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Dossier privatisation : La vérité sur la panne du processus de privatisation en Algérie
Publié dans Le Maghreb le 20 - 07 - 2014

Sans visions stratégiques, comment adapter l'Algérie à la mondialisation par plus d'espaces de libertés, en levant les contraintes d'environnement afin de permettre l'épanouissement de l'entreprise créatrice de richesses, en combattant non par des textes mais réellement cette corruption socialisée qui menace les fondements de l'Etat algérien, poussant la majorité à se tourner vers les valeurs spéculatives, il ne faut pas s'attendre à une véritable relance économique. La dépense monétaire sans compter, c'est comme si on remplissait de l'eau au sein d'une citerne trouée, peu d'impacts économiques et sociaux. La balance devises positive pour l'Algérie, le transfert technologique et managérial, me semble être les axes essentiels de la redynamisation du tissu productif en déclin où le secteur industriel représente moins de 5% dans le produit intérieur brut. Car la notion de stratégie est historiquement datée, comme en témoigne la privatisation dans les pays capitalistes développés, outre les segments concurrentiels, l'introduction de la mixité au niveau des services publics marchands, santé, éducation, eau, énergie, télécommunications. Etant un processus éminemment politique, cette volonté de libéralisation conditionnera à l'avenir largement l'afflux tant de l'investissement étranger que national dont les projets devront rentrer forcément dans les avantages comparatifs euro- méditerranéens et euro- africains qui constituent les espaces naturels de l'Algérie. Cela est intimement lié à l'instauration de l'économie de marché inséparable à l'approfondissement des libertés, de l'Etat de droit, d'une bonne gouvernance et de la Démocratie.

2.-Quelles sont donc les actions à mener pour mener une bonne privatisation ?
Le processus de privatisation couplé avec la démonopolisation constitue une étape importante de la transition vers une économie de marché concurrentielle s'insérant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, devant être réaliste étant à l'ère de la mondialisation, évitant de vendre des utopies néfastes. Le processus de privatisation comprend plusieurs phases contenues dans un programme subdivisé en plusieurs étapes dont certains constituent un passage douloureux mais déterminant pour l'entreprise et le devenir du pays. Aussi, comme cela s'est passé ailleurs, lorsqu'on aborde le cas des institutions financières, des grandes sociétés de services, que l'on traite des activités industrielles selon la branche, la taille, la région, il n'est pas possible de donner un schéma uniforme d'un programme de privatisation. La méthode usuelle consiste à établir d'abord un diagnostic aussi complet que possible comprenant: la situation de l'outil de production, la qualité des produits, la position commerciale, l'analyse de la compétitive avec des normes internationales, le diagnostic financier, le diagnostic fiscal, l'étude de l' environnement local, national et international, l'évaluation du management et la qualification du personnel. A l'issue du diagnostic, on peut élaborer un scénario de privatisation, accompagné de plusieurs alternatives tenant compte de la politique économique du gouvernement, des contraintes qui s'imposent tant au pays qu'à l'entreprise, ainsi que des propositions de choix stratégiques à moyen et long terme. Ces propositions concernent en général: le plan budgétaire, le plan industriel, le plan financier, le plan commercial, le plan d'emploi, et la mise en œuvre du calendrier. De ce fait, des audits s'avèrent fondamentaux, ainsi qu'une large campagne d'explication autour de ce dossier sensible. Le manque de spécialistes dans ce domaine doit être comblé en Algérie autour de cabinets pluridisciplinaires complexes regroupant différentes spécialités. Ces cabinets sont presque inexistants en Algérie d'où l'urgence du regroupement (un cabinet comptable n'étant pas souvent un cabinet conseil de management stratégique), les compétences étant souvent éparpillées à travers le territoire national. L'objectif est d'éviter de faire appel massivement à l'assistance (depuis l'économiste et le juriste au technologue), le poste assistance technique qui est passé de 2 milliards de dollars en 2002 à plus de 12 milliards de dollars fin 2012, greffant lourdement la balance de paiements. Et sans verser dans le chauvinisme aidé transitoirement à la fois par des relations de plus en plus denses entre les Universités/ centre de recherche et les Ministères/opérateurs et des cabinets étrangers de renom international dont la finalité est d'asseoir des bureaux d'études locaux solides, le fondement du XXIème siècle du développement étant la bonne gouvernance et le savoir.

3.- Quelles sont les techniques de privatisation ?
