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L'économie de la connaissance, vecteur stratégique de la relance économique de l'Algérie
Publié dans Le Maghreb le 08 - 10 - 2014

Professeur des Universités- Expert International Dr Abderrahmane MEBTOUL et Liès GOUMIRI docteur d'Etat en physique diplômé de Sciences Po (Paris)
De l'avis général des opérateurs économiques et autres institutions spécialisées, créer une nouvelle organisation sans objectifs stratégiques n'apportera aucun résultat, comme en témoignent les différentes organisations de 1963 à 20114 : outre le coût croissant et la démobilisation que cela entraîne due à l'instabilité juridique, l'Algérie de 2014 exporte toujours 98% d'hydrocarbures à l'état brut et semi-brut et le secteur industriel représente moins de 5% du produit intérieur brut, 83% de la superficie économique étant constituée de petits commerces et services.

Dans ce sens, il est donc indispensable que l'on réfléchisse à une politique de promotion de l'homme et de ses idées apte à assurer une meilleure transition et transformation d'un projet (individuel ou collectif) en réalisation industrielle. L'homme apporte l'idée ou l'art, l'Etat crée les fonctions initiatives, les organismes de promotion apportent les matériaux de base, les promoteurs financiers le capital, les promoteurs technologiques (entreprises d'engineering, centres de recherche & développement, etc.) leurs assistances techniques, les entreprises de réalisation et fabrication fournissent les biens et services et enfin les promoteurs économiques (EPE intéressées par le service ou le produit) ouvrent le marché. Dans ce schéma, nul besoin aux entrepreneurs véhiculant un savoir et/ou savoir-faire de disposer du capital ou même d'une partie de l'investissement pour se constituer en PMI. La véritable garantie sur laquelle les partenaires miseront sera les compétences de l'entrepreneur et la viabilité économique du projet. Cela suppose une révision totale du système financier qui, malgré ses surliquidités qu'il n'arrive pas à transformer en richesses réelles, se confine actuellement en guichets administratifs qui doit devenir un véritable partenaire. C'est une démarche qui consiste à créer la richesse à partir du travail de l'homme, son art, sa créativité et son initiative. L'image de l'entrepreneur industriel ne sera plus celle d'une poche pleine, mais celle d'une tête pleine. Il s'agit de cueillir le fruit des moyens considérables investis dans la formation de l'homme et de revaloriser l'art et la connaissance. Il est certain qu'à côté de cette nouvelle démarche ouverte à une large participation et construction commune de l'intégration industrielle et du développement, ces propositions devraient avoir un très puissant effet d'entraînement dans de nombreux secteurs d'activité du pays, qu'il s'agisse de l'avenir des efforts consentis en matière d'éducation et de formation, de nouveaux types d'interrelation entre les diplômés, les hommes de l'art et des techniques d'une part, le monde du travail, le réseau de services publics, les EPE, les collectivités locales, l'environnement et le monde politique d'autre part.

4- Notre vision de développement axé sur l'esprit d'initiative, d'innovation et de création des entrepreneurs qui substituerait le dialogue, la confiance, la participation et le partenariat à la méfiance entre d'une part, le secteur privé et le secteur public et le secteur de l'industrie en général et les institutions financières, ne peut manquer de paraître audacieux. Oui ce projet est effectivement ambitieux, mais il convient de le situer dans un contexte nouveau, celui de la prise de conscience, par les jeunes hommes et femmes de ce pays, de la nécessité de changer la façon d'organiser les rapports sociaux : rendre responsables, à tous les niveaux, les individus et les collectivités est la condition impérative du succès de la relance économique, de l'espérance et de la paix sociale. Sa réussite implique un renouveau politique basé sur l'Etat de Droit et une meilleure gouvernance avec des objectifs précis sous-tendus par une nette volonté politique de changement, l'économie, comme nous l'ont appris les classiques, étant avant tout politique avec une finalité humaine. Nous sommes en droit de nous interroger s'il existe une adéquation entre la formation offerte aux ingénieurs, techniciens, économistes, commerciaux et l'esprit des réformes nécessaires pour nous adapter aux nouvelles mutations mondiales.
Dans les pays de l'OCDE, dans les filières technologiques, l'accent est aujourd'hui mis sur les aspects pratiques qui conditionnent la vie industrielle bien plus que les belles théories fondamentales. En effet, pour maîtriser la complexité croissante des techniques et des produits que tout le monde juge indispensable, s'impose une élévation générale du niveau de formation et de qualification de l'encadrement industriel algérien. Des efforts devront rapidement s'effectuer dans ce sens et s'articuler autour d'une réflexion globale capable de susciter une nouvelle dynamique et un véritable saut qualitatif. Un grand espoir repose notamment sur un nécessaire rapprochement entre les universités et autres centres de formation et de recherche d'une part, et les entreprises d'autre part. En faisant preuve d'imagination et de volonté d'écoute auprès des différents secteurs de la production, on pourrait aboutir à une harmonisation des flux d'entrée et de sortie des établissements de formation. On pourrait également construire de nouveaux ponts, revoir les méthodes et outils pédagogiques ainsi que le contenu de la formation adaptée aux besoins nouveaux du secteur de l'industrie et des manufactures.

5- Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il semble qu'intuitivement tout un chacun reconnaît que nous avons tous à l'esprit un dénominateur commun : rompre avec l'expérience passée. Voici déjà un certain avantage et un point de repère qui permet du moins d'envisager l'avenir sans renouer avec un sombre passé. Cette rupture semble produire un consensus autour de certaines questions comme comment libérer l'Algérie de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, réhabiliter le secteur privé sain et productif et la libre entreprise hors circuit de spéculation, réformer le système de formation/qualification, adapter notre système bancaire au nouveau contexte économique et rapprocher les institutions et les opérateurs économiques pour être plus performant et prendre désormais en charge le devenir du pays, renvoyant à des réaménagements au sein de la structure du pouvoir, loin des aléas de la rente des hydrocarbures. Dans ce contexte, il est nécessaire d'assurer les conditions du meilleur dialogue possible entre les organismes publics et les secteurs d'activité économique et mettre au point les modalités de coopération et d'échange les mieux adaptées. La collaboration entre les organismes publics sur des actions spécifiques doit être réexaminée afin de disposer de structures appropriées à la mise en commun des efforts. Il faut apprendre à travailler ensemble et il est nécessaire pour que les concepteurs, les entrepreneurs, les producteurs comme les utilisateurs jouent un rôle actif et moteur dans le développement technologique, d'établir des passerelles entre les secteurs d'activité.
Celles-ci constitueront l'idée-force de l'intégration. Rappelons combien la présence d'un réseau diversifié de PMI/PME est indispensable à tout tissu économique équilibré. Leur mode d'activité qui se caractérise par une souplesse et des possibilités d'adaptation particulières est le complément indispensable de celui des grandes entreprises publiques économiques dont on sait qu'elles possèdent pour nature une grande inertie liée à leur taille même. Ces qualités font des PMI des vecteurs importants d'imbrication et d'intégration. Enfin, ces PMI peuvent apporter des créneaux potentiels importants pour l'exportation qu'il convient donc de promouvoir. Nul ne saurait ignorer que la promotion de la PMI est par nature un thème horizontal. Pour l'aborder, il faut mobiliser des équipes de travail multidisciplinaires qui mèneront périodiquement une réflexion sur un large front. Il s'agit de garder une vue d'ensemble tenant compte de la situation globale avec ses contradictions, ses disparités et sa fragmentation. Certes, les grandes EPE ont un rôle important à jouer dans le domaine de la consolidation de notre capital savoir-faire. Mais dans le cadre d'un co-partenariat, elles doivent se constituer en un organe particulier d'entraînement et d'encouragement à l'égard des PMI et l'expérience allemande est utile à étudier. Par ailleurs, dans le même sens, le rôle et l'attitude du secteur bancaire comme rappelé précédemment sont à revoir : il doit participer bien plus aux crédits à l'innovation technologique, spécialiser du personnel compétent et faciliter le conseil en gestion auprès des PMI. Enfin, les administrations centrales et organismes publiciste se constitueront plus en monopoles conduisant à un étouffement progressif des initiatives, mais en structures d'initiatives dont la mission permanente est la planification horizontale, l'orientation générale à des fins d'harmonisation et le contrôle des facteurs d'équilibre économique qui conditionnent les résultats de la politique industrielle. Nous pouvons en substance dire que ces rapprochements sont aujourd'hui indispensables pour relancer le tissu productif.

