Le géant français des équipements électriques Schneider Electric s'attend à une croissance modérée de son activité en 2015 et va lancer un nouveau plan stratégique d'amélioration de ses marges et de sa productivité, après un exercice 2014 conforme aux objectifs. L'objectif de Schneider est désormais d'optimiser son portefeuille maintenant équilibré en termes de taille critique, de géographie et de potentiel de synergies, a affirmé le directeur financier de Schneider Emmanuel Babeau. Ce nouveau plan stratégique 2015-2020 baptisé Schneider is on vise notamment une croissance organique de 3 à 6% de l'activité en données comparables, et une amélioration des marges du groupe, a-t-il détaillé. Cela passera notamment par un programme d'amélioration de l'efficacité du groupe, avec en ligne de mire une réduction des coûts, de 400 à 500 millions d'euros sur trois ans, la poursuite des cessions d'actifs qui sont un peu en marge de nos activités centrales (...) et où il y a moins de synergies, a indiqué M. Babeau. Au total, Schneider vise une génération d'environ un milliard d'euros de productivité industrielle entre 2015 et 2017. Après l'intégration réussie d'Invensys, Schneider envisage également de nouvelles acquisitions sur ces métiers cœurs en se concentrant sur des actifs qui offrent d'importantes synergies et un retour rapide sur investissement, même si le groupe n'a pas de calendrier, a ajouté le directeur financier. Il a par ailleurs annoncé un programme de rachat d'actions d'un montant compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros dans les deux prochaines années. En attendant, pour 2015, le groupe prévoit une croissance modérée à un chiffre en organique et une marge d'exploitation ajustée comprise entre 14 et 14,5%, dans l'hypothèse qu'il n'y ait pas d'effet devise défavorable. En 2014, cette marge d'exploitation ajustée s'est établie à 13,9%, en amélioration de 0,4 point par rapport à 2013 (hors effet de change et variation de périmètre), soit tout en bas de la fourchette attendue par le groupe. Le groupe prévient également que le chiffre d'affaires pourrait se replier en organique au premier trimestre pénalisé par des bases de comparaisons élevées, notamment en Chine et pour Invensys. Sur l'exercice écoulé, le bénéfice net part du groupe s'est affiché à 1,941 milliards d'euros en hausse de 2,8% en données publiées et de près de 11% à taux de change constant. Le chiffre d'affaires a lui progressé de 6,6% en données publiées et de 1,4% en organique à 24,939 milliards d'euros.
Un bon deuxième semestre Ces résultats sont en ligne avec les attentes du consensus d'analystes effectué par FactSet. Qualifiés de sans surprise, comme les objectifs à trois ans du groupe par un courtier parisien, ils ont satisfaits les marchés. A la Bourse de Paris, l'action a clôturé en hausse de 2,01% à 71,42 euros, dans un marché en hausse de 0,71%. La performance du groupe est notamment tirée par un bon deuxième semestre et l'intégration d'Invensys dans la branche Industry. L'activité Infrastructure peine toujours mais s'est redressée au dernier trimestre. L'impact négatif des changes au premier semestre s'est atténué dans la deuxième moitié de l'exercice. Pour cette année, Schneider Electric compte sur une poursuite de la croissance en Amérique du Nord, des signes de stabilisation en Europe de l'Ouest et des tendances contrastées dans les nouvelles économies, commente le P-DG du groupe Jean-Pascal Tricoire. L'impact des devises devrait cette fois être positif et important sur le chiffre d'affaires et est estimé à 1,5 milliard d'euros. Dans ce contexte, Schneider Electric va proposer à l'assemblée générale du 21 avril prochain une hausse de son dividende de 3% à 1,92 euros. Dans son nouveau plan stratégique, le groupe s'engage à ne pas réduire ce dividende d'une année sur l'autre.