Les Bourses européennes ont ouvert en baisse hier, victimes de quelques prises de bénéfices comme en Asie et aux Etats-Unis, dans un marché où l'attention sera focalisée sur la première adjudication italienne de dette à long terme depuis que Fitch a abaissé sa note de crédit. Rome va émettre jusqu'à 7,25 milliards d'euros de dette à trois, cinq et 15 ans, moins d'une semaine après la décision de Fitch de ramener sa note de A- à BBB+. Une adjudication, la veille, de dette à court terme avait produit des rendements en hausse. Les investisseurs attendent également les chiffres de la production industrielle en zone euro en fin de matinée, puis les ventes de détail aux Etats-Unis en début d'après-midi. À Paris, le CAC 40 perd 0,25% à 3 830,84 points. À Francfort, le Dax cède 0,12% et à Londres, le FTSE recule de 0,52%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 affiche une perte de 0,3%. Les inquiétudes sur la poursuite des réformes en Italie après les élections qui ont débouché sur un blocage politique ont pesé sur la Bourse Milan, qui a perdu 11% depuis son pic atteint en janvier, alors que Paris et Francfort viennent d'atteindre des niveaux record sur plusieurs années. "L'Italie est toujours un risque sérieux et si les rendements italiens remontent, cela pourrait faire dérailler le rally boursier en Europe. Tant que l'on n'aura pas une idée claire de la situation dans le pays, il est difficile d'être haussier sur les actions", dit un trader. D'un point de vue graphique, certains analystes s'attendent à ce que la pause soit rapidement suivie d'une reprise du mouvement de hausse vers de nouveaux records. "Les récentes consolidations restent très faibles. Le 'danger' pour certains investisseurs est toujours de ne pas participer au rally en cours et d'être obligé de rentrer à l'achat sur tout type de repli, alimentant encore plus la dynamique haussière", écrit Gérard Sagnier, chez Aurel BGC. "Le potentiel de 10% de hausse avant deux mois n'est pas à exclure.Autre sujet d'intérêt pour les investisseurs, les discussions budgétaires aux Etats-Unis qui risquent de créer de la volatilité à Wall Street. Les républicains ont publié un budget visant une réduction spectaculaire du déficit américain sur dix ans, document rejeté par le président Barack Obama, qui a entamé des consultations avec les élus lors d'un déplacement au Capitole. Paris: le CAC 40 en baisse, la prudence domine La Bourse de Paris était en baisse hier en début de matinée (-0,29%), dans un marché prudent se contentant de consolider ses positions avant le chiffre sur les ventes de détail aux Etats-Unis, seul événement majeur attendu de la journée. L'indice CAC 40 cédait 9,29 points pour s'inscrire à 3 830,30 points. Le marché parisien a entamé une phase de consolidation depuis le début de la semaine, en l'absence d'actualité significative. "Une pause... enfin", soulignent les analystes chez Aurel. Dans l'ensemble, malgré l'hésitation du marché depuis le début de la semaine, les investisseurs sont sereins, comme le montre le très bas niveau de l'indice de volatilité, censé mesurer le stress des opérateurs. Sur le front des valeurs on note le net recul de BioMérieux (-4,53% à 73,08 euros) après la publication d'un bénéfice net en baisse de 15% à 134,4 millions d'euros en 2012. Renault est en recul de 1,84% à 53,21 euros, subissant des prises de bénéfices, à l'instar d'autres grandes valeurs du secteur automobile comme Michelin (-0,81% à 68,39 euros), Faurecia (-1,21%à 14,24 euros) Valeo (-1,10% à 43,77 euros). En revanche Peugeot est en hausse de 0,83% à 6,72 euros, après l'annonce d'un resserrement de son équipe de direction. Carrefour recule de 0,63% à 22,24 euros, ne profitant pas du relèvement de son objectif de cours par Nomura, qui est passé à 20,1 euros contre 19,5 euros. Technip prenait 0,26% à 81,91 euros. Le groupe a annoncé avoir acquis Ingenium AS, une société d'ingénierie basée en Norvège, pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Safran a gagné 0,21% à 35,17 euros soutenu par un relèvement d'objectif de cours par UBS. Thales, dont l'objectif de cours a été également relevé par UBS, n'en a en revanche pas profité, cédant 0,72% à 32,23 euros. Londres: le Footsie en baisse (-0,58%), dans le sillage de l'Asie La Bourse de Londres évoluait en baisse hier matin, reculant dans le sillage des marchés asiatiques, tandis que les résultats de Prudential étaient salués par les investisseurs. