Le mouvement Tamarrod (rébellion) qui réclame la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en Tunisie met en danger le processus démocratique, a estimé lundi le chef du gouvernement, l'islamiste Ali Larayedh. "Cette chose copiée qui s'appelle Tamarrod n'est pas claire et je considère qu'il s'agit d'un danger pour le processus démocratique, une tentative de le faire échouer en Tunisie", a dit M. Larayedh dans une interview diffusée par des radios locales. "Je ne pense pas que ce mouvement va réussir, c'est une copie d'une chose étrangère à la Tunisie, a jugé le chef du gouvernement, en référence au modèle de la campagne en Egypte ayant conduit à la destitution, le 3 juillet par l'armée, du président islamiste égyptien Mohamed Morsi. Le 4 juillet 2013, Tamarrod a lancé une collecte de signatures pour dissoudre la Constituante en Tunisie, élue en octobre 2011 dans la foulée de la première révolution du Printemps arabe qui n'a toujours pas adopté de Constitution. Selon les dernières statistiques en date du 14 juillet, le groupe a collecté 870 000 signatures, a indiqué Mehdi Saïd, nouveau parole-parole de Tamarrod. Ces données étaient invérifiables de source indépendante. Ce groupe créé par 14 jeunes peine à mobiliser et s'entredéchire, trois de ses fondateurs dont l'ancien porte-parole ayant été évincés. La Tunisie est conduite par un gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda. Ceux-ci se sont alliés à deux partis laïcs de centre-gauche mais ils doivent trouver une majorité beaucoup plus large pour faire adopter une nouvelle Loi fondamentale. L'ANC est très critiquée, notamment par l'opposition en raison de ses dysfonctionnements et le retard mis dans l'adoption de la Constitution et la mise en place d'institutions pérennes.