6- Mais cette nouvelle vision doit s'inscrire dans le cadre de toute une stratégie de développement respectant à la fois la rentabilité économique et les équilibres régionaux. En effet, le premier élément d'une politique de promotion des PMI et la croissance du potentiel de l'ensemble des wilayas, la répartition de cette croissance est déterminée en fonction des atouts de chacune, en s'appuyant notamment sur les activités existantes et celles qui éclosent à partir des besoins locaux. Le programme national de promotion des PMI doit consister en un ensemble de programmes régionaux compatibles avec la diversité, spécialité, l'environnement, etc. de chaque région. Dans ce sens, nous préconisons la notion de pôles régionaux de synergie et promotion de PMI au nom de l'efficacité et la rationalité, supposant une réorganisation des collectivités locales, les micros institutions étant source d'inefficacité et de gaspillage des ressources financières. Telle région de jouer un rôle dans tel domaine à cause d'une présence significative d'un environnement favorable à son expansion (grandes EPE du domaine, instituts ou écoles supérieures de formation, centre de recherche et de développement, etc.).
Le lien d'ailleurs privilégié au plan régional, entre les industries mères, les centres de formation et de recherche d'une part, et les familles de PMI à implanter d'autre part, renforce cette tendance. Ce schéma n'est pas figé dans ce sens où s'agissant d'activités à caractères délocalisés (matériaux de construction, agroalimentaire, etc.) il n'est pas nécessaire de créer une spécialisation régionale. A l'opposé, pour la micromécanique, l'électronique, la mécanique, l'électrotechnique et d'autres, la région peut jouer un rôle spécifique dans le domaine de l'animation et du développement du potentiel des PMI pour accroître les activités existantes, dynamiser les centres régionaux de recherche et de développement et les centres de formation, stabiliser les cadres spécialisés et relancer l'emploi. Ainsi, la région pourra développer sa propre politique industrielle régionale notamment à partir des collectivités locales, des associations et entreprises pour atteindre ses objectifs et ses intérêts régionaux. A l'heure où émerge quelque peu la décentralisation comme décision politique, les autorités locales en liaison avec les universités et centres de recherche doivent prendre conscience de l'existence et de l'importance de la dimension régionale de la promotion de la PMI pour un nouveau mode de développement dans une Algérie en mutation. La nouvelle politique qui en découle repose sur la prise en charge par les wilayas des problèmes concrets et immédiats qui se posent à l'échelon local et sur leur volonté de poursuivre un mode approprié et spécifique de développement. Il faut donc qu'à l'avenir les régions retrouvent leur capacité d'innover, de proposer des solutions et de prendre des initiatives, tout particulièrement dans les domaines où la valorisation des ressources (expérience, savoir-faire régional, main-d'œuvre, matières premières, etc.) peut être mieux engagée. L'enjeu d'une politique régionale de promotion de la PMI n'est pas de se substituer à l'action des ministères concernés, mais de la compléter en apportant toutes les contributions régionales. Plusieurs questions viennent alors à l'esprit : comment organiser le dialogue entre les élus régionaux et les forces vives d'une région ? Comment doit-on concevoir des programmes régionaux de création de PMI compatibles avec l'environnement d'une région ? Comment enfin organiser l'indispensable dialogue entre les régions et le gouvernement pour mettre en place une politique régionale de promotion des PMI ? En résumé, avec l'épuisement des réserves d'hydrocarbures traditionnels horizon 2030 au moment où la population algérienne approchera 50 millions d'habitants, posant la problématique de la sécurité nationale, il y a urgence pour l'Algérie de s'insérer dans un nouveau régime de croissance tiré par l'économie du savoir et l'innovation. Mais il faut être réaliste et pragmatique et non utopique. La relance industrielle devra reposer sur les choix de développement des filières qui doivent être cohérents avec les tendances lourdes internationales. Et ces choix doivent correspondre aux attentes et à la structure socio-économique et culturelle du pays.
A. M.


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