Le groupe de distribution Darty a annoncé avoir divisé sa perte nette par plus de quatre lors du premier semestre de son exercice décalé, tiré notamment par le redressement de ses ventes malgré un deuxième trimestre plus difficile. Le groupe d'électroménager et de produits techniques ne donne aucune prévision chiffrée pour le reste de son exercice, mais son directeur général, Régis Schultz, cité dans le communiqué, s'est déclaré "prudent" à court terme "par rapport aux conditions de marché" incertaines. Sur les six premiers mois de l'exercice 2014/2015 clos le 31 octobre, Darty réalise une perte nette de 4,7 millions d'euros, contre 19,8 millions d'euros l'an dernier à la même époque. Le groupe avait été alors plombé par d'importants coûts exceptionnels, liés aux cessions internationales et au plan de restructuration en France. Sur le semestre, le chiffre d'affaires des activités poursuivies s'établit à 1,64 milliard d'euros, en progression de 3,5%. Si le premier trimestre a été largement positif (+5,9%), les ventes n'ont progressé que de 1,2% lors du deuxième trimestre, pâtissant de conditions de marché plus difficiles. A surfaces comparables, elles baissent même de 3,9%. Le bénéfice d'exploitation hors éléments exceptionnels chute de 38,5%, à 13,9 millions d'euros, plombé par des pertes de 4,8 millions d'euros liées à Mistergooddeal.com, et un décalage calendaire des promotions. En revanche, le résultat opérationnel repasse dans le vert, avec un bénéfice de 9,3 millions d'euros contre une perte de 1 million l'an dernier, grâce à la réduction des charges exceptionnelles. En France, où le groupe réalise environ 70% de son activité, les ventes s'établissent à 1,31 milliard d'euros, en hausse de 4% en publié, mais en baisse de 1,7% à surfaces égales. Darty a réalisé depuis le début de l'année un important plan d'expansion, via des ouvertures de nouveaux magasins en franchise. Le groupe a ainsi ouvert 19 nouveaux points de vente sur le semestre. La performance en France a également été tirée par un bon premier trimestre -- avec des ventes en hausse de 7,1% (+2% à surfaces comparables)--, alimentée notamment par un effet "coupe du monde" sur les ventes de téléviseurs. Le deuxième trimestre a été plus difficile, avec des ventes en progression de 1,1% (-5,2% à surfaces comparables). Outre le ralentissement sur les téléviseurs, Darty a également subi un tassement des volumes et des baisses de prix sur le marché des tablettes, alors que les produits blancs comme les réfrigérateurs ou les climatiseurs n'ont pas progressé du fait d'un été trop frais. La marge brute de l'enseigne a reculé de 50 points de base sur le groupe et de 70 points de base sur la France du fait d'un environnement très concurrentiel. Les ventes en ligne de l'enseigne ont continué de croître sur le semestre, de 23%, et représentent désormais "plus de 16% des ventes totales de produits". La performance de Mistergooddeal.com, racheté en décembre 2013, s'avère cependant moins bonne qu'attendue, en raison d'une forte concurrence sur le segment des prix d'entrée de gamme, notamment de CDiscount. Sur ce segment, "la perte d'exploitation pour 2014/2015 devrait se situer autour de 9 millions d'euros", indique Darty dans son communiqué, précisant s'attendre à un retour à l'équilibre sur 2015/2016. Sur les deux autres marchés stratégiques du groupe, la Belgique et les Pays-Bas, Darty enregistre une progression des ventes de 1,8%, du fait notamment de l'amélioration aux Pays-Bas. Le groupe a d'ailleurs annoncé mi-novembre vouloir étendre encore sa présence dans ce pays, en rachetant 18 nouveaux magasins auprès de HiM Retail.
