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Chypre: Les deux premières banques sacrifiées pour éviter la faillite
Publié dans Le Maghreb le 26 - 03 - 2013

Chypre a trouvé dans la nuit de dimanche à lundi un accord avec ses bailleurs de fonds internationaux pour éviter la faillite et la sortie de la zone euro, au prix de lourdes pertes pour les créanciers de la première banque du pays et la fermeture pure et simple de la deuxième. Une semaine après une première tentative ratée, qui prévoyait l'instauration d'une taxe sur tous les dépôts bancaires, l'Eurogroupe et le FMI ont rectifié le tir en revenant aux règles européennes et en excluant toute taxe sur les dépôts de moins de 100 000 euros. L'accord "met fin aux incertitudes concernant Chypre et la zone euro", a assuré lors d'une conférence de presse le chef de file des ministres des Finances des 17, Jeroen Dijsselbloem. Le pays était sous la menace directe d'une coupure des liquidités et ce depuis hier par la Banque centrale européenne (BCE). Le président chypriote Nicos Anastasiades, qui a négocié pied à pied pendant près de 12 heures à Bruxelles, s'est dit "satisfait" de l'issue des négociations. Cet accord fournit "un plan complet et crédible pour traiter les défis économiques auxquels est confronté le pays", plan qui "se concentre sur les deux banques qui posent problème et la protection entière des dépôts dans toutes les banques", a déclaré la directrice générale du FMI Christine Lagarde dans un communiqué publié hier. Mme Lagarde fera une recommandation sur le versement de l'aide du FMI à Chypre "dans les semaines qui viennent". Le tribut sera lourd pour l'économie chypriote. Ce sera "très difficile pour le pays", mais la Commission européenne "fera tout son possible pour alléger les conséquences sociales" de ce plan, a promis le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. En échange d'une aide de 10 milliards d'euros, Nicosie va réduire drastiquement son secteur bancaire en fermant Laïki, la deuxième banque du pays. Les détenteurs d'actions, d'obligations et les dépôts au-dessus de 100 000 euros seront durement frappés, ce qui correspondra à 4,2 milliards d'euros. En revanche, les petits dépôts seront intégralement préservés. Ils seront mis dans une "good bank", tandis que les autres iront dans une "bad bank". "Les dépôts non-sécurisés de plus de 100 000 euros seront gelés et participeront à la recapitalisation nécessaire" du secteur bancaire, a précisé le ministre allemand, Wolfgang Schäuble. Bank of Cyprus, le premier établissement du pays qui compte beaucoup de déposants russes, ne disparaîtra pas. Les autorités chypriotes ont bataillé ferme pour éviter cette deuxième fermeture. Mais les déposants au-dessus de 100 000 euros vont eux aussi subir des pertes importantes, encore non chiffrées. L'idée d'une taxe sur tous les dépôts bancaires, prévue dans le premier plan concocté en fin de semaine dernière, a été définitivement abandonnée. Elle avait suscité un tollé et été rejetée par le Parlement chypriote. Les autorités chypriotes, qui ont fait voter vendredi une loi sur les résolutions bancaires, n'auront pas besoin de repasser devant le Parlement pour adopter le nouveau plan de sauvetage. "Nous avons une meilleure solution" que la semaine passée, a reconnu M. Dijsselbloem. Le plan de sauvetage doit encore être approuvé d'ici mi-avril par plusieurs Parlements de pays de la zone euro, dont l'Allemagne. Le premier versement de l'aide devrait avoir lieu début mai. L'accord est survenu au terme d'entretiens parfois très durs entre le président chypriote Nicos Anastasiades et les présidents du Conseil européen Herman Van Rompuy, de la Commission José Manuel Barroso, et de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, ainsi que MM. Dijsselbloem et Rehn, et Mme Lagarde. M. Anastasiades a même mis sa démission dans la balance. "Vous voulez me forcer à démissionner?", a-t-il demandé aux responsables de la troïka (UE, BCE, FMI), selon l'agence de presse chypriote CNA, citant des sources au palais présidentiel. "Si c'est ce que vous voulez, dites-le moi", a-t-il ajouté. "Je vous fais une proposition, et vous ne l'acceptez pas. Je vous en donne une autre et c'est la même chose. