Le cimentier Holcim a vu ses résultats au premier semestre 2014 plombés par les effets de change, ainsi que les coûts de restructuration et de fusion avec son homologue français Lafarge. La direction a néanmoins confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année et table sur une croissance au second semestre. Le groupe st-gallois a dégagé un bénéfice net en baisse de 14,9% à 485 millions de francs suisse (mio CHF), tandis que le résultat brut d'exploitation (EBITDA) a reculé de 10,6% à 1,627 milliards de francs suisse (mrd CHF). Le résultat opérationnel s'est replié de 8% à 962 mio CHF. Le groupe a notamment souffert d'un effet de base défavorable, avec la réduction l'année dernière de sa participation dans Cement Australia. Des coûts de restructuration et de fusion ont également pesé sur les performances. Le chiffre d'affaires a quant à lui reculé de 6,1% à 9,061 mrd CHF, en raison d'effets de change défavorables, notamment en Amérique latine, en Inde et en Indonésie. Sur une base comparable, les ventes ont augmenté de 4,8%, selon un communiqué. Côté volumes, le groupe a affiché une solide progression de la quasi-totalité des produits, notamment du ciment (+2%), grâce à la demande en Amérique du Nord, en Afrique, au Proche-Orient et en Europe. Les ventes d'asphalte ont enregistré un bond de 21,8%. Les performances sont ressorties inférieures aux prévisions des analystes interrogés par AWP. Ces derniers tablaient sur des recettes de 9,198 mrd CHF, un EBITDA de 1,764 mrd CHF et un profit net de 522 mio CHF. En Asie-Océanie, les recettes ont baissé de 11,4%, mais elles ont crû de 4,6% sur une base comparable. Elles ont également reculé de 14,7% (-0,3%) en Amérique latine, tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 4% (+5,9%) en Europe et de 1,7% (+10,6%) en Amérique du Nord.
Revalorisation du franc "La nette revalorisation du franc suisse contre quasiment toutes les devises a eu un effet important au premier semestre", avec un impact négatif de 900 mio CHF sur les recettes, a indiqué le directeur général Bernard Fontana lors d'une conférence de presse. "Nous ne tablons pas sur de telles charges pour le reste de l'année", a-t-il cependant indiqué. Concernant la fusion avec son homologue français Lafarge, annoncée début avril, Holcim a confirmé qu'elle sera finalisée au premier semestre 2015. L'opération a également pesé sur les résultats, avec des coûts estimés entre 50 mio à 60 mio CHF cette année. Dans ce cadre, Holcim continue de réajuster son portefeuille en Europe avec une série de cessions d'actifs au cimentier mexicain Cemex, notamment en Espagne où la société suisse table sur une finalisation de l'opération au second semestre 2014. La direction a confirmé ses objectifs, notamment l'augmentation du résultat opérationnel de 1,5 mrd CHF entre 2011 et fin 2014. Actuellement, le groupe a atteint 1,45 mrd CHF d'améliorations. Holcim s'approche aussi des objectifs fixés en matière de réduction des coûts et va en définir de nouveaux pour 2015. Les coûts fixes peuvent être encore réduits en Europe, selon M. Fontana. "Nous avons surtout eu des coûts de restructuration en Espagne et en France. Mais les effets positifs se feront ressentir dès l'année prochaine", a ajouté le directeur général.
Action en forte baisse Au niveau macroéconomique, l'Europe devrait avoir atteint le creux de la vague dans la construction et un rebond "modéré" est en vue. L'Amérique du Nord, principalement les Etats-Unis, devraient poursuivre leur reprise. L'Amérique du Sud risque par contre de souffrir des incertitudes en Argentine, mais devrait dans l'ensemble afficher cette année une "petite" progression. La région Asie-Pacifique devrait continuer de croître, toutefois à un rythme plus modéré. Holcim espère augmenter cette année les volumes de ciment dans toutes les régions et rester stable pour les agrégats. L'entreprise table pour l'exercice en cours sur une croissance organique du résultat opérationnel et de la marge afférente. Vontobel a annoncé une révision de l'objectif de cours. La faible performance au deuxième trimestre a pesé sur les résultats du groupe. Les coûts de restructuration et de fusion avec Lafarge expliquent en grande partie les résultats inférieurs aux attentes. Selon Deutsche Bank, la faiblesse de l'activité, notamment en Amérique latine, renforce les craintes d'un ralentissement dans les marchés émergents. Les retards dans les réductions de coûts, en raison de la fusion avec Lafarge, devraient être mal perçus par les investisseurs. A la Bourse, l'action Holcim a terminé en net recul de 4,82% à 73,00 CHF, dans un SMI en baisse de 0,41%.
