Khalida Toumi, ministre de la Culture et présidente du commissariat général d'“Alger capitale de la culture arabe 2007”, a animé, hier, au Palais de la culture, une conférence de presse, annonçant le programme détaillé ainsi que les objectifs de cet événement grandiose. D'emblée, la ministre précisera que la date choisie pour cette rencontre avec l'ensemble de la famille artistique et le corps des médias n'est pas fortuite, puisqu'intervenant avec " la date historique du 11 décembre 1960 où le peuple algérien est descendu en masse dans les rues déclamant le principe de l'indépendance ". Dans le sillage de cette grande fête, qui s'étalera tout au long de l'année 2007, la ministre a annoncé la création à Alger d'une immense salle avec une capacité d'accueil allant jusqu'à 12 000 spectateurs. " Une décision prise par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et que je vous annonce comme une excellente nouvelle ", dira-t-elle. Rappelant le contexte dans lequel l'idée de faire d'Alger la capitale de la culture arabe, la conférencière précisera que celle-ci remonte à l'année 1982 au Mexique, lors d'une conférence internationale de l'Unesco qui concernait alors " le dialogue des cultures pour la paix ". Ce n'est qu'en 1996 que les capitales arabes ont commencé à établir leur cité comme étant des arènes culturelles. " Cette année, c'est Mascate, à Oman, qui est la capitale et en 2008, c'est la ville de Damas qui est retenue pour célébrer toutes les formes artistiques arabes ", précisera-t-elle encore, ajoutant que notre capitale ne pouvait avant l'année 2000, et pour des raisons sécuritaires, être candidate à ce titre. Refusant d'avance que la dynamique culturelle qui sera omniprésente durant l'année 2007 ne s'arrête à la fin de l'année, Khalida Toumi parle de la nécessité à ce que cette mouvance créatrice dure dans le temps et se cristallise et dans les comportements et dans les espaces. " Notre premier objectif, c'est qu'Alger demeure la capitale de la culture arabe ", annonce la ministre, signalant que les préparatifs de cette grande fête ont démarré dès mai de l'année 2004. Partant de cet axe directeur, la conférencière donnera les principaux objectifs de cet événement qu'elle voudrait une occasion inouïe de montrer, de faire valoir, " notre patrimoine matériel et immatériel de montrer notre formidable création culturelle, de revivifier tout le secteur artistique, de faire connaître et notre production culturelle et nos créateurs, de démontrer la capacité que l'on a à organiser ce genre de rendez-vous, de prouver nos compétences dans le processus créatif… ", dira la ministre en insistant sur le fait que' l'événement en question permettra de révéler à la face du monde que l'image de l'Algérie est autre que celle que tant de médias étrangers ont véhiculé pendant la " décennie noire ou rouge ", mais que " l'Algérie a embelli, a résisté malgré toutes les peines qu'elle a subies ". Le rendez-vous de 2007 est, selon la ministre, un rendez-vous qui concerne d'abord Alger, mère de toute l'Algérie, mais concerne également les autres villes du pays qui " accueilleront de façon régulière des semaines culturelles, des salons et autres rencontres allant dans le sens de la chose artistique ". Khalida Toumi reconnaît d'avance que le programme devant accompagner cet événement est très dense, mais elle a toutefois procédé à sa présentation détaillée, rappelant ainsi que " ce dernier sera enrichi " aufur et à mesure. Une chose est déjà ficelée : le logo de cette manifestation qui n'a apparemment pas la charge qu'il faut pour la fête que tout le monde attend. La ministre dira que le " logo a été choisi suite à un concours dirigé par un comité ". Passant au menu proprement dit et signalant qu'il n'est encore que sur le papier parce que la plupart des projets retenus pour ce grand rendez-vous n'ont même pas encore démarré à l'image par exemple de " La Question " du réalisateur Rachid Ben Allen ou alors " Le Clandestin II ", de Benamar Bakhti. Partant de l'idée à ce que " Alger, capitale de la culture arabe, 2007 " se cristallise et s'ancre dans le temps, la ministre aura privilégié les choses qui demeurent… le livre. C'est ainsi que, selon elle, la part du lion a été concédée à la chose livresque et " pas moins d'un millier de livres sont actuellement sur les rotatives ", explique-t-elle, ajoutant que le processus d'édition sera accompagné d'un nombre considérable de rencontres à Alger et ailleurs, qui concernent exclusivement le livre. S'agissant toujours du livre, Khalida Toumi signalera qu'il y a dans ce programme " de la littérature jeunesse, des salons du livre de poche, des conférences et même des traductions d'ouvrages du français ou du tamazight à la langue arabe ".Bien plus ! Selon la ministre " le clou livresque " serait les résidences d'écriture, un festival de l'écriture féminine, un salon du livre maghrébin et arabe. Et la crème dans ce domaine serait la création de 34 librairies sur tout le territoire national. Bien que la ministre reconnaît que le gros du menu de 2007 sera concentré sur le livre, il n'en demeure pas moins que les autres secteurs culturels seront aussi considérés à commencer par le théâtre, le cinéma, la chose plastique, la musique etc. Reste maintenant à attendre à ce qu'Alger, notre " cité mère ", soit bouillonnante de culture…