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse?" a-t-il lancé. Un haut responsable du gouvernement chypriote, cité par l'agence CNA, a dénoncé l'attitude "rigide" du FMI, qui formulait "chaque demi-heure une nouvelle exigence". A son arrivée à Bruxelles, le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, avait rappelé sa position consistant à demander aux Chypriotes d'être "réalistes". Le français Pierre Moscovici avait insisté sur la nécessité de mettre fin à ce qu'il a qualifié d'"économie-casino". "Tout dans la situation de Chypre est atypique, cela appelait des réponses très spécifiques", a-t-il expliqué une fois l'accord trouvé. Sur l'île, les banques sont fermées depuis près de dix jours pour éviter la fuite des capitaux, et pourraient ne pas rouvrir mardi comme prévu. La décision sera prise "dès que possible", a indiqué le ministre des Finances Michalis Sarris. En attendant, les clients des deux plus grandes banques doivent composer avec une nouvelle limitation des retraits aux distributeurs à 120 euros par jour à la Bank of Cyprus, et 100 euros à la Laiki, selon l'agence CNA. La colère monte dans le pays, où des manifestations ont été organisées samedi et dimanche. Un engin explosif a légèrement endommagé une succursale de la Bank of Cyprus dimanche soir, près de Limassol (sud), selon des médias locaux.
Première tranche en mai
Le parlement chypriote a rejeté la semaine dernière à l'unanimité un précédent accord, qui prévoyait de ponctionner les dépôts dans les banques chypriotes à hauteur de 6,75% en dessous de 100 000 euros et de 9,9% au-delà, afin de lever au total 5,8 milliards d'euros. Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, a précisé hier que le nouvel accord ne devrait pas forcément être approuvé par le parlement de Chypre, dont les banques sont restées fermées toute la semaine dernière. "Il aurait seulement fallu adopter d'autres lois si une taxe sur les dépôts non assurés avait été évoquée, mais ce n'est pas nécessaire pour restructurer les banques en question", a-t-il dit. Klaus Regling, directeur général du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours de la zone euro, a lui annoncé que Chypre devrait recevoir d'ici le début du mois la première tranche de son plan d'aide. Des sources proches des négociations ont rapporté plus tôt dans la soirée que les négociations avaient été très difficiles et que le président chypriote Nicos Anastasiades, élu il y a à peine plus d'un mois, avait menacé de démissionner. Le chef d'Etat souhaitait en effet préserver le modèle financier chypriote, unique dans l'UE, qui permet à ses banques de recevoir de très larges sommes de déposants britanniques et russes, ce à quoi il semble finalement avoir échoué. La Chypre, dont le secteur bancaire est huit fois plus important que son produit intérieur brut (PIB), devait trouver une solution avant qu'entre en vigueur l'ultimatum de la BCE, qui menaçait de ne plus alimenter en liquidités d'urgence les banques chypriotes. L'accord conclu entre Nicosie et la troïka UE-BCE-FMI assure finalement que "le Conseil des gouverneurs de la BCE alimentera en liquidités BoC, selon les règles en vigueur". BoC se verra également verser les neuf milliards d'euros de liquidités allouées par la BCE à Laïki, alors que la première banque chypriote a déjà reçu de son côté un milliard d'euros.
L'accord évite à Chypre de sortir de l'euro estime le gouvernement
L'accord conclu à Bruxelles entre Chypre et ses bailleurs de fonds met fin à une période d'incertitude. Il évite à l'île un défaut de paiement et une sortie de la zone euro, a souligné hier le porte-parole du gouvernement Christos Stylianides. "Finalement, Chypre sort d'une période d'incertitude et d'insécurité pour l'économie. Un défaut de paiement a été évité, ce qui aurait signifié une sortie de la zone euro, avec des conséquences dévastatrices", a indiqué M. Stylianides à la radio d'Etat. "La chose importante est que nous ayons trouvé un accord qui nous permet de relancer l'économie et de tout remettre à plat pour un nouveau départ", a-t-il ajouté. Mais "sans aucun doute il y aura des aspects douloureux qui feront peser le fardeau sur chacun d'entre nous".
