Les Bourses européennes ont presque toutes terminé la semaine dans le rouge, les investisseurs prenant leurs bénéfices après la forte progression du marché enregistrée les jours précédents et restant prudents en attendant l'issue du sommet européen. "Les informations sur un relâchement par Bruxelles des objectifs de déficit budgétaire des divers gouvernements n'a pas encouragé la confiance des investisseurs, car cela signifie qu'il faudra encore plus de temps pour résoudre les problèmes de l'Europe du Sud", a commenté David Madden, analyste de marché chez IG. L'annonce d'un recul inattendu du moral des ménages aux Etats-Unis a également contribué au repli des marchés. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,69% A Paris, l'indice CAC 40 a reculé de 0,71% à 3 844,03 points. Le secteur des télécoms était au centre des attentions au lendemain de la décision de l'Autorité des télécoms d'autoriser Bouygues (+2,13% à 22,78 euros) d'acheminer la 4G sur ses fréquences 2G. France Télécom a pris 0,44% à 8,50 euros, et Iliad (Free) a perdu 1,63% à 147,45 euros. Vivendi, propriétaire de SFR, était encore davantage sanctionné (-3,33% à 16,1 euros) alors que l'Américain DirectTV a fait savoir qu'il n'était plus intéressé par le rachat du brésilien GVT. Ingenico faisait partie des fortes baisses (-2,91% à 44,64 euros), pénalisé par la cession de la participation de Safran. Le groupe de défense progresse en revanche de 1,72% à 36,10 euros, après avoir vendu 12,57% de sa participation dans le fabricant français de terminaux de paiement. LVMH a perdu 1,03% à 134,2 euros après 'une information judiciaire sur les modalités de son entrée dans le capital de Hermes en 2010, suite à une plainte de ce dernier. Hermès cédait 0,50% à 256,3 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,61% à 6 489,65 points. Parmi les perdants, la banque HSBC a reculé de 2,69% à 720,1 pence. Les actions "A" de Shell ont perdu 1,38% à 2 187,5 pence après un abaissement de recommandation par JPMorgan Cazenove. International Consolidated Airlines Group (IAG), maison mère de British Airways et Iberia, a pour sa part bondi de 3,62% à 272,2 pence, après un relèvement de recommandation par Morgan Stanley. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,19% à 8 042,85 points. Volkswagen a terminé lanterne rouge, à 160,30 euros (-2,64%) sur des rumeurs de placement d'actions. Allianz, qui a publié son rapport annuel, a lâché 1,06% à 112,25 euros. Les prévisions formulées (un bénéfice net stable ou en légère augmentation en 2013 et en 2014, et un résultat opérationnel en hausse en 2014 par rapport à 2013) n'ont pas enthousiasmé les investisseurs. K+S, en revanche, a continué à surfer sur la vague de ses résultats annuels publiés la veille et pris 2,16% à 37,53 euros. La Bourse de Milan a perdu 0,43% à 16 061 points, digérant la forte hausse de la veille et alors que le blocage politique en Italie ne donne aucun signe de résolution à l'issue de la première réunion du nouveau Parlement. La Banca popolare dell'Emilia Romagna a bondi de 10,48% à 6,01 euros après avoir annoncé des résultats dans le rouge, qui ont néanmoins été salués par les analystes. Sa concurrente Unicredit, qui présentait ses résultats annuels, a pour sa part terminé en hausse de 0,58% à 3,828 euros. Fiat Industrial terminait la marche avec un recul de 3,03% à 8,8 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a perdu 0,45% à 8619,1 points. Dans le secteur bancaire, Santander est resté quasi stable, cédant 0,02% à 5,96 euros, alors que son principal concurrent, BBVA, a progressé de 0,13% à 7,79 euros. CaixaBank a perdu 1,70% à 2,88 euros. La compagnie pétrolière Repsol a perdu 1,15% à 17,16 euros. L'électricien Endesa, a cédé 0,33% à 18,04 euros, tandis que la compagnie électrique Iberdrola a gagné 0,15% à 4,10 euros. Le géant des télécommunications, Telefónica, a reculé de 0,30% à 11,46 euros. A contre-courant, l'indice SMI de la Bourse suisse a terminé sur une hausse de 0,27% à 7 864,39 points. Givaudan, le fabricant d'arômes et de parfums, s'est adjugé 2,16%, à 1 227 francs, tandis que SGS, le spécialiste de l'inspection et de la certification de produits, s'est apprécié de 1,80% à 2 431 francs suisse. L'agrochimiste Syngenta a cédé 0,87% à 410 francs, le titre réagissant à l'indécision de l'Union européenne sur des pesticides accusés de nuire à la santé des abeilles. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,72% à 2 628,63 points. La principale baisse a été enregistrée par le groupe immobilier Befimmo Sicafi, qui a perdu 2,83% à 47,30 euros. Le brasseur AB InBev a reculé de 1,60% à 73,05 euros. Côté hausses, la plus forte progression a été enregistrée par Belgacom (+1,00% à 20,13 euros). La Bourse de Lisbonne a cédé 0,57% à 6 185,96 points, tirée vers le bas par les bancaires. BPI a dévissé de 5,12%, tandis que BES a reculé de 0,31% et BCP restait inchangé. Les poids lourds de l'indice PSI-20 ont tous terminé dans le rouge. Le distributeur Jeronimo Martins a reculé de 0,86%, talonné par Portugal Telecom en perte de 0,58% et l'électricien EDP de 0,41%. Le pétrolier Galp rate de peu l'équilibre à 0,04%. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,64% à 353,58 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe Air France-KLM, qui a cédé 2,02% à 8,06 euros. A la hausse, le groupe de forage offshore pétrolier et gazier SBM a gagné 3,23% à 12,95 euros. Wall Street en baisse, interrompt sa course aux records Miné par une salve d'indicateurs économiques mitigés aux Etats-Unis, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a mis fin avant-hier à sa série de huit records historiques d'affilée en terminant en baisse de 0,17%. Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 25,03 points, à 14 514,11 points, après avoir atteint la veille son huitième sommet historique consécutif. Il avait aussi clôturé en hausse pour la dixième séance d'affilée, une première depuis 1996. Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 0,30% ou 9,86 points, pour terminer à 3 249,07 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500, qui avait aussi la veille frôlé son propre record (1 565,15 points), a baissé de 0,16% (-2,53 points) à 1 560,70 points. Après une course aussi explosive, il est normal que le marché fasse une pause, a analysé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. Les investisseurs ont été d'autant plus enclins à se retirer du marché que les données économiques sur l'économie américaine diffusées dans la journée n'étaient pas flamboyantes. L'annonce d'une chute du moral des ménages en mars à son niveau le plus faible depuis décembre 2011 a en particulier pesé sur les indices. Et si les autorités américaines ont fait état d'un rebond plus fort que prévu de la production industrielle des Etats-Unis en février (+0,7%), ce chiffre a été relativisé par le léger ralentissement de l'activité manufacturière de la région de New York en mars. Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont de leur côté connu en février leur hausse la plus forte en plus de trois ans et demi sous l'effet de la remontée des cours du pétrole, progressant de 0,7% par rapport à janvier. Mais en enlevant les prix de l'alimentation et de l'énergie, la hausse n'est que de 0,2%, a remarqué Fred Dickson, de DA Davidson. Le recul des indices a aussi été entraîné par l'expiration de contrats à terme avant-hier, les investisseurs équilibrant leur portefeuille à cette occasion, selon Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'accès de faiblesse du marché est toutefois à relativiser, selon Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates. A chaque fois que les marchés ont avancé ces derniers jours, ce n'était pas de beaucoup, a expliqué l'analyste: l'ascension de la Bourse à des niveaux record n'est pas alimentée par un sentiment d'exubérance, d'euphorie, c'est une hausse tranquille qui peut être sujette à de légers replis. Tokyo finit en hausse de 1,45% grâce au nouveau chef de la BoJ La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en nette hausse de 1,45%, dopée par l'approbation parlementaire de la candidature de Haruhiko Kuroda au poste de gouverneur de la Banque du Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 179,76 points à 12 560,95 points. Sur l'ensemble de la semaine, il s'est élevé de 2,26%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,30%, prenant 13,48 points à 1 051,65 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 3,89 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs sont restés optimistes, encouragés par le nouveau record absolu de l'indice Dow Jones établi la veille à Wall Street. En cours de séance, ils ont pris connaissance avec satisfaction de la validation parlementaire de la candidature de Haruhiko Kuroda, pour le poste de gouverneur de la Banque du Japon. Le yen s'est légèrement effrité après le vote du Sénat dans la matinée, ce qui a favorisé d'autant plus les groupes exportateurs nippons toujours contents de voir la monnaie japonaise se déprécier. Les compagnies maritimes ont figuré parmi les grandes gagnantes du jour, Mitsui OSK Lines gagnant 5,99% à 336 yens, tout comme les fabricants de pneumatiques, Bridgestone amassant 3,09% à 3 335 yens. Les constructeurs d'automobile en ont aussi profité: Toyota qui a inauguré une nouvelle usine d'assemblage en Indonésie a accéléré de 1,41% à 5 020 yens et Honda de 2,55% à 3 820 yens. Nissan a en revanche cédé 0,71% à 985 yens. La vedette du jour a été Sony, qui s'est envolé de 10,98% à 1 668 yens. La banque Credit Suisse a relevé son estimation d'évolution du titre du fabricant d'électronique. Dans le même secteur, Panasonic a grimpé de 1,93% à 688 yens et Sharp de 2,61% à 315 yens. Le fabricant de tabac Japan Tobacco a perdu de son côté 1,76% à 3 075 yens, au moment où le gouvernement nippon s'apprête à vendre sur le marché quelque 253 millions d'actions du groupe.
