les actions de groupes axés sur le marché intérieur. L'activité a encore été très importante, avec 3,12 milliards d'actions échangées sur le premier marché. En fin de journée boursière à Tokyo, le dollar évoluait autour de 91,45 yens et l'euro aux environs de 121,70 yens, des niveaux un peu moins élevés que quelques heures auparavant, ce qui a freiné les achats de titres d'entreprises exportatrices. Les propos du candidat du gouvernement au poste de gouverneur de la banque centrale du Japon, Haruhiko Kuroda, n'ont eu qu'un impact limité sur la plupart des cours, selon des courtiers. M. Kuroda, était auditionné hier matin par des députés. Sa nomination est conditionnée à l'approbation par les deux chambres du Parlement. Dans le domaine de l'automobile, Toyota a régressé de 0,11% à 4 745 yens, tandis que Honda a gagné 0,29% à 3 475 yens et Nissan 0,11% à 945 yens. Dans le secteur de l'électronique, l'action Panasonic a affiché un repli de 1,05% à 659 yens et Sharp de 0,33% à 300 yens, mais Sony a augmenté de 3,45% à 1 438 yens. Les investisseurs avaient tendance hier à se débarrasser de titres de sociétés du secteur de la construction qui interviennent en Chine, où les autorités s'inquiètent de la flambée du prix de l'immobilier. Le titre du fabricant d'engins chantier Komatsu a ainsi dévissé de 2,67% à 2 261 yens et celui de Kajima a perdu 1,09% à 271 yens. A l'inverse, les actions des sociétés d'immobilier œuvrant au Japon ont connu une forte augmentation, aidées par les espoirs d'une augmentation d'achats d'actifs financiers afférents par la banque centrale du Japon dans le cadre d'une extension espérée de ses mesures d'assouplissement monétaire pour encourager l'activité. Mitsui Fudosan a gagné 2,38% à 2 492 yens, Daiwa House 3,71% à 1 791 yens et Mitsubishi Estate 3,55% à 2 537 yens. A noter enfin la hausse de 3,10% à 3 495 yens du titre de l'opérateur de télécommunications Softbank, un des poids-lourds de la cote.