Niveau de vie
"Chypre a pris un gros coup et notre niveau de vie va baisser, même si notre économie peut être en mesure de se rétablir dans deux ou trois ans cela va prendre au moins dix ans pour retrouver notre niveau de vie", a estimé de son côté l'ancien gouverneur de la banque centrale Afxentis Afxentiou sur la radio d'Etat. Pour le député Verts George Perdikes, "une fois que la pression sera retombée nous devrions examiner sérieusement la question de savoir si rester dans l'euro est dans notre intérêt ou s'il ne vaut pas mieux changer de monnaie". "Sans l'ombre d'un doute, l'accord de l'Eurogroupe et le plan de sauvetage avec la troïka sont très douloureux", a quant à lui déclaré le président de la commission des Finances du Parlement Nicolas Papadopoulos.
Le plan pour Chypre est équitable, estime Schauble
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a estimé que le plan de sauvetage élaboré pour Chypre était équitable et à même de stabiliser la situation du pays. Le résultat (des négociations) est équitable pour tous les intéressés, a dit le ministre, qui présentait à la presse allemande ce plan élaboré à Bruxelles pendant la nuit au terme d'ardues négociations, et qui prévoit entre autres le démantèlement de la deuxième banque chypriote. Avec la solution trouvée, Chypre a une bonne chance de restaurer la confiance perdue, a estimé le grand argentier allemand, qui a reconnu qu'arriver à cette solution avait été laborieux.
C'est la meilleure voie possible même si ce n'est pas une voie facile, a-t-il encore insisté. Les députés allemands devront se pencher sur le plan, et ce en deux fois, conformément à la législation allemande sur l'utilisation du mécanisme de sauvetage européen MES, auquel l'Allemagne est le plus gros contributeur. Une première séance consacrée à Chypre pourrait avoir lieu dès cette semaine, a précisé M. Schäuble, la décision à ce sujet devant être prise avant la fin de la journée. Si ce n'est pas le cas, les deux votes auront lieu pendant la troisième semaine d'avril. Quoi qu'il en soit, l'adoption définitive du plan est prévue pour la troisième semaine d'avril.
La Russie étudiera les conséquences du plan pour ses intérêts
La Russie va étudier les conséquences pour ses intérêts du plan conclu à Bruxelles entre Chypre et ses bailleurs de fonds, qui va ponctionner les gros dépôts des deux premières banques de l'île, a indiqué le Premier ministre Dmitri Medvedev. "Il nous faut comprendre ce que va donner cette histoire et quelles en seront les conséquences pour le système financier et monétaire international, ainsi que pour nos intérêts", a déclaré le chef du gouvernement russe, cité par les agences. "On continue de voler l'argent volé", a-t-il indiqué, semblant ironiser sur l'intention prêtée aux Européens de mettre à contribution les dépôts russes dans cette île à la réputation bancaire controversée. Il s'agit de la première réaction de Moscou au plan annoncé hier matin à l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe. Les autorités russes avaient exprimé leur colère la semaine dernière à la suite du premier accord, élaboré sans consultation avec Moscou et qui prévoyait une taxe sur les dépôts bancaires. Le nouveau plan ne reprend pas cette idée jugée confiscatoire par les Russes, dont les avoirs à Chypre atteignent selon l'agence Moody's 31 milliards de dollars.
Mais les déposants non assurés disposant de plus de 100 000 euros à la Laiki Bank, qui sera mise en faillite, subiront des pertes importantes. Ceux titulaire d'un compte non assuré à la Bank of Cyprus, la première du pays, pourront également subir des pertes, leurs dépôts étant convertis en participation afin de recapitaliser l'établissement. Dans son communiqué, l'Eurogroupe appelle Nicosie et Moscou à s'accorder sur "une contribution financière" de la Russie au sauvetage de l'île.
La Russie a accordé à Chypre en 2011 un crédit de 2,5 milliards d'euros dont elle s'est dite prête à assouplir les conditions une fois un accord conclu avec les bailleurs de fonds (UE et Fonds monétaire international).


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