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Reprise d'Alstom : Le groupe poursuit sa réflexion jusqu'à mercredi
Publié dans Le Maghreb le 29 - 04 - 2014

Le groupe Alstom, dont les activités Energie sont convoitées par l'américain General Electric et l'allemand Siemens, a annoncé dimanche soir poursuivre et approfondir "sa réflexion stratégique" jusqu'à mercredi matin. L'entreprise avait tenu un conseil d'administration dans l'après-midi.

Dans un communiqué, Alstom précise qu'il "informera le marché d'ici mercredi matin" du fruit de sa réflexion, et que la cotation du titre à la Bourse de Paris "reste suspendue". Dans la journée, Paris a tenté de défendre les intérêts stratégiques de la France et son souci pour l'emploi dans le dossier Alstom. Au vu de l'intérêt manifesté par l'allemand Siemens, Bercy veut prendre le temps nécessaire à l'examen de ce dossier stratégique.

Investisseurs importants
Le gouvernement français souhaite procéder à un "examen sérieux des propositions" sur la table, a annoncé Bercy. En conséquence, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a reporté son entrevue avec le patron de General Electric (GE), Jeffrey Immelt. "Compte tenu des enjeux stratégiques pour l'industrie et l'économie française, le gouvernement n'acceptera pas qu'une décision soit prise, quelle qu'elle soit, dans la précipitation et sans l'instruction conjointe avec les intérêts de la nation des choix alternatifs", a affirmé le ministère. Le gouvernement français "est prêt à examiner" les projets de GE et Siemens, "deux investisseurs importants" en France, "avec le souci de préserver les intérêts de la base industrielle de la France et à y participer financièrement", a-t-il dit.

Siemens dans la partie
Ces discussions devaient porter sur le projet du mastodonte GE (305'000 salariés à travers le monde, 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires), de racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie. Mais l'allemand Siemens est venu jouer les trouble-fête. Dimanche, il a annoncé avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future".

Le patron de GE reçu à l'Elysée, avant Siemens et Bouygues
Le P-DG de l'américain General Electric, Jeffrey Immelt, candidat au rachat de la branche énergie d'Alstom, a été reçu pendant près d'une heure hier matin à l'Elysée par François Hollande.
Les grandes manœuvres autour du sort du groupe français se sont poursuivies en début de soirée avec deux nouvelles entrevues autour du chef de l'Etat qui recevra à 18H00 Joe Kaeser, patron du groupe allemand Siemens, également sur les rangs, et Martin Bouygues, actionnaire de référence d'Alstom, attendu à 19H15. Geffray Immelt, qui n'a fait aucune déclaration à sa sortie de l'Eysée, était accompagné de la présidente de GE France, Clara Gaymard, et de Steve Bolze, président de la branche Energie et Eau du groupe américain. Il s'était contenté d'un simple bonjour à l'adresse des photographes à son arrivée au palais présidentiel. Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg participait également au rendez-vous avec le président. L'exécutif entend défendre les intérêts stratégiques français et les objectifs d'emplois, de localisation des activités et d'indépendance énergétique dans le cadre d'un éventuel rachat de quelque 70% des activités d'Alstom.

Siemens propose un échange d'actifs
Le groupe industriel allemand Siemens a proposé au français Alstom ce week-end de reprendre son activité énergie convoitée par l'américain General Electric contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouterait une partie de son activité transports et une garantie pour les emplois en France. Nous sommes convaincus que cette proposition est une opportunité unique de créer deux forts champions européens visant un leadership mondial dans les domaines de l'énergie et des transports, écrit le patron de Siemens Joe Kaeser à celui d'Alstom, dans un courrier daté de samedi, faisant suite à une rencontre entre les deux hommes en février. Dans le détail, Siemens propose de racheter contre du cash les activités énergie thermique d'Alstom, énergies renouvelables, et solutions de transmission d'électricité (grid), un ensemble évalué à environ 10 à 11 milliards d'euros. En outre, l'industriel allemand se dit préparé à céder à Alstom une partie de son activité transports, à savoir la construction des trains à grande vitesse ICE et celle de locomotives. Les métros n'en font donc pas partie. Le courrier de Joe Kaeser, déjà évoqué par plusieurs titres de presse dimanche, dont le Figaro et le Handelsblatt, n'évoque pas une offre formelle mais une proposition autour d'une transaction potentielle. Le porte-parole de Siemens n'a pas voulu commenter ou confirmer les informations de la lettre. Il a renvoyé au communiqué du groupe, dans lequel il a dimanche matin, annoncé avoir fait part à Alstom de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future, se refusant à divulguer davantage de détails. Prenant en compte les préoccupations exprimées par le gouvernement français à l'annonce d'un éventuel rachat par l'américain General Electric de l'activité énergie d'Alstom, le patron de Siemens affirme que la transaction, pour laquelle il affirme avoir les moyens financiers, pourrait avoir lieu sans conséquence sociale pour les deux groupes. Nous nous engageons à ne procéder à aucun licenciement en France pour une période d'au moins trois ans et prévoyons plutôt d'étendre l'activité, écrit Joe Kaeser dans la lettre.
Concernant également l'activité nucléaire d'Alstom, sensible pour la France, Siemens se dit prêt à discuter avec le groupe et ses actionnaires de solutions appropriées pour ses actifs nucléaires, qui pourraient passer par une cotation distincte (" carve-out "). En matière de localisation des sièges, Siemens propose que soient basées en France les directions des activités nucléaires et vapeur, et de transférer, d'Allemagne en France, des parts importantes du siège de l'activité de transmission d'électricité. A l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire, Alstom a dit poursuivre sa réflexion stratégique jusqu'à mercredi matin.

