“Alger, capitale de la culture arabe 2007”, l'événement grandiose, sur lequel tous les projecteurs sont à présent braqués, démarre, officiellement, demain, lundi. Pour la circonstance, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, animera une conférence de presse aux côtés du commissaire général, Kamel Bouchama, aujourd'hui à partir de 11h au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Cette conférence aura un double objectif, celui d'annoncer, officiellement, l'ouverture de la manifestation qui se déroulera tout au long de l'année 2007, et celui de donner les grandes lignes du programme de cette rencontre qui sera, au fur et à mesure, enrichie. Toujours dans le même sillage, Khalida Toumi a eu à prendre, ce week-end, contact avec l'ensemble des directeurs de la culture, les directeurs des Maisons de la culture des wilayas, ainsi que les cadres du commissariat général, lors d'une journée d'étude, consacrée à l'enrichissement des grands axes du programme de l'événement tant attendu. La première responsable de la culture a rappelé d'avance “la nécessité d'associer toutes les wilayas du pays, à cet événement, pour représenter et mettre en exergue la richesse et la diversité culturelles de l'Algérie, en veillant à présenter des produits de qualité, dans toutes les formes d'expression artistique ”. A long terme, la ministre a espéré que de cette manifestation, l'Algérie sorte avec le nom emblématique de “l'une des grandes capitales arabes et devienne un pôle de rayonnement culturel régional ”, ajoutant que “les parties concernées doivent faire ressortir cette dimension dans l'esprit de la manifestation et les programmes élaborés à cette occasion”. De plus, Khalida Toumi, voudrait que l'année 2007, soit une extraordinaire opportunité qui favorisera l'émergence d'une nouvelle vie culturelle, qui “ aura à se développer dans différents domaines, en préservant la cadence de l'activité pour représenter, dignement, notre culture dans les autres forums programmés dont l'édition 2008 de la capitale de la culture arabe ”. La culture étant l'affaire de tous, nous ne voyons pas comment chaque année, un budget aussi colossal, (plus de 40 milliards) soit dégagé pour des activités factuelles, alors que les espaces culturels croulent sous le poids des années et des perversions. Sur un autre registre, la ministre de la Culture a annoncé la tenue de la deuxième édition du festival culturel pa-nafricain. Un événement que les hommes et les femmes, qui ont plus de 50 ans aujourd'hui, avaient vécu dans la frénésie et la fantaisie la plus totale, puisque l'Algérie avait été, en 1969, l'hôte généreux de ce rendez-vous qui est resté, jusqu'à ce jour, dans bien des esprits. Autre projet; Khalida Toumi a annoncé que la ville de Tlemcen deviendra en 2014, “ capitale de la culture islamique”. “Tous les moyens ont été mobilisés pour cette manifestation qui doit être à la hauteur des ambitions de l'Algérie et donner une image réelle de l'Algérie d'aujourd'hui ”, a indiqué la ministre qui a insisté sur le “ choix judicieux des programmes qui doivent être traités avec un grand professionnalisme ”. Par ailleurs, la ministre a souligné son “attachement ” à ce que tous assurent l'équilibre entre les activités destinées au grand public et celles destinées aux élites. Revenant sur la genèse de l'idée de l'institution des capitales de la culture, la ministre a expliqué que l'idée a germé en 1982, lorsque l'Unesco avait approuvé, lors d'une conférence culturelle tenue au Mexique, la mise en place de conventions pour le développement de l'activité culturelle internationale, en associant les métropoles à la promotion de la culture nationale et régionale. L'idée, a-t-elle ajouté, a été cristallisée en 1986 par l'institution des capitales culturelles pour la valorisation du patrimoine civilisationnel et culturel et la consécration du dialogue et de la diversité culturels. Par la suite, et précisément en 1996, l'Alesco a emboîté le pas à l'organisation onusienne en instaurant les capitales arabes de la culture, manifestation abritée jusqu'à ce jour par une dizaine de villes arabes. Elle a, enfin, rappelé que l'Algérie s'est portée candidate à abriter cette manifestation lors de la réunion des ministres arabes de la Culture tenue à Riyadh en 2000. Avec du recul, l'ouverture officielle de “ Alger, capitale de la culture arabe 2007”, n'est pas forcément synonyme d'une vie culturelle aussi intense que rythmée. Les chantiers cinématographique, théâtral,….étant à peine lancés, il faut s'attendre à voir cette manifestation tourner au ralenti jusqu'à ce que tous les menus artistiques qui ont été lancés il y a plus d'une année, soient ficelés. Il faut juste espérer que l'aspect qualitatif des produits artistiques, qui marmonnent, l'emportent sur celui quantitatif.