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 37,48 points, soit 0,58% par rapport à la clôture de la veille, à 6 473,14 points. "Les actions asiatiques ont reculé pour le deuxième jour consécutif, alors que les investisseurs s'inquiètent du fait que le rebond du marché est en train de s'essouffler", a commenté Max Cohen, courtier chez Spreadex. "En l'absence de bonne nouvelle prévisible, les investisseurs préfèrent encaisser leurs bénéfices", a-t-il ajouté. Les banques Standard Chartered (-3,27% à 1 730 pence) et Barclays (-0,89% à 310,3 pence) étaient en baisse.L'assureur Prudential réalisait la meilleure performance, prenant 3,01% à 1 060 pence, après la publication de ses résultats annuels, marqués par un bond de ses bénéfices. Parmi les valeurs moyennes, le voyagiste Thomas Cook bondissait de 14,66% à 99,75 pence, après avoir annoncé de nouvelles économies. Francfort: le Dax en mal de relais de croissance, -0,14% La Bourse de Francfort était en léger repli hier matin (-0,14%), dans un marché qui peinait à trouver des relais de croissance. "Globalement on peut s'attendre à ce que le Dax n'arrive une fois de plus pas vraiment à bouger", commente Christian Schmidt, stratège actions de la banque Helaba. "La question se pose à nouveau de savoir d'où pourraient venir les impulsions", ajoute-t-il. Les deux premières séances de la semaine ont effectivement manqué d'allant, et hier s'annonçait du même cru. Le Dax cédait 0,14% à 7 955,25 points, le MDax des valeurs moyennes était stable à 13 369,46 points. Sur le Dax, Commerzbank continuait à souffrir (-3,72% à 1,35 euro) alors que les rumeurs, apparues la veille, d'une possible augmentation de capital se faisaient de plus en plus insistantes. Selon le quotidien "Handelsblatt", le conseil de surveillance de la deuxième banque allemande devrait décider dans la journée de l'opération, qui pourrait avoir un volume de 700 à 800 millions d'euros. EON glissait de 0,04% à 13,04 euros. La publication de son rapport annuel a apporté comme prévu peu d'éléments nouveaux par rapport aux chiffres préliminaires dévoilés fin janvier, si ce n'est l'annonce d'un bénéfice net part du groupe repassé dans le vert (2,22 milliards d'euros, contre une perte nette de 2,22 milliards d'euros en 2011). Les prévisions pour 2013 données en début d'année ont été confirmées, mais comme le faisait remarquer Marc Nettelbeck, analyste de DZ Bank, "les fourchettes de prévisions sont relativement larges", et le contraire aurait été étonnant. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,61% sur des prises de bénéfices La Bourse de Tokyo a terminé hier en baisse de 0,61%, à cause de prises de bénéfices consécutives aux fortes hausses de ces dernières semaines et en l'absence de nouvelle macro-économique marquante. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 75,15 points à 12 239,66 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 0,43%, lâchant 4,48 points à 1 031,42 points. L'activité a été assez intense, avec 3 milliards d'actions échangées sur le premier marché, mais nettement moins forte toutefois que ces dernières semaines marquées par des progressions régulières des indices. Le Nikkei avait déjà subi quelques prises de bénéfices la veille, après huit séances de hausse de suite qui avaient porté l'indice à un niveau inédit depuis septembre 2008, avant la panique déclenchée par la déconfiture de la banque américaine Lehman Brothers. Peu d'annonces macro-économique importantes ont été publiées depuis le début de la semaine et, en outre, le yen a légèrement rebondi face au dollar et à l'euro, renforçant l'attentisme. Des cambistes sont revenus vers le yen après la publication d'articles affirmant que le principal parti d'opposition japonais de centre-gauche, le PDJ, allait voter contre la nomination d'un des deux adjoints au gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) cette semaine au Parlement. Cette légère hausse du yen a donné de bons arguments à certains investisseurs pour vendre des actions de groupes exportateurs, vulnérables à un yen trop vigoureux. Le Parlement nippon doit se prononcer d'ici à la fin de la semaine sur la nomination non seulement de M. Iwata, mais aussi sur celles de l'autre adjoint au gouverneur de la BoJ et du gouverneur lui-même. Haruhiko Kuroda, le candidat du gouvernement de droite pour le poste de numéro un, devrait passer sans problème cette formalité, d'après la presse nippone. La nouvelle équipe de direction de la BoJ devrait se réunir pour la première fois les 3 et 4 avril, à moins qu'elle ne convoque une réunion anticipée pour prendre des décisions d'urgence, comme le suppute la presse. "Les spéculations sur de nouveaux assouplissements monétaires les 3 et 4 avril vont aller bon train, ce qui va affaiblir le yen", a jugé Mitsushige Akino, d'Ichiyoshi Investment Management, cité par Dow Jones Newswires. "Le Nikkei pourrait atteindre les 13 000 points d'ici à fin mars", a-t-il prédit. Du côté des valeurs, les compagnies d'électricité ont figuré parmi les principales perdantes du jour: Kansai Electric Power a décliné de 3,58% à 728 yens et le gérant de la centrale de Fukushima, Tepco Electric Power, a cédé 0,47% à 212 yens. Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a perdu 1,70% à 3 185 yens et le constructeur d'engins de chantier Komatsu 1,61% à 2 259 yens. Les groupes d'appareils photo ont aussi souffert: Canon a baissé de 2,82% à 3 450 yens, Konica Minolta de 0,54% à 736 yens et Olympus de 2,84% à 2 289 yens. Leur concurrent Nikon a au contraire grimpé de 3,17% à 2 118 yens, profitant d'un article de presse qui a affirmé son intention de réduire significativement ses stocks pour limiter ses frais fixes.