Les économistes jugent mince la marge de manœuvre de l'Etat
Le gouvernement français a bien peu de marges de manœuvre face à l'américain General Electric qui pourrait racheter une partie de l'activité du français Alstom, selon des économistes, sauf à trouver une solution qui ait davantage de sens économique, mais il a besoin de temps.
Compte tenu des enjeux stratégiques pour l'industrie et l'économie française, le gouvernement n'acceptera pas qu'une décision soit prise, quelle qu'elle soit, dans la précipitation et sans l'instruction conjointe avec les intérêts de la nation, des choix alternatifs, a assuré dimanche Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie. Que peut faire l'Etat, qui n'est plus actionnaire du fleuron industriel hexagonal depuis 2006, face à un groupe américain qui réalise plus de 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an et à la trésorerie pléthorique, intéressé par une entreprise française cinq fois plus petite et en difficulté ? Economiquement, la marge de manœuvre est faible, même si, dans une lettre au patron de GE, le ministre assure qu'un tel rapprochement sur le secteur stratégique de l'énergie, nécessitera une approbation de l'Etat. La seule pression possible pour l'Etat est verbale, estime l'économiste Nicolas Bouzou du cabinet Astéres. La position de fond de l'Etat est légitime, explique-t-il, comprenant que le gouvernement souhaite protéger une telle entreprise, présente sur les secteurs stratégiques du transport et de l'énergie. Mais attention, prévient-il. Est-ce que la méthode qui consiste à crier plus fort est la bonne ? Je ne crois pas.
On prend à partie l'opinion publique pour montrer qu'on agit, mais ça ne sert à rien, juge M. Bouzou. Mieux vaudrait de la diplomatie souterraine, ajoute l'économiste qui craint que la stratégie du ministre de l'Economie et du Redressement productif n'ait un effet contraire.
Selon M. Bouzou, l'intervention dans le dossier SFR de M. Montebourg, qui a soutenu la candidature de Bouygues face à celle de Numericable pour le rachat de cette filiale de Vivendi, a non seulement échoué, mais elle a même conduit Vivendi à accélérer les discussions avec Numericable.

'Marketing'
L'Etat ne peut rien faire, confirme Marc Touati du cabinet ACDEFI et les déclarations de M. Montebourg relèvent du marketing, de déclarations pour sauver la face, alors qu'un fleuron de l'industrie française pourrait être racheté en grande partie par un groupe américain, estime-t-il. La seule solution serait de piloter une contre-offre. Mais l'Etat, surendetté, ne peut pas recapitaliser Alstom. Il a donc besoin de partenaires et devra surtout établir une offre qui économiquement ait du sens. Car, un rapprochement avec GE, lui, a du sens, souligne-t-il. En outre, GE est un grand groupe mondial, qui réalise près de 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ce n'est pas un investisseur qatari ou un fonds chinois qu'on ne connait pas et dont le projet industriel serait incertain. En outre, les activités de GE et d'Alstom dans l'énergie sont complémentaires, selon les analystes.
Ce qui n'est pas le cas avec Siemens, soulignent-ils, avec lequel les doublons semblent plus nombreux. L'économiste estime que les interventions du gouvernement dans ce dossier visent à gagner du temps pour permettre de monter une offre alternative. L'économiste pointe du doigt la schizophrénie du gouvernement, qui veut attirer les investisseurs étrangers en France, mais qui bloque les discussions quand ils approchent. Cette nouvelle intervention risque de nuire à l'image de la France auprès des investisseurs étrangers, prévient M. Touati. Selon Marc Touati, le problème de fond est que la crise a dévalorisé les industries françaises et certaines sont devenues des proies. L'économie française n'est pas assez compétitive pour y échapper, estime-t-il. Pour Nicolas Bouzou, ce dossier soulève une autre question de fond : celle de l'attractivité de la France pour les sièges sociaux des grandes entreprises. On assiste à une accélération des dépaysements de sièges de sociétés depuis un an, dit-il, citant le cas de Lafarge qui devrait partir en Suisse après son mariage avec Holcim, ou le rapprochement Publicis-Omnicom dont le siège sera aux Pays-Bas pour les plus récents.


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