Il faut différencier la méthode des techniques de privatisation. Chaque méthode et technique ne sont pas neutres mais traduisent la volonté politique, soit de l'accélération rapide ou le gradualisme vis-à-vis des privatisations. Les partisans de l'accélération veulent bouleverser l'ordre économique actuel, tenant compte des résistances des couches sociales attachées à la gestion administrative, qui crient au chaos car durant une période transitoire, la mise en place de nouvelles institutions et mécanismes économiques entraînait une baisse de l'activité économique. Les partisans du gradualisme veulent agir par étapes pour permettre aux anciennes couches rentières, notamment la nomenklatura bureaucratique, de reconvertir son capital argent et éviter qu'elles bloquent les réformes. Nous avons plusieurs méthodes : a.-l'offre publique de vente d'actions (bourses des valeurs) impliquant la refonte du système, financier ; b.-l'offre publique de vente à prix fixe ; c.- la cession d' actions par appel d' offres ; d.- le contrat de management par appel d'offres ; e.- le contrat de gré à gré pour la privatisation de la gestion ou la cession d'actifs à titre exceptionnel selon la loi car elle favorise les malversations ; f.- la privatisation de masse ou populaire favorisant la rupture systémique ; g.- la privatisation totale ou partielle au profit des ouvriers et des cadres et h. -conversion de la dette extérieure en prises de participation. Comme il y a lieu de souligner avec force que la valeur donnée par chaque technique subit souvent des variations imputables tant à la situation politique et sociale interne qu'aux paramètres internationaux. C'est la demande c'est- à- dire le marché qui est l'élément déterminant (taux directeur du profit, existant un marché mondial de privatisation) et non l'offre. C'est d'ailleurs avec cette illusion bureaucratique des années 1970/1980 que certains récemment en Algérie croient que c'est l'Etat à décider par une politique volontariste de créer telle ou telle filière. Ces responsables déconnectés des réalités oublient que les filières sont évolutives, comme les cellules d'un corps humain, certaines naissent et certaines meurent, d'où l'importance de la maîtrise du temps et d' une planification stratégique largement influencées par les nouvelles mutations technologiques mondiales. D'ailleurs, l'économie algérienne est appelée à évoluer au sein d 'une économie ouverte, étant liée à un Accord d'Association, voulant adhérer à l'OMC et est- ce que ces filières que l'on installe aujourd'hui, opérationnelles seulement vers 2015/2016, seront pérennes lorsque le dégrèvement tarifaire sera zéro horizon 2020 ? Pour preuve, l'assainissement volontariste des entreprises publiques a coûté au Trésor public plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2012 et, selon un rapport interne au Ministère de l'Investissement, plus de 70% sont revenues à la case de départ. Avec un dinar qui se cote à plus de 100 dinars un euro (150 dinars sur le marché parallèle), cela n'a pas permis de dynamiser les exportations hors hydrocarbures. Et l'on peut montrer que la dépense publique via les hydrocarbures entre 2004/2013 a participé à plus de 80% du PIB, directement et indirectement (BTPH), ne restant aux entreprises créatrices de richesses que moins de 20%. Cela montre clairement que ce n'est pas une question de capital argent mais aux rigidités structurelles de l'économie algérienne. C'est donc le taux de profit sectoriel mondial qui est indicateur de référence et dans la plupart des pays qui ont engagé la privatisation, il y a eu décote d'environ 20 % par rapport à la valeur déterminée, (en comparaison à des projets neufs) pour attirer les investisseurs nationaux, internationaux. A lumière tant de l'expérience passée en Algérie que des expériences d'autres pays, outre les problèmes politiques d'un non -consensus déterminant, il convient de se poser la question des contraintes techniques souvent non maîtrisées expliquant la panne du processus de privatisation. Je recense neuf (09) contraintes techniques : a- les -filialisations non opérantes par le passé dont l'objectif était la auvegarde du pouvoir bureaucratique. Or c'est le fondement de la réussite tant de l'ouverture partielle du capital que d'une privatisation totale¸ b- lié au point précédent, le patrimoine non défini (absence de cadastre réactualisé) pose la problématique de l'inexistence des titres de propriété fiables sans lesquels aucun transfert de propriété ne peut se réaliser, c- nous avons pu constater des comptabilités défectueuses rendant difficiles les évaluations. L'inexistence du marché boursier (paradoxe en Algérie pour la première fois de par le monde, l'on essaie de créer une Bourse étatique, des entreprises d'Etat souvent déficitaires achetant des entreprises d'Etat) comme l'atteste la léthargie de la Bourse d'Alger. Cela rend encore plus aléatoire l'évaluation dans la mesure où le prix réel de cession varie considérablement d'année en année, voire de mois en mois par rapport au seul critère valable qui est le marché et que l'on observe les fluctuations boursières sur plusieurs années. d- la non -préparation de l'entreprise à la privatisation, certains cadres et travailleurs ayant appris la nouvelle dans la presse, ce qui accroît les tensions sociales. Or, l'adhésion tant de la population que des travailleurs à l'esprit des réformes est une condition essentielle de sa réussite liée d'ailleurs à une profonde démocratisation de la société. -e- Il y a lieu de prévoir une clause pour la reprise des entreprises pour les cadres - supposant la création d'une banque à risques pour les accompagner du fait qu'ils possèdent le savoir-faire technologique, organisationnel et commercial, la base de toute unité fiable devant être constituée par un noyau dur constitué de compétences, f- la partie non cessible dévolue aux travailleurs contraire à la pratique des affaires caractérisée par la mobilité du capital- devrait être négociée librement par les travailleurs, g- l'organe de suivi de la partie rééchelonnable lorsque le promoteur a des avantages autant que la problématique de l'endettement des entreprises surtout pour la partie devises, en cas de fluctuation du taux de change, ne sont pas clairement définis. Quant à la technique de privatisation, chaque technique donne une valeur différente, ce qui peut pousser à des délits d'initiés. Premièrement, nous avons l'approche patrimoniale qui repose sur le bilan qui donne un inventaire schématique mais complet des biens possédés par l'entreprise et du passif accumulé. Trois méthodes sont généralement appliquées, qui conduisent à la détermination de la valeur bilancielle, de la valeur de liquidation et du coût de remplacement. La valeur bilancielle peut être assimilée à l'actif net. Au niveau de cette technique, la valeur de liquidation permet de mesurer la valeur minimale de l'action d'une société. L'idée sous-jacente à cette approche est celle selon laquelle, si la valeur de marché d'une action chute en dessous de la valeur de liquidation, celle-ci devient une cible potentielle pour une offre publique d'achat (OPA). Cette valeur représente la somme d'argent qui pourrait être obtenue si on divisait la société en " appartements ".Au niveau de cette approche patrimoniale, la vente des actifs permet l'évaluation du remboursement des dettes et de distribuer le restant aux actionnaires. La valeur de remplacement définit la différence entre le coût de remplacement des actifs d'une firme et ses dettes. Elle représente le montant de l'investissement qu'un acheteur doit réaliser pour acquérir un bien susceptible de lui fournir les mêmes avantages et revenus d'usage que le bien évalué. Il s'agit en somme d'une valeur de continuité. Certains analystes pensent que la valeur de marché d'une société ne peut être très supérieure à sa valeur de remplacement dans la mesure où, si tel était le cas, des concurrents pourraient essayer de créer des firmes présentant des caractéristiques similaires. La pression concurrentielle des entreprises similaires qui rentrent sur le même marché entraînerait alors une baisse de la valeur de marché de toutes les firmes jusqu'à ce que celle-ci soit égale à la valeur de remplacement. L'approche patrimoniale regroupe l'ensemble des méthodes qui présentent un caractère historique et non prévisionnel basée sur le bilan, le compte de résultat (et ses annexes) le patrimoine de l'entreprise et non un caractère prévisionnel. L'on procède souvent à l'actif net corrigé, à la valeur substantielle brute, que l'on combine avec la méthode des capitaux permanents nécessaires à l'exploitation.
Deuxièmement, nous avons la technique du Goodwill (GV) qui est, en schématisant l'analyse, la passerelle qui relie l'approche patrimoniale et l'approche prospective. C'est une notion très utilisée chaque fois qu'une évaluation est faite, que ce soit à des fins de fusion, de cession, de transmission, de consolidation de sociétés ou même d'imposition. Pour bien illustrer ce concept, considérons deux sociétés appartenant au même secteur d'activité et possédant des valeurs patrimoniales identiques. Supposant que la première est en voie d'être liquidée du fait des difficultés d'exploitation, alors que la deuxième se porte bien et à même de créer des brevets et une marque connue. Si les deux sociétés doivent être évaluées ou cédées, la première va l'être au mieux au montant de l'ANC, alors que la seconde va l'être certainement à un montant supérieur à l'ANC.


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