Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé avant-hier à Tunis pour une visite surprise destinée à montrer le soutien des Etats-Unis au pays précurseur des Printemps arabes. Kerry doit s'entretenir pendant sa courte visite avec de hauts responsables pour discuter des progrès de la transition démocratique en Tunisie, a indiqué la porte-parole du département d'Etat américain, Jen Psaki. Le responsable américain doit rencontrer le nouveau Premier ministre Mehdi Jomaa et le président de la République Moncef Marzouki pour montrer le soutien continu des Etats-Unis au peuple et au gouvernement tunisiens, a-t-elle ajouté. Ce qui est unique, ou du moins frappant avec la Tunisie en particulier, c'est la volonté des parties opposées de faire un pas l'une envers l'autre et de faire preuve d'ouverture et de coopération, a déclaré un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. Ce qui est positif et même source d'inspiration en Tunisie, c'est la volonté démontrée de ne pas prendre le pouvoir et de s'y attacher, a-t-il ajouté, en évoquant la nouvelle Constitution adoptée le mois dernier et le nouveau gouvernement apolitique. La Tunisie émerge tout juste d'une année tourmentée, marquée par l'assassinat de deux opposants de gauche et la mort dans des attaques attribuées à des djihadistes d'une vingtaine de soldats et de gendarmes. L'adoption le 26 janvier d'une nouvelle Constitution, trois ans après la révolution, et la formation d'un gouvernement apolitique devant mener le pays vers des élections générales ont signé le début d'une sortie de crise. Le parti islamiste Ennahda, arrivé en tête des premières élections après la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali, a en effet remis le pouvoir aux termes d'un accord âprement négocié et des mois de pourparlers pénibles.
Le peuple tunisien apte à surmonter les écueils de l'étape transitionnelle Le peuple tunisien a pu montrer son aptitude à "surmonter les écueils de l'étape de transition et s'affirmer comme un modèle dans la région", a souligné avant-hier le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Le haut responsable américain a évoqué avec le président tunisien Moncef Marzouki "les moyens de promouvoir la coopération tuniso-américaine notamment en matière de lutte contre le terrorisme et d'échanges économiques ainsi que de promotion du partenariat dans l'intérêt mutuel", selon la présidence tunisienne. Les pas jusqu'à présent franchis par la Tunisie sur la voie de sa transition démocratique (promulgation d'une nouvelle Constitution et le consensus sur un nouveau gouvernement) étaient également à l'ordre du jour de la rencontre Marzouki-Kerry. "L'entrevue a également porté sur les paliers avancés atteints par le processus de transition en Tunisie et la réussite des Tunisiens à se doter d'une nouvelle Constitution consensuelle propre à jeter les fondements d'une démocratie véritable dans toute la région", lit-on dans un communiqué de la présidence tunisienne. Pour sa part, le chef d'Etat tunisien a réaffirmé à son hôte américain "combien les Tunisiens ont à cœur de réussir la période restante du processus de transition dans une totale concorde". "C'est ce qui ne peut, a appuyé M. Marzouki, que renforcer le prestige de la Tunisie dans son environnement régional et international". Le secrétaire d'Etat américain a rencontré lors de sa visite en Tunisie des hauts responsables de l'exécutif tunisien notamment le Chef du gouvernement Mahdi Jomaa (récemment investi) devant effectuer une visite à Washington sur invitation du président Barack Obama, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi. Par ailleurs, John Kerry a annoncé, lors d'une conférence de presse à l'Ambassade US à Tunis, que les Etats-Unis ont offert aux autorités tunisiennes deux engins bien équipés avec des atouts technologiques des plus sophistiqués pour lutter contre le terrorisme et faciliter le traitement des affaires en relation